Fin juillet, Volkswagen annonçait officiellement vouloir tisser de nouveaux partenariats avec les chinois Xpeng et SAIC. Pourquoi est-ce si important pour un constructeur étranger de s’associer avec des locaux ? La marque allemande cherche à tout prix à rester dans le coup sur le segment de l’électrique en Chine.
Volkswagen veut investir 650 millions d’euros chez Xpeng
Les marques du groupe Volkswagen comptent élargir leur gamme en Chine, avec de nouveaux modèles spécifiquement pensés pour le marché chinois. Le constructeur Xpeng s’est fait un nom dans le domaine des logiciels et des nouvelles technologies. Plus petit que certains de ses rivaux nationaux en termes de volumes de ventes, l’entreprise est reconnue pour ses capacités dans le domaine de la connectivité et de la conduite autonome. Volkswagen mise beaucoup là-dessus pour faire progresser sa part de marché qui n’est actuellement que de 2,6 % sur le segment de l’électrique en Chine. Très loin derrière BYD et ses 37,2 %.
S’appuyer sur une entreprise locale
Ce rapprochement avec Xpeng pourrait bien changer la donne selon l’entreprise allemande. Reuters révélait récemment que les acheteurs chinois n’ont pas du tout les mêmes critères que les européens. Ils ont de grandes attentes sur les systèmes de connectivité et d’infodivertissement. Plus globalement, les consommateurs chinois veulent des véhicules intelligents et équipés avec les dernières technologies. La technologie embarquée est un segment sur lequel Xpeng a beaucoup investi. La Xpeng P7 est par exemple disponible avec ce qui s’apparente au « système d’aide à la conduite le plus avancé de l’industrie ».
La marque allemande veut rester dans la course à l’électrique
Si Xpeng fait office de « petit poucet » face au géant Volkswagen, ce modèle de collaboration pourrait bien s’avérer payant. Le groupe allemand a du mal à se faire une place sur l’électrique, mais il est malgré tout l’un des seuls constructeurs étrangers, avec Tesla, à figurer dans le top 15 des marques qui vendent le plus de véhicules électriques en Chine. Volkswagen semble avoir trouvé le bon positionnement prix pour son ID.3. Proposée à 16 000 euros, elle cartonne sur le marché chinois. La co-entreprise SAIC-Volkswagen a observé une augmentation des ventes de 305 % au mois de juillet 2023.
Les autres grands constructeurs qui font l’industrie automobile depuis des années, Toyota, Ford, General Motors, Honda ou encore Nissan, sont à la traîne sur les voitures électriques en Chine. Ils n’ont pour le moment pas fait le choix de s’associer avec des marques locales. Il y a quelques années, le gouvernement chinois imposait aux constructeurs automobiles étrangers de travailler avec des entités locales pour s’implanter sur le marché chinois. Si cette réglementation n’est aujourd’hui plus en vigueur, les marques américaines, européennes, japonaises ou coréennes n’auront peut-être pas d’autre choix si elles souhaitent s’implanter durablement en Chine.
Longtemps dominée par les constructeurs occidentaux, l’industrie automobile est en train de se transformer avec l’avénement de la voiture électrique. La Chine, ce pays qui n’a jamais su faire émerger un grand constructeur du temps des modèles thermiques, est en train de prendre sa revanche sur l’électrique. Pour le moment une grosse centaine de constructeurs locaux se disputent le marché et tentent de tirer leur épingle du jeu. C’est BYD qui s’en sort le mieux. Cette petite révolution pousse les marques historiques à repenser leur modèle. Pour conquérir le marché chinois, et c’est encore plus vrai sur le segment de l’électrique, il ne suffit plus de proposer les mêmes modèles qu’en Europe. Les consommateurs chinois ont des attentes bien particulières et ne sont pas prêts à les mettre de côté. Le groupe Volkswagen l’a compris et ses différents partenariats avec des marques locales (SAIC, Leapmotor ou Xpeng) vont lui permettre de rester dans la course.
Valentin Cimino