Exclusif L'argus. Parmi ses réflexions, Alpine a envisagé une version Roadster de l’A110 actuelle, et L’argus vous révèle les deux propositions des designers de la marque. Ce projet fut abandonné, mais il ressort des tiroirs pour développer la future Alpine A110 Roadster électrique de 2027.
- L’A110 Roadster, un projet au long cours
- De l’esquisse à la production, il y a un monde
- Des contraintes de marché
- L’A110 Roadster reviendra, en électrique
- La berlinette du futur se dessine
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L’argus vous dévoile les deux projets abandonnés d’Alpine A110 Roadster, qui servent aujourd’hui pour un futur modèle.
L’argus
L’Alpine A110, c’est une berlinette. Point. La multitude de variantes et séries spéciales qui ont vu le jour ces dernières années (A110 S, A110 R, éditions limitées…) montre toutefois que le constructeur sportif du groupe Renault cherche à en développer la gamme. Cette politique a pour but d’augmenter les volumes de ventes en allant chercher de nouvelles clientèles, mais aussi d’entretenir l’attrait commercial du modèle jusqu’à son retrait du marché prévu pour 2026, soit neuf ans après son lancement. Dans cette optique, une découvrable apparaîtrait comme un complément logique au coupé. Pourtant, alors que la marque vient d’annoncer que la future berlinette électrique de 2027 serait bien déclinée en roadster, aucune A110 décapotable n’est à l’ordre du jour pour cette génération. Une telle variante fut néanmoins envisagée, de l’aveu même de Bernard Ollivier, ex-directeur général d’Alpine, qui s’est confié à L’argus à ce sujet.
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L'Alpine A110 actuelle n'est proposée qu'en coupé.
Adrien Cortesi
L’A110 Roadster, un projet au long cours
L’Alpine A110 actuelle (code AS1) est le fruit de la renaissance de la marque supervisée par Bernard Ollivier. Elle était initialement co-développée avec Caterham, dont le véhicule équivalent portait le nom de code C120, et devait être commercialisée en 2015. Le partenariat entre les deux firmes, officialisé en 2012, fut annulé en 2014 alors que les travaux suivaient leur cours. Cela retarda de deux ans le lancement de la sportive française et mena à l’abandon du projet anglais. Certaines variantes de l’A110 furent envisagées très tôt, comme la S. Mais Alpine, incertain de l’accueil du marché, certain de la délicatesse du partenariat avec Caterham, et disposant de ressources limitées, décida d’avancer pas à pas pour la suite, une déclinaison après l’autre.
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Alpine
Un jour vint l’idée du roadster, davantage pensé comme une réinterprétation de l’A110 Cabriolet de 1962, échec commercial produit à 30 exemplaires seulement, que comme un concurrent de la Porsche 718 Boxster. « C’est un projet qui a vraiment été étudié », souligne l’ancien patron. « L’A110 est une voiture avec laquelle nous avons voulu chercher des rentabilités complémentaires, en trouvant des versions ou des dérivés qui nous permettent de rajouter du volume. C’est comme cela que nous avons étudié des tas d’évolutions », ajoute-t-il. Les designers d’Alpine ont donc soumis deux propositions pour ce projet nommé AS1 Roadster ou AS1R, que notre illustrateur a pu reconstituer à partir des sketchs de l’époque.
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Une Alpine A110 Cabriolet fut produite à 30 unités entre 1962 et 1968.
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De l’esquisse à la production, il y a un monde
L’une des deux versions d’A110 Roadster étudiées prenait une allure assez classique, avec un couvre-tonneau discret derrière les sièges façon Audi R8 Spyder. L’autre se rapprochait d’un speedster, avec un double bossage prolongeant les appuie-têtes et permettant de cacher un arceau, la toile venant recouvrir cet élément une fois fermée comme sur une 718 Spyder. Dans les deux cas, le véhicule était doté d’une capote en toile et son profil devait se rapprocher au maximum de celui du coupé lorsque celle-ci était en place.
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L'un des modèles envisagés arborait une poupe plutôt plane.
Oufti Design/L'argus
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Une proposition façon speedster fut aussi étudiée.
