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ESSAI – Skoda Superb Combi (2024) : fait-elle fausse route ?

Uniquement proposée en version Combi dans un premier temps, la nouvelle Skoda Superb poursuit son opération séduction au travers d’une audacieuse montée en gamme. Toujours plus raffinée et spacieuse, cette quatrième génération mise sur un positionnement plus techno et dynamique pour conquérir une clientèle de plus en plus jeune. Mais est-ce vraiment là où on l’attend ?

Ce n’est pas nouveau mais il est toujours bon de le rappeler : cela fait quelques années qu’il n’y a plus vraiment de hiérarchie entre les marques généralistes du groupe Volkswagen. Ainsi, la Skoda Superb n’est pas contrainte d’offrir des prestations inférieures à celles d’une VW Passat. Aujourd’hui les constructeurs disposent de toute l’amplitude souhaitée pour se différencier – idéalement de manière complémentaire – et en fonction surtout du profil de leur clientèle respective. En l’occurrence, Skoda indique que la Superb plait à une clientèle de plus en plus jeune. Et que celle-ci serait prête à dépenser beaucoup, au regard de son excellent rapport prix/prestations. C’est dans ce contexte que la marque tchèque a sensiblement revu la philosophie de la nouvelle Superb, pour s’adapter aux désirs de son public.

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Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.

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Des airs de premium

Esthétiquement, la nouvelle génération de Superb gagne indubitablement en prestance avec une face avant plus verticale, en harmonie avec l’Enyaq électrique. Pourtant l’aérodynamique est améliorée de 15% pour arriver à un Cx de 0,25. Ce qui profitera aux consommations. Nous verrons cela au volant de la version mild-hybrid dotée d’un bloc 1.5 TSI de 150 ch MHEV. Niveau silhouette, les plus observateurs remarqueront un air de famille particulièrement prononcé avec sa cousine la VW Passat. C’est normal puisque les deux modèles partagent aujourd’hui de nombreux éléments de carrosserie, en plus de leur plateforme MQB. Ils sont d’ailleurs conçus en parallèle sur la même chaîne d’assemblage.

Lors de cet essai, la majorité des journalistes présents a opté pour la version haut de gamme « Laurin & Klement », équipée d’imposantes jantes de 19 pouces (18 pouces de série). Il est clair qu’ainsi chaussé l’élégant break arbore des proportions plus flatteuses, avec des passages de roues bien remplis lui conférant des allures premium. Notez toutefois qu’en ce qui nous concerne, nous avons par la suite demandé à prendre en main la finition de cœur de gamme « Selection » montée en 17 pouces, pour conforter nos impressions de conduite apparaissant un peu surprenantes de prime abord. Nous détaillerons cela dans les chapitres suivants.

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Montée en gamme ?

La version Combi n’est pas seulement la plus pratique, c’est également la carrosserie la plus originale aujourd’hui, puisque la concurrence se fait de plus en plus rare dans le segment. En outre, face à la génération précédente la Superb s’allonge de 4 cm (4,90 m désormais) au profit de l’habitabilité et notamment du volume de coffre désormais porté à 690 litres (soit +30 litres) et 1.920 litres une fois la banquette 60/40 rabattue. Toujours la référence incontestée de la catégorie. Sans même parler des accessoires Simply Clever toujours aussi pratiques et des accessoires proposés (filet de séparation, éléments de compartimentation) pouvant se ranger sous le plancher réglable selon deux hauteurs. Tout simplement parfait donc.

Avec son énorme empattement de 2,84 m la Superb fait toujours office de véritable limousine, en offrant une habitabilité aux places arrière totalement inédite dans la catégorie. L’espace aux jambes est gigantesque, l’assise bien inclinée est très confortable. Et au passage, la garde au toit augmente d’un petit centimètre. C’est toujours ça de pris.

Evidemment, les évolutions les plus visibles concernent le mobilier à l’avant, désormais entièrement composé de matériaux recyclés. Il est intéressant d’observer le grand écart en termes d’ambiance entre notre élégante finition L&K et la finition Selection d’allure presque sportive (voir le diaporama photo). Quoi qu’il en soit, la montée en gamme est flagrante avec une planche de bord aux formes très travaillées, intégrant des inserts façon boiserie et un simili-cuir étendu (ou imitation Alcantara).

