Alma Mecanica, une société portugaise spécialisé dans le restomod d’Alfa Romeo, a dévoilé les premiers clichés de sa dernière création : une Alfa Romeo Alfasud Sprint qui tire son inspiration d’un Groupe B qu’elle n’a jamais connu.
Curieusement, le Portugal ne fait pas partie des premiers pays cités parmi les contrées initiées dans le monde automobile. Pourtant, ce pays est particulièrement adepte de la belle mécanique. Son circuit de Portimão et ses rallyes de l’Algarve sont ses plus belles cartes de visite. Et les Portugais ne sont pas moins passionnés, quand il s’agit d’évoquer de belles carrosseries, des intérieurs immaculés ou des moteurs entièrement révisés dans les