Oufti Design/L'argus
Des contraintes de marché
Outre le coût du développement et l’impact néfaste du surpoids sur les prestations dynamiques de la voiture, deux problématiques purement commerciales se sont mises en travers de la route de l’A110 Roadster. D’une part, la direction du groupe Renault craignait que cette dernière entre en concurrence avec le coupé au lieu de séduire des clients distincts. Bernard Ollivier ne partage pas ce point de vue. Selon lui, les acheteurs du coupé recherchent le sport avant tout quand ceux d’un roadster apprécient davantage le style et la balade. D’autre part, c’est aux Etats-Unis que les sportives à ciel ouvert se vendent le mieux, or Alpine n’opère que de ce côté-ci de l’Atlantique, ce qui réduit considérablement le marché potentiel d’un modèle à ciel ouvert. Le sort de l’A110 Roadster était donc scellé. Scellé ? Pas tout à fait.
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L'A110 conservera une silhouette reconnaissable dans sa prochaine itération.
Alpine
L’A110 Roadster reviendra, en électrique
Alpine va devenir une marque 100 % électrique et développe une gamme de sept modèles « zéro émission » qui sera déployée entre 2025 et 2030. Celle-ci comportera notamment l’A290, version sportive de la prochaine Renault 5, ainsi que trois SUV qui seront nommés A390, A490 et A590 selon nos informations. Elle comprendra aussi une berlinette à batterie qui porte le nom de code APP1 et héritera de l’appellation A110. Cette dernière était initialement développée avec Lotus sur la plate-forme LEVA du constructeur britannique, qui l’utilisera de son côté pour une sportive portant le nom de code Type 135. Cette alliance annoncée en 2021 fut annulée en 2023, retardant de plus d’un an l’A110 électrique qui utilisera donc une architecture maison baptisée APP (Alpine Performance Platform). Ca vous rappelle quelque chose ?
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La signature lumineuse avant du concept Alpenglow se retrouvera sur la prochaine A110.
Etienne Roville
Le 26 juin dernier, Alpine a annoncé, illustrations teaser à l’appui, que cette future A110 serait proposée en coupé mais aussi en roadster. Cette nouvelle stratégie est appuyée par l’arrivée prévue d’Alpine aux Etats-Unis, annoncée le même jour pour la fin de cette décennie. L’introduction de la marque en Chine, premier marché automobile mondial, est aussi prévue. En outre, le groupe motopropulseur électrique laisse peut-être un peu plus d’espace pour ranger la capote et son mécanisme. D’après nos sources, les travaux réalisés pour imaginer l’AS1R servent à développer cette future découvrable nommée en interne APP2. Les moyens trouvés pour donner à la capote la même inclinaison que celle du toit du coupé, sa cinématique d’ouverture et son intégration dans la caisse sont ainsi développés à partir de ces études avortées.
Illustration officielle de la future Alpine A110 Roadster. Alpine
La future A110 coupé demeurera une berlinette. Alpine
Aperçu officiel de la future gamme Alpine. Alpine
La berlinette du futur se dessine
La future Alpine A110 électrique affichera une silhouette proche de celles de ses devancières. Son style évoluera toutefois nettement, avec une signature lumineuse dérivée du concept Alpenglow à l’avant et des ailes arrière proportionnellement plus larges. Notons qu’il ne s’agira pas du seul modèle à utiliser cette architecture spécifique puisqu’une nouvelle Alpine A310, qui prendra la forme d’un coupé à quatre places (et porte le nom de code APP3 selon nos renseignements), a été officiellement annoncée pour 2028. Il reste un espoir de profiter d’une Alpine moderne cheveux au vent avant ces échéances lointaines. D’après nos informations, une version « Targa » dérivée du concept E-Ternité de 2022 pourrait voir le jour en 2024, ses montants et arches de toit fixes réduisant considérablement les contraintes de son développement par rapport à un roadster. A suivre !
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Avec ses panneaux de toit amovibles, le concept E-Ternité pourrait donner naissance à une A110 “Targa” en 2024. Si Alpine a trouvé la solution technique, il reste encore à trouver l'équipementier pour le faire en petite série et le budget.
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