Peu sectaires, nous aimons aussi la bicyclette à la rédac, certains d’entre nous pédalant (très) régulièrement. C’est mon cas. Alors, quand les Cycles Lapierre, une très belle marque française, me proposent d’essayer un modèle de sa nouvelle gamme, je fonce sans hésiter et choisis un VTT semi-rigide (entendez, avec un amortisseur uniquement à l’avant).
Un vélo massif
C’est la première chose qui me vient à l’esprit en le découvrant, d’autant que la seule couleur disponible, un marron, ne l’affine pas visuellement, au contraire même. Il n’avait pourtant pas besoin de ça !
En effet, le Lapierre e-Explorer voit son tube inférieur hypertrophié afin de laisser place à la grosse batterie Bosch de 500 Wh. De son côté, le pédalier reçoit le moteur Bosch et manque tout autant de finesse esthétique, à l’instar des soudures non polies et franchement grossières, décevantes sur un Lapierre, ou sur n’importe quel vélo qui s’affiche à ce tarif… 3 199 €. Il en va de même pour la béquille, peu élégante, mais dont la fonction première (faire tenir le vélo) est parfaitement remplie.
Pas simple à manipuler
Nous le verrons plus loin, le vélo est très facile à l’usage, sauf lorsqu’il s’agit de le manipuler, par exemple pour monter des escaliers ou le mettre dans un ascenseur (cas fréquent des utilisateurs urbains). En effet, avec son poids de 26,3 kg (en taille M) et la batterie dans la barre inférieure avant, il est bien compliqué de le faire basculer en levant la roue et de le maintenir ainsi, d’autant qu’il est plutôt volumineux.
A contrario, une fois le cintre en main, le e-Explorer 6.5 ne fait pas son poids. L’architecture du cadre est, comme toujours chez Lapierre, très agréable et le VAE (Vélo à Assistance Électrique) se montre étonnamment agile pour un vélo de ce poids. La roue avant est excellemment guidée et répond aux injonctions de son pilote sans rechigner.
Assistance électrique
Comme de nombreux VAE, le Lapierre e-Explorer 6,5 dispose d’un écran qui affiche la vitesse instantanée, le reste de batterie sur 5 niveaux (nous aurions préféré un pourcentage) ainsi que le mode d’assistance sélectionné. Il en existe 5 : pas d’assistance, Eco, Tour, Sport et Turbo. Le mode Eco ne sert qu’à gommer le surpoids par rapport à un VTT sans assistance, tandis que le mode Turbo est, bien entendu, celui qui aide le plus.
Le moteur placé dans le pédalier et aidé par un capteur de pression rend la prise en main et l’utilisation de ce vélo particulièrement naturelles, d’autant que le capteur est très réactif et l’assistance survient au moindre coup de pédale. Il conviendra d’ailleurs de faire attention en mode Turbo, lorsque l’on est en stationnaire sur son vélo, chaque petit coup de pédale pour rester en place donne de l’allant au vélo, la courbe de couple (70 Nm tout de même !) n’étant pas lissée pour éviter ce léger désagrément. Il convient simplement de sélectionner un mode d’assistance inférieur pour cette situation.
D’un autre côté, cela rend le vélo très réactif en cas de besoin, pour une relance après un gros freinage, pour démarrer ou pour les départs en côte qui se font avec une facilité déconcertante.
Côté autonomie, avec votre serviteur de 100 kg (c’est parce que je suis grand, hein, ne jugez pas !) et une balade exclusivement en mode Tour mêlant routes et chemins de terre, j’ai vidé la batterie après 87 km à rythme soutenu. Une belle performance donc.