- Un nouveau crédit d’impôt au Canada
- 100% électrique à l’horizon 2040
- Honda explore un « partenariat stratégique » avec Nissan
Le projet de 11 milliards de dollars américains est le plus gros investissement dans l’automobile de l’histoire du pays.
Honda s’installe au Canada. Le constructeur japonais a décidé d’implanter sa prochaine usine de véhicules et de batteries électriques dans le pays d’Amérique du Nord, un projet de 11 milliards de dollars américains (10,2 milliards d’euros), le plus gros investissement dans l’automobile de l’histoire du pays.
« Honda prévoit que la production de véhicules électriques commencera en 2028 », a déclaré Toshihiro Mibe, le patron de Honda lors d’une conférence de presse à Alliston dans la province de l’Ontario (est) où sera implantée toute la chaîne de fabrication. Cet i
« Il s’agit d’un jour historique avec le plus grand investissement automobile de l’histoire du Canada », a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau, également présent à Alliston. « L’année dernière, le Canada est le pays du G7 qui a attiré le plus d’investissement étranger direct par habitant », a-t-il ajouté. « Ce que nous faisons ici est important pour le monde et pour les Canadiens ».
Un nouveau crédit d’impôt au Canada
Dans le budget fédéral annoncé mi-avril, le gouvernement de Justin Trudeau a introduit un nouveau crédit d’impôt pour les entreprises, leur accordant un rabais de 10% sur les coûts de construction de nouveaux bâtiments utilisés dans des segments clés de la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques.
Les annonces des derniers mois ont donné un coup de fouet à l’industrie automobile canadienne, sinistrée depuis le départ ces dernières décennies de nombreuses usines vers le Mexique, moins cher. La première grande annonce était venue de Volkswagen, suivi par Stellantis puis par le suédois Northvolt.
Le Canada déploie depuis quelques années des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre et ses importantes ressources en terres rares.
100% électrique à l’horizon 2040
Depuis 2021, Honda s’est fixé l’objectif de devenir 100% électrique dans son segment automobile à l’horizon 2040 et a prévu des investissements colossaux pour y parvenir. Il est associé depuis 2022 dans l’électrique avec le géant technologique japonais Sony, avec lequel il a créé une nouvelle marque automobile haut de gamme, Afeela, qui n’a cependant commercialisé aucun modèle pour l’instant.
Fin octobre, le groupe japonais et son partenaire américain General Motors ont toutefois renoncé à produire ensemble des véhicules électriques « abordables » dont la commercialisation devait commencer dès 2027, un projet commun qui avait été annoncé l’an dernier.
Honda explore un « partenariat stratégique » avec Nissan
Les constructeurs automobiles japonais Nissan et Honda, deux féroces rivaux historiques, ont confirmé en mars envisager un « partenariat stratégique » dans l’électrique et les logiciels, d’énormes défis qu’ils ont en commun et où l’union peut faire la force.
Ils vont lancer dans un premier temps une étude de faisabilité sur leurs perspectives de collaboration dans les plateformes de logiciels pour l’automobile, des composants clés pour véhicules électriques (comme les batteries par exemple) et d’autres produits complémentaires, selon un communiqué.
« Ces marques émergentes, avec des produits innovants et de nouveaux modèles d’activité, percent sur le marché automobile et cherchent à devenir dominantes en capitalisant sur l’écrasante compétitivité de leurs prix et leur vitesse extraordinaire », a ajouté Makoto Uchida, dans une allusion à peine voilée aux constructeurs électriques chinois.
Donald Trump veut taxer les voitures produites au Mexique
Comment Donald Trump accueillera-t-il l’implantation de l’usine Honda au Canada, pays voisin des Etats-Unis, s’il est élu en novembre ? Critiquant ce qu’il a décrit comme des projets chinois de construire des voitures au Mexique et de les vendre aux Américains, le candidat à la présidentielle américaine a affirmé en mars vouloir « imposer un droit de douane de 100% sur chaque véhicule qui sortira d’usine ».
« Ces voitures seront invendables si je suis élu », a-t-il ajouté, estimant a contrario que les menaces pesant sur l’industrie automobile américaine seraient « le moindre des soucis » des Etats-Unis en cas de reconduction de Joe Biden.
(Avec AFP)