Une usine Citroën en Russie, qui s’est arrêtée de produire en raison de la guerre en Ukraine et a été vendue symboliquement à un autre groupe, a mystérieusement repris ses activités sans l’aval de Stellantis.
On connaissait la contrefaçon des produits de luxe français, les faux sacs Louis Vuitton, les faux carrés Hermès… Voici à présent des contrefaçons d’un nouveau genre: de fausses… Citroën. Des C5 Aircross très exactement, fabriquées et vendues en Russie. C’est une enquête de Franceinfo qui révèle ce piratage industriel inédit.
Mais Stellantis, le groupe de Carlos Tavares qui produit les Citroën et les Peugeot, n’a pas réussi à se défaire de ses activités en Russie. Il a cessé la production dans son usine de Kaluga à 200 km de Moscou, les 2.700 ouvriers russes se sont retrouvés au chômage technique, mais le constructeur français a continué à leur payer leurs salaires.
Un constructeur chinois envoie les pièces
Mais on vient de découvrir que la production reprenait et que des Citroën C5 sortaient des chaînes sans que Stellantis n’en soit informé. Des voitures quasiment identiques à celles produites en France.
Un groupe mystérieux a repris l’usine, ainsi que les anciens salariés, et relancé la production. Pour cela, il faut bien sûr les pièces que Stellantis ne fournit pas, mais qui arrivent de Chine après un tour de passe-passe. Le constructeur chinois Dongfeng, partenaire de Citroën et de Peugeot en Chine, envoie en Russie des kits de 1.700 pièces qu’il n’y a plus qu’à assembler.
Et voilà comment une association russo-chinoise permet de fabriquer des vraies fausses voitures françaises près de Moscou. Stellantis a protesté auprès de son partenaire chinois, mais ses protestations sont pour le moment restées lettre morte.
