Billet d'humeur

Et si le successeur de Carlos Tavares s’appelait Luca de Meo ?

Le boss de Stellantis suscite toujours autant de rumeurs. Après celle de la fusion de son groupe avec Renault, surgit celle de sa succession. Et qui serait le mieux placé pour le remplacer si ce n'est le patron du losange ?

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Aujourd’hui homologues et rivaux, l’un succédera peut-être à l’autre demain.

Rarement un homme issu des sphères économiques aura suscité autant de fantasmes et de rumeurs. Carlos Tavares, ses succès, sa vie, son œuvre, ses intentions et ses déclarations sont scrutés à la loupe et décortiquées au scalpel. L’homme est une série télé à lui tout seul qui, au fil des saisons, étale ses rebondissements et ses cliffhangers (ses fins d’épisodes ouvertes comme on dit chez Netflix ou Amazon). Alors, après Carlos et son salaire, suivi de Carlos rachète Renault, voilà ouvert le suspens de Carlos et sa propre succession.

À fond dans l’action, pas dans la succession

L’affaire a été évoquée il y a quelque temps par Les Echos, et le boss de Stellantis a esquivé la question lors de sa rencontre avec la presse ce jeudi par un simple « je suis à fond dans l’action » et en donnant rendez-vous aux pronostiqueurs au second semestre de l’an prochain, puisque son mandat court jusqu’au début de 2026. Fermez le ban ? Pas vraiment.

Il en faudrait beaucoup plus pour enrayer la machine à fantasmes. Alors, pour la faire repartir de plus belle, les scénaristes de ce feuilleton ont sorti un nom de leur chapeau, et non des moindres : Luca de Meo. Le patron de Renault pourrait succéder à King Carlos à la fin de son mandat.

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Si Carlos Tavares et Stellantis réalise 18,6 milliards de bénéfices, de Meo et Renault se contentent de 2,2 milliards.

Mais comment une telle idée a-t-elle bien pu germer ? Par un faisceau de circonstances qui, à défaut de preuves tangibles pourraient rendre la chose plausible. Luca de Meo, comme Carlos Tavares, vient de présenter ses résultats. Et ils sont excellents. Moins mirobolants que ceux de son concurrent, certes, mais Renault, pour un temps, est tiré d’affaire et enregistre enfin des bénéfices. Du coup, le mérite en revient à de Meo, et plus que le mérite, c’est son salaire qui devrait en être augmenté et dépasser largement ses 3,2 millions d’euros actuels.

Sa nouvelle rémunération sera discutée lors de la prochaine assemblée générale du groupe, ou le boss du losange devrait être reconduit pour un nouveau mandat. Est-ce pour mettre un coup de pression sur son conseil d’administration pour obtenir un gros coup de boost financier ? Toujours est-il que depuis quelques jours, la fée rumeur s’en mêle par le biais de la presse italienne notamment. Elle fait état de rencontres entre John Elkann et de Meo, et de tentatives de débauchage de ce dernier par le premier.

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John Elkann à la manœuvre ?

Une situation totalement improbable ? Pas tant que ça. Les relations entre Elkann, PDG de Stellantis, et Carlos Tavares, son directeur—général, sont, disons, parfois « compliquées ». En témoigne les déclarations du DG laissant la porte ouverte à de nouveaux rachats et le démenti formel du PDG quelques jours plus tard. C’est que, même s’il n’est pas à la direction exécutive de Stellantis, l’héritier Agnelli a son mot à dire dans la bonne marche de la maison, puisqu’il représente le premier actionnaire du groupe. Et à ce titre, son avis pèse dans la nomination du directeur-général.

Et puis, John Elkann et Luca de Meo se connaissent bien et s’apprécient. Ils ont travaillé ensemble au sein de Fiat dans les années 2000. À l’époque du premier fait d’armes de celui qui est aujourd’hui patron de Renault : la recréation de la Fiat 500. Alors, pourquoi pas de Meo dans le fauteuil de Tavares, si celui-ci renonce à solliciter un autre mandat en 2026, alors qu’il sera âgé de 67 ans, et que le patron de Renault n’en aura que 59 ?

Pourtant, cette hypothèse se heurte à des calendriers a priori incompatibles. Le mandat de de Meo s’achève au mois de mai de cette année, et il devrait logiquement rempiler pour cinq ans, soit jusqu’en 2029, alors que la place chez Stellantis devra être occupée au début 2026.

Reste un faiseur de roi, un actionnaire commun entre les deux entreprises : l’État français. Présent au capital de Stellantis comme à celui de Renault, cet actionnaire pourrait bien être amené à jouer les arbitres, à faciliter les choses et, pourquoi pas, à ce que les deux entités se regroupent sous la direction d’un seul homme : Lucas de Meo. Mais cette fusion, c’est une autre rumeur. À chaque semaine la sienne.

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