L’Alpine A290 se présente comme l’une des nouveautés les plus importantes de cette décennie : alors que les petites sportives thermiques disparaissent, elle doit prouver qu’il reste de l’espoir pour ceux qui recherchent une auto à la fois amusante et abordable à l’ère des autos électriques. Un sacré défi…
L’Alpine A290 (ici en version prototype “bêta” est la version sportive de la Renault 5 électrique.
Bristol, Angleterre, mardi 09 mai 2023. Alpine a invité des journalistes et des influenceurs aux tenues vestimentaires flamboyantes dans un gigantesque hangar où était jadis assemblé le Concorde. Habillée par Havas, la présentation a coûté des centaines de milliers d’euros et sert de cadre au dévoilement officiel de l’A290 bêta, le concept-car annonçant le premier modèle électrique routier de la division sportive du groupe Renault. La conception de l’évènement rappelle autant les concerts les plus hype du groupe Daft Punk que l’univers de la science-fiction, avec des jeux de lumière à gros budget et une bande sonore soigneusement étudiée. Tout juste rentrés de Miami, les pilotes de Formule 1 Esteban Ocon et Pierre Gasly apparaissent casqués dans des combinaisons futuristes pour mettre en valeur la voiture à côté du patron Laurent Rossi.
Tout le monde épie le premier modèle électrique d’Alpine.
Jusqu’à la précédente décennie, Renault Sport brillait par ses citadines et compactes excitantes à piloter et efficaces sur circuit. Véritable institution du plaisir automobile, le genre de la citadine sportive inventé dans les années 70 par la Volkswagen Golf restait le moyen le moins coûteux d’accéder au plaisir de pilotage pour ceux qui ne considèrent pas la voiture comme un simple objet de transport. A l’heure où les GTI thermiques disparaissent toutes du marché les unes après les autres, le potentiel de l’Alpine A290 conditionne tout simplement la survie de ces autos après l’électrification du marché.
Il se trouve que les caractéristiques techniques des pionnières électriques comme l’Abarth 500 électrique récemment dévoilées, avec des performances annoncées très moyennes par rapport aux 695 thermiques et une formule beaucoup moins amusante que ces dernières sur le papier, seraient plutôt de nature à conforter la réticence des puristes à l’égard des nouvelles voitures électriques (notre premier essai de l’auto confirmera ou infirmera cette hypothèse très prochainement).
Pour l’instant, Alpine ne communique aucun chiffre sur l’A290 même si on sait déjà qu’il s’agira d’une traction de plus de 200 chevaux reprenant le châssis de la Renault 5 électrique. Et la question du prix sera sensible sachant qu’elle pourrait dépasser les 40 000€ alors qu’une GTI thermique coûte, encore aujourd’hui, moins de 30 000€. Mais l’humilité et l’enthousiasme visiblement sincère de Laurent Hurgon auraient tendance à nous rassurer à ce niveau : ce fameux premier modèle électrique d’Alpine pourrait bien cacher du vrai savoir-faire « Renault Sport » sous son bel emballage marketing. L’avenir tout entier des petites sportives abordables dépend de la réussite technique de ce projet. Pas de pression…