Le plus bel hommage que l’on puisse rendre au maître du noir qui ne ressemble à aucun autre noir, c’est encore d’emprunter la route qui porte son nom dans l’Aveyron. Un road trip automobile au pays du peintre qui adorait les voitures.
Pierre Soulages : occitan et maître du noir.
C’est beau l’Aveyron, en été comme en hiver, après des fêtes sédentaires. C’est encore plus beau lorsque l’on sillonne la route Soulages qui sillonne la région, entre Conques, Rodez et Salles-la-Source depuis deux ans. Et comme pour n’importe quel road trip, il est bon d’avoir un prétexte, un fil rouge, pour découvrir ce coin du sud-ouest. Ce prétexte est tout trouvé, puisque cette route, ouverte en 2021, chemine sur la trace du vieux maître disparu à l’âge de 103 ans. C’est que le pays de Rouergue conserve longtemps ses rocailles et ses hommes.
La Jaguar MK2 de l’artiste. Photo Artcurial.
Ces escapades ont jadis mené Soulages, comme ses visiteurs d’aujourd’hui, vers l’abbatiale de Conques. C’est là qu’en 1994, il réalise de nouveaux vitraux qui tranchent avec tout ce que cet art millénaire a su exprimer. Ces œuvres, simples et graphiques, s’intègrent magnifiquement à l’architecture romane du lieu.
Un admirateur du travail manuel
Mais cette volonté de simplicité picturale, cette obsession du noir qui l’a longtemps mobilisé, a transformé Soulages en une sorte de caricature de l’art moderne que tous ceux qui fuient cette discipline aiment à détester, à traiter d’art intello, voire d’escroquerie pure. Or, le vieil enfant de Rodez est à l’inverse de cette caricature, lui qui adorait les travaux manuels, celui de son père, celui du musée des arts et métiers traditionnels de Salles-la-Source qui expose quelques pièces du maître.
Des œuvres empruntées au musée qui porte son nom, qu’il est urgent de visiter et qui s’est ouvert à Rodez. La ou la boucle de ce road trip a commencé, là aussi ou elle s’achève, à la fin d’un week-end occitan sous le signe de Pierre Soulages.