Le patron du groupe Stellantis a peur que les élections à venir au sein de la Commission européenne et aux Etats-Unis n’entraînent d’importants changements de stratégie sur l’électrification du parc automobile mondial.
Carlos Tavares, directeur général du groupe Stellantis.
A l’époque où il ne dirigeait « que » le groupe automobile français PSA, Carlos Tavares ne faisait clairement pas partie des fans de la voiture électrique. Constatant les importantes mesures d’incitation de la part des gouvernements européens (et ailleurs dans le monde), il a cependant lancé son groupe dans d’importants projets d’électrification qui se sont intensifiés après la formation de Stellantis consécutive à la fusion entre PSA et FCA en 2021.
Mais le succès de la stratégie commerciale de Stellantis dépend entièrement de la bonne adaptation des différents marchés à cette électrification de masse. L’Europe a déjà acté la généralisation des voitures à zéro émissions pour 2035 et même aux Etats-Unis, plusieurs états prévoient d’arrêter les ventes de voitures thermiques neuves à partir de 2035. Or tout ne se passe pas comme prévu pour l’instant pour le groupe Stellantis et les autres grands groupes automobiles européens.
Sur le Vieux Continent, les ventes de voitures électriques n’augmentent plus aussi significativement depuis quelques mois ce qui fait craindre la formation d’un palier. Les ventes de la Fiat 500e n’ont pas été aussi bonnes que prévu en 2023 et les choses sont encore pires en la matière chez les concurrents comme Volkswagen. Les consommateurs européens semblent attendre les fameuses nouveautés électriques à 25 000€, promises par plusieurs constructeurs (dont les marques de Stellantis Citroën, Fiat et Opel en plus de Volkswagen ou Tesla), prévues pour 2024 au plus tôt et 2026 au plus tard.
Et si les élections changeaient tout ?
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Aux Etats-Unis, le parti républicain pourrait revoir les mesures d’aides mises en place par le gouvernement de Joe Biden en cas de victoire aux élections. En Europe, certains membres de l’Union européenne poussent toujours pour atténuer l’interdiction totale des voitures thermiques sur le Vieux Continent à partir de 2035. Récemment, le gouvernement britannique a d’ailleurs décidé de reculer un peu sur la voiture électrique, estimant ne pas être prêt pour une interdiction des voitures neuves thermiques que le précédent gouvernement prévoyait pour 2030.
Dans un contexte où la plupart des constructeurs européens misent désormais sur une forte augmentation des ventes de voitures électriques dans leurs stratégies à moyen et long terme (que ce soit chez Stellantis, Renault, Volkswagen ou Mercedes), le moindre changement politique dans les institutions européennes aura inévitablement des conséquences. Les mauvaises langues diront qu’il suffirait d’avoir des voitures électriques ultra-compétitives pour décider les clients en masse, ce qu’arriveront peut-être à faire les futures Citroën ë-C3, Fiat Panda, Volkswagen ID.2, Renault Twingo et autres 5 si elles prouvent à tous leurs qualités.