D’après une étude menée conjointement par Enedis, Total Energies et Vinci Autoroutes (1), à l’horizon 2035 plus de 12 000 bornes de recharges en itinérance poids lourds devront équiper l’ensemble des routes et autoroutes françaises. Ajouté aux besoins automobiles, cela va chambouler la physionomie de nos aires de repos et de service avec en point de mire la question cruciale du foncier. Où trouver suffisamment d’espace pour effectuer les aménagements nécessaires ?
Les aires d’autoroutes manquent d’espace pour s’équiper en bornes électriques poids lourds.
Le transport routier représente aujourd’hui 90 % des flux de marchandises et 7 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Afin de participer à la décarbonation, les constructeurs ont choisi de développer le poids lourd électrique à batterie. D’ici 2035, 30 % des camions seraient électrifiés et représenteraient 25,3 % des trajets longue distance en France. Or aujourd’hui le nombre de bornes de recharges dédiées aux camions est anecdotique. D’après Louis du Pasquier, Directeur des mobilités décarbonées de Vinci Autoroutes, il « existe actuellement en moyenne neuf points de recharge par aire, à l’horizon 2035, il en faudra une soixantaine » pour répondre à la demande des poids lourds et aux 15 millions de voitures électriques attendues en France (2). Un défi financier et foncier.
Bientôt des méga camions sur les routes françaises.
8 000 places de stationnement PL en moins
12 000 nouvelles bornes électriques poids lourds devront équiper le réseau français d’ici 2035.
Pour pouvoir répondre à la demande en tenant compte des enjeux liés à l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN), un des moyens envisagés est de préempter des places de parking dévolues aux véhicules thermiques. Ce d’autant que l’infrastructure électrique de recharge demande un parking traversant (contrairement au stationnement en épi actuel) donc avec une forte emprise sur le foncier. Cela ne concernerait que les espaces camions. Mais compte tenu de la permanence et de la régularité du trafic poids lourds dans le temps (contrairement aux pics des vacances pour l’auto) et de la nécessité prochaine d’accueillir des méga-camions, la possibilité de réaménager les aires autoroutières en empiétant sur le domaine jusque-là réservé aux automobiles est une autre piste possible.
(1) « Électrification de la mobilité lourde longue distance. Besoins en enjeux de la recharge en itinérance mars 2024 ».
(2) « Les enjeux du développement de l’électromobilité pour le système électrique » RTE.
Abonnement à la Newsletter