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Une Renault Safrane façon BMW M5 Touring, on a failli y avoir droit !

En marge des monospaces et bien avant l’Avantime, il y aurait pu avoir une place dans la gamme Renault pour un break sportif et chic sur base de Safrane. Mais l’histoire en décida autrement. L’Heuliez Long Cours ne fit pas long feu. Dommage.

En 1994, BMW déclinait sa M5 au nom de code E34 en version break, la BMW M5 Touring. Cette silhouette n’était pas très répandue, seuls 891 exemplaires furent produits. Quoiqu’il en soit, ce break de choc a donné des idées au carrossier tricolore Heuliez qui, se basant sur la Renault Safrane Biturbo présentée en 1993, a cogité une élégante déclinaison break.

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Une rare BMW M5 Touring E34.© DR

Une spécialité maison pour prendre Renault dans ses filets

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La banquette arrière cède sa place à deux sièges indépendants© DR

Cette silhouette étant une spécialité maison. En effet, c’est Heuliez qui produisait, à l’époque, bon nombre de breaks (BX Evasion, puis Xantia break) dans son usine de Cerizay dans les Deux-Sèvres, pour le compte de PSA, se serait bien vu récupérer la fabrication de modèles de ce type pour Renault.

Aussi, pour séduire le losange quoi de mieux que de s’attaquer magistralement à son vaisseau amiral, la Renault Safrane. Par ailleurs, plutôt que de se contenter d’une poupe classique à la fois volumique et cubique, une fin de pavillon profilée et racée s’avère être du plus bel effet. Mi break huppé, mi break de chasse, l’engin ne manque pas de classe. Et cerise sur le pavillon, un toit panoramique en verre, élément très rare à l’époque, baigne l’habitacle intégralement tendu de cuir et de tissu bleu de lumière.

La teinte bleutée très tendance dans les années 1990 évoquant un peu de manière subliminale le bleu de la M5 Touring dont nous vous parlions au début mais aussi celle des BMW Alpina. Tandis que les bas de caisse argentés étaient une très belle trouvaille pour alléger visuellement le lignes du véhicule. Une livrée bicolore inspirée par celle de la Ford Granada Chasseur et mieux encore par celle de la BMW M5 Touring E34.

Une envie de Patrick Le Quément

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C’est la Renault Safrane Bitrubo qui sert de base.© DR

Pour l’anecdote, la création de cette singulière Safrane est venue d’une demande de Patrick Le Quément, à l’époque directeur du design de Renault. Se souvenant, lors de son passage chez Ford, de l’étude break Granada Chasseur présentée au salon de Paris en 1980, il a voulu transposer le concept chez Renault. Dans ce but, une Safrane Biturbo fut confiée au carrossier de Cerizay.

Pour mémoire, la “Biturbo” disposait du moteur V6 PRV d’une cylindrée de 2 963 cm3 dont la puissance grimpait de 170 h à 268 ch par la greffe notamment d’une paire de turbine. La préparation de la mécanique était confiée au spécialiste allemand Hartge. Ce dernier ne pouvait pas proposer davantage, en raison de la conservation de la boîte de vitesses qui avait déjà fort à faire pour canaliser les 363 Nm de couple.

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La Ford Granada Chasseur de 1980.© DR

C’est précisément dans la filiale baptisé France Design, basée au Pin (79), à quelques kilomètres de l’usine Heuliez que fut conçu l’engin. La signature lumineuse très graphique à l’arrière apporte aussi de la modernité et fait oublier le dessin un peu lourd de la Safrane d’origine qui a été atténué, dans un esprit BMW, encore et toujours lui, lors du restylage de mi- carrière.

Elle fit sensation mais pas assez

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La poupe fastback de la Safrane Long Cours gagne en élégance ce qu’elle perd en contenance. © DR

Au Mondial de l’Auto à Paris en octobre 1994, la Renault Safrane Long Cours prend son tout premier bain de foule et fit sensation. Mais pas assez pour convaincre les dirigeants de la marque de lancer sa production. Dans le contexte de l’époque, la mode du monospace battait son plein et les breaks faisaient déjà partie du passé. Tandis que sa capacité de chargement finalement guère plus importante que celle de la berline, n’ont pas penché en sa faveur.

Cette réalisation unique fut stockée chez Heuliez non loin des chaines de production puis ne fut remise au goût du jour qu’en 2012 lors de la vente aux enchères, organisée par la maison Artcurial, des prototypes du carrossier alors en faillite. Les équipes de Maître Hervé Poulain-Le Fur l’avait estimée entre 30 et 50 000 €. Elle est partie contre un chèque de 22 636 € frais compris, un joli gâchis.

Notez cet article Publié le 30/03/2024 à 12:00 Véhicules d’occasion

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