On apprécie notamment le grand écran central de 12,9 pouces très réactif, qui surplombe trois molettes circulaires regroupant l’ensemble des commandes indispensables en accès rapide (climatisation, modes de conduite, volume, sièges chauffants…). Un minimum d’adaptation se révèle toutefois nécessaire pour y voir une avancée en termes d’ergonomie. On aime un peu moins l’aspect un peu cheap des aérateurs qui parcourent toute la largeur du mobilier. Pourtant, l’idée est excellente et rappelle la bonne vielle VW Phaeton. On s’étonne surtout de l’intégration douteuse de l’écran faisant office de bloc d’instrumentation, simplement apposé sous la casquette de la planche de bord. Un peu plus de soin eût été le bienvenu.

Superb iV, première hybride rechargeable de Skoda – Extrait TURBO du 01/12/2019

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Grande routière par excellence

En attendant l’hybride rechargeable de 204 ch qui arrivera en cours d’année, accompagné d’un Diesel 2.0 TDI de 193 ch en transmission 4×4, la Superb n’est proposée qu’en deux motorisations à son lancement. La gamme se compose ainsi d’un Diesel 2.0 TDI de 150 ch idéal pour les gros rouleurs. Mais nous avons préféré opter pour la petite nouveauté du moment représentée par un bloc essence 1.5 TSI MHEV de 150 ch doté d’une hybridation légère 48V et d’un système de désactivation des cylindres. Notez que tous deux sont obligatoirement accouplés à une boîte DSG7 à double embrayage et transmettent leur puissance aux roues avant.

Munie de ce quatre cylindres, la Superb Combi démarre à partir de 45.480 euros en finition Selection (+8.850 euros en finition L&K) ce qui représente une économie de 3.500 euros face au Diesel 2.0 TDI 150 équivalent. En outre, ce dernier est plus fortement malussé : 330 à 1.286 euros + 790 euros de malus au poids, contre 150 à 450 euros pour le bloc TSI. En effet, l’hybridation du bloc essence permet de contenir efficacement la consommation homologuée entre 5,4 et 5,9 l/100 km cycle mixte WLTP, ce qui correspond à des rejets de CO2 variant entre 122 et 134 g/km selon la monte pneumatiques et les équipements. Le tout pour des performances identiques sur papier – avec un 0 à 100 km/h effectué en 9,4 s – malgré une différence de couple importante : 250 Nm contre 360 Nm pour le TDI.

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Moins cher, moins malussé, donc davantage dans l’air du temps. Mais ce petit TSI 150 est-il réellement à la hauteur des prétentions de la Suberb ? En pratique, à défaut de lui offrir des ailes, ce bloc TSI offre un bon agrément en ville par son onctuosité. L’hybridation légère ne permet pas de rouler en 100% électrique, mais assiste tout de même le bloc thermique. Ce moteur s’apprécie surtout sur voie rapide, où il se fait rapidement oublier et révèle une bonne disponibilité. Les choses se compliqueront certainement une fois le véhicule chargé et toute la petite famille à bord. Il sera alors préférable de s’orienter vers une autre motorisation du catalogue, comme le TDI 150 offrant davantage de couple. Cela dit, nous avons constaté un appétit mesuré à seulement 5,6 litres / 100 km en ville et 6,5 litres / 100 km en mixte. Pas mal avec 1.575 kg à tracter à vide !

Côté comportement enfin, nous vous indiquions en introduction qu’à l’issue d’un premier galop d’essai au volant de la finition L&K munie de jantes de 19 pouces, nous avons pris le volant d’une finition inférieure chaussée en 17 pouces. Et pour cause, la montée en gamme souhaitée par Skoda semble passer par une philosophie bien plus dynamique qu’auparavant. En effet, malgré son amortissement piloté DCC Plus réglable finement selon pas moins de 15 modes, la Superb nous est apparue bien plus raide qu’attendu. Agréable sur voie rapide, voire sur route, beaucoup moins en ville, cet amortissement offre un bon filtrage, mais se révèle trop ferme à la compression (et trop souple en détente aux extrémités du mode Confort). Les petites jantes améliorent un peu l’expérience, mais l’ensemble n’est pas aidé par une sellerie manquant elle-même d’un peu de moelleux. Des choix étonnants.

Titre fiche technique Fiche technique Fiche technique

Modèle essayé : Skoda Superb Combi 1.5 TSI 150 MHEV L&K
Dimensions L x l x h 4,902 x 1,849 x 1,482 m
Empattement 2,841 m
Volume mini / maxi du coffre 690 à 1.920 litres
Poids à vide 1.575 kg
Moteur Quatre cylindres essence 1.5 TSI 150 ch + hybridation 48V
0 à 100 km/h 9,4 s
Consommation mixte WLTP 5,4 à 5,9 l/100 km
Emission de CO2 122 à 134 g / km
Tarif 54.330 euros

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