Au cours des années 90, Mercedes a cherché à dynamiser ses routières. Si la 500E W124 était déjà une première approche convaincante grâce à Porsche, le préparateur AMG fera encore mieux avec la E60 AMG.
Mercedes et les années 90, une paire indissociable et couronnée de succès à tous les étages. La petite 190E attend son remplacement par la Classe C, la W124 est la voiture préférée des taxis, et la Classe S W140 possède le titre de meilleure voiture du monde depuis 1991. Il ne manque plus qu’un modèle performant en porte-drapeau, afin de montrer au reste du monde que la marque à l’Etoile ne sait pas faire uniquement des canapés roulants.
Une première tentative a été réalisée en 1990 avec la 190E 2.3-16, conçue en collaboration avec Cosworth. S’en est suivi un passage à la vitesse supérieure grâce à Porsche, avec la 500E en 1993. Mais il manquait LE partenariat. Celui qui allait faire basculer l’image de la marque de voiture pantouflarde à monstre de la route.
Le conducteur ne sera plus vu au volant d'un tracteur, avec la Mercedes E60 AMG.
Kruger n’y est pour rien
La Mercedes E60 AMG prend sa base sur la 500E. La présentation diffère dès l’extérieur, avec une peinture intégrale, quand la 500E misait sur une teinte bicolore qui se fond plus facilement dans la circulation. Les feux arrière assombris, les clignotants blancs, les jantes AMG spécifiques et les badges « E60 » et « AMG » sur la malle arrière révèlent le caractère plus méchant que prévu de la routière allemande.
Vous êtes assurés de conserver votre billet, si vous jouez au Lièvre avec la Mercedes E60 AMG.
Tout est fait pour maximiser le confort, une fois le régulateur de vitesse bloqué à 250 (et plus) sur la file de gauche … ou dans les rues marseillaises.
AMG a réalisé un gros travail sur l'intérieur. Et cette fois, Kruger n'y est pour rien.
Plus puissante que la BMW M5 !
Le travail d’AMG n’est pas que cosmétique. Le fameux V8 5.0 M119 de la 500E est réalésé à 6.0 et passe de 326 à 381 ch. Le bloc est associé à une boite automatique à 4 rapports retravaillés chez AMG, avec des rapports plus longs. Le 0 à 100 km/h était effectué en 5,4 s, contre 6,1 s sur la 500E. C’est quasiment 1 seconde de plus que la BMW M5 E34, et son 6 cylindres en ligne de 340 ch !
Le V8 M119 passe à 6.0 pour 381 ch. De quoi faire redescendre l'insolence du premier taxi venu sur l'autoroute.
D’abord lancée sous la forme d’une série spéciale appelée « Limited » à 12 exemplaires, la E60 finit par être fabriquée à 126 exemplaires entre 1993 et 1994. Les amateurs ont littéralement tapé à la porte du siège de Stuttgart pour que cet évènement arrive, motivés par le succès de ce modèle vu comme la W124 ultime.
Si la 500E était mise au point à Zuffenhausen chez Porsche avant de revenir à Stuttgart chez Mercedes, la E60 termine directement son trajet à Affalterbach, chez les sorciers d’AMG, afin de finir sa préparation. Une excellente idée qui a permis de préciser encore un peu plus le partenariat entre AMG et Mercedes, dont l’absorption sera effective quelques années plus tard, en 1999.
Cette fois-ci, la Peugeot 406 ne pourra pas suivre sur l’autoroute : la Mercedes E60 AMG a vraiment plus de puissance.
