Pour les voitures électriques, la santé de la batterie est de loin l’élément le plus important.
Pour acheter ou revendre une voiture électrique, il ne faut pas négliger le contrôle de sa batterie, un composant aussi sensible et coûteux que le moteur. La start-up Entroview, finaliste du Grand Prix ACF Auto Tech, dont Capital est partenaire, s’appuie sur l’entropie pour fournir aux constructeurs et garagistes l’estimation la plus fidèle de l’état de santé des batteries de vos voitures électriques neuves et d’occasion.
Il existe aujourd’hui quelques applications ou outils qui peuvent donner l’état de santé de la batterie d’une voiture électrique, appelé «State of Health» ou SOH en anglais, à savoir une indication de sa capacité (son état de santé et non son degré de charge) sur un total de 100 %. Si elle tombe en dessous de 70 % par exemple, la garantie d’un véhicule électrique peut prévoir le remplacement de cette pièce. Or, deux véhicules produits à l’identique, affichant le même nombre de kilomètres et ayant le même âge, peuvent présenter un état réel de batterie différent.
Analyser l’état de santé de la batterie grâce à sa température
La fiabilité du SOH est donc discutée, surtout par Entroview. Cette start-up grenobloise, créée en juillet 2021 par Sohaib El Outmani, se base sur la variation d’entropie de la batterie, une fonction exprimant le principe de la dégradation de l’énergie, pour analyser son état. «La valeur ajoutée de notre logiciel de diagnostic, par rapport à d’autres solutions existantes, réside dans l’apport de l’analyse de la température des batteries pour comprendre ce qu’il se passe au niveau microscopique», explique Sohaib El Outmani. Lors d’une charge ou d’une décharge, la méthode brevetée se focalise sur la tension, le courant, puis sur la température, pour déterminer les défauts des cellules de batterie à la fabrication (en usine) ou sa détérioration liée à son utilisation, c’est-à-dire à la manière de conduire.
Un certificat de la batterie pour mieux vendre une voiture électrique
Cette technologie peut être commercialisée tout au long de la chaîne de valeur automobile, de la production au recyclage du véhicule, en passant par l’entretien et la réparation en garage. En usine, toutes les batteries sont testées car ce sont des pièces très sensibles. Entroview peut donc intervenir, avec son diagnostic, sur les lignes de production pour détecter les défauts des batteries en quelques heures seulement, contre plusieurs jours actuellement. Ensuite, pendant la phase d’utilisation, quand le véhicule est entre les mains de son propriétaire, il peut être possible de contrôler la batterie dans un atelier de réparation. Après diagnostic, le garagiste peut fournir un certificat énumérant les particularités de l’état de santé de la batterie. Il faut brancher un capteur, faire une charge partielle, et en 30 minutes le résultat tombe. Cette estimation fidèle peut autant rassurer l’acheteur d’un véhicule d’occasion que permettre à un vendeur de prouver sa bonne foi. Les gestionnaires de flottes et les loueurs pourront aussi y trouver leur compte, comme Hertz, qui a du mal à revendre ses Tesla.
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Entroview, qui compte neuf collaborateurs, est en phase de test avec plusieurs partenaires comme Stellantis et Saft. Sa solution n’est pas commercialisée mais attire des investisseurs puisqu’elle boucle actuellement une levée de fonds. Pour son fondateur, Sohaib El Outmani, le Grand Prix ACF sera de toute façon gage de visibilité et de porte d’entrée avec les grands décideurs de l’automobile. Il veut surtout convaincre que sa solution fonctionne et qu’elle accélèrera le marché de l’occasion électrique.
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