Concept BMW X5 xDrive 50e
L’électrification des voitures ne les rend pas plus lentes. Au contraire. Lorsque le premier X5 hybride rechargeable apparaît en 2016, avec le 40e (génération F15), Munich osait lui greffer un 4 cylindres de 2 litres de 245 ch qui déjà, grâce à l’appoint d’un moteur électrique de 113 ch, était loin de démériter sur le plan dynamique. Et le petit 4-pattes se justifiait même totalement, fiscalement parlant. Or la clientèle de luxe, si elle est encline à payer, en demande toujours plus. Au saut de génération (G05) intervenu en 2018, BMW conserve le moteur électrique du 40e, mais associé cette fois au six-en-ligne à essence. D’une tout autre trempe. Le 45e passe alors à 394 ch. Et cette année, à l’occasion du lifting, le 50e garde le même 3 litres mais reçoit un moteur électrique gonflé à 197 ch, l’ensemble générant 490 ch. Chassez le naturel…
Extérieurement, le facelift se concentre sur les phares plus fins et animés de nouvelles signatures à diodes tant à l’avant qu’à l’arrière. Même la calandre s’illumine (option). Dans l’habitacle, l’impact est plus présent, la planche de bord reçoit l’écran incurvé fonctionnant sous BMW OS8. Plus de vie et de couleurs, mais aussi de fonctions et d’assistants. Parmi ces derniers, le X5 peut être manœuvré « à la télécommande », sans être au volant, fonction utile pour l’insérer dans un emplacement étroit. Le X5 gagne aussi l’assistant de marche arrière qui exécute la manœuvre, sur 50 m, sans besoin de toucher au volant. Pratique.
Plus que jamais, le X5 hybride rechargeable est une voiture de luxe : 95.250€… de base. Et 126.705 € pour notre véhicule d’essai farci d’options. Un 40e coûtait 73.000€ en 2016. Fou, certes, mais dans ce milieu-là, s’embourgeoiser c’est progresser. Et ce choix reste fiscalement sensé, puisque déductible à 100 % encore un moment. Les Flamands ont même la chance de ne payer que 53 € de TMC, quand les Wallons et Bruxellois en déboursent près de 100 fois plus.
Conduite BMW X5 xDrive 50e
Malgré les 2,7 t, le rageur 6 cylindres seul à l’ouvrage stimule encore suffisamment le X5. Et BMW parvient à nouveau à nous surprendre par sa capacité à transformer les camions en (très) gros kartings. Le X5 50e reste précis et vif, certes, et donne envie de virer vite et freiner tard. Seul souci en conduite dynamique : le gabarit. Primo pour l’usure des pneus, torturés par l’union des 700 Nm et les 2,7 t. Secundo parce qu’avec 2 m de large (sans rétros !), on croise parfois les autres voitures en apnée. D’autant que la direction intégrale n’est plus disponible sur cette génération. Pénibles, les demi-tours ou les manœuvres de stationnement en ville.
La consommation est un vrai sujet avec ce genre de paradoxe ambulant. En le raccordant le plus souvent possible au réseau électrique, vous ne consommerez, en théorie, pas une goutte d’essence. Ou en tout cas vous ne dépasserez pas les 2-2,5 l/100 km, ce qui nous fait toujours sourire. En kWh, comptez 3-4 €/100 km, à raison de 25 à 30 kWh/100 km. Cela dit, privilégier ce mode n’a pas de sens, s’agissant d’un bolide de 490 ch. Bref, laissez-le en autogestion hybride, le X5 se contente alors, sur long terme, de 9,5 l/100 km, ce qui est remarquable eu égard au gabarit. Et financièrement très supportable quand on a les moyens de dépenser plus de 100.000 € dans l’achat d’une voiture. On se garde simplement de rouler exclusivement en thermique trop longtemps, la moyenne s’élevant alors, grand minimum, à 12-13 l/100 km… Quant à l’autonomie de 110 km en 100 % électrique, elle est jouable tant que vous gravitez en ville, mais nous n’avons pas fait mieux que 80 km sur grand route… ce qui reste confortable. Fausse bonne nouvelle : en doublant la capacité du chargeur interne, à 7,4 kWh, BMW promet une vitesse de recharge bien plus rapide… or à ce niveau de standing – et de prix – BMW aurait pu proposer directement une prise 11 kWh. Pas de cadeaux…
Verdict BMW X5 xDrive 50e
Mission accomplie, le X5 50e est plus sobre que le 45e. Mais il est surtout plus performant. Et l’intérêt majeur d’un tel phénomène est évidemment de rouler dans un SUV de luxe de près de 500 ch qui ne réclame que 9,5 l/100 km tout en restant (relativement) épargné par la fiscalité. En d’autres mots, un carrosse providentiel pour indépendants amateurs de bolides familiaux XXL. Et en matière de performances, de plaisir de conduite, de sensations et de polyvalence, c’est une forme de perfection, en tout cas dans la classe des pachydermes thermiques dopés aux ions. Et un 100 % électrique, comme le iX ? Non, en plaisir de rouler, il n’y a a pas photo…