Les patrons de Nissan et Honda ont annoncé discuté d'un partenariat stratégique dans l'électrique – PHILIP FONG / AFP
Honda et Nissan ont annoncé ce vendredi matin envisager un partenariat stratégique dans l’électrique et les logiciels. Une alliance au caractère inédit qui illustre l’urgence de répliquer face à la concurrence chinoise.
“Les entreprises qui ne peuvent pas répondre aux changements seront éliminées”, a ajouté Toshihiro Mibe.
Le directeur général de Nissan, pourtant peu réputé pour son franc-parler, a tenu le même discours.
“Nous n’avons pas le temps de nous asseoir et de nous détendre”, a déclaré Makoto Uchida.
Un bain de sang dans l’industrie automobile
Dans une interview accordée à Bloomberg en février dernier, Carlos Tavares dressait le même constat. “Si l’industrie automobile ne bouge pas, elle va disparaître sous l’offensive de l’industrie chinoise”, assénait le directeur général de Stellantis, qui évoquait aussi un “bain de sang” à venir.
“Ça sent la crise” abonde un analyste, spécialiste du secteur.
Dans un premier temps, Honda et Nissan vont lancer une étude de faisabilité sur de potentielles collaborations dans les plateformes de logiciels et les composants pour véhicules électriques. Mais, interrogés sur un rapprochement capitalistique dans le futur, les deux groupes ont admis ne pas exclure cette possibilité. “Toutes ces discussions auront lieu à partir de maintenant”, a développé Makoto Uchida.
“Les grandes manœuvres commencent”, estime un fin connaisseur de l’industrie automobile.
Entre Japonais, on se comprend mieux
Ce partenariat, que certains observateurs décrivent déjà comme un acte désespéré, semble acter en tout cas définitivement la fin d’une autre alliance, celle entre Nissan et Renault. “Nissan est libre dans ses choix stratégiques, nous n’avons pas à nous en mêler, chacun fait ce qu’il veut”, assure-t-on chez Renault.
Un temps pionnier sur l’électrique, Nissan est aujourd’hui en retard dans l’électrification de sa gamme. Pour se remettre en selle, le constructeur japonais préfère donc se chercher un nouveau partenaire.
“Entre Japonais, on se comprend sans doute mieux” glisse un expert.
Renault fait lui-même des infidélités à Nissan. Luca de Meo a en effet confirmé être entré en discussions préliminaires avec plusieurs constructeurs, dont Volkswagen, pour partager la plateforme de sa future petite citadine abordable, la Twingo électrique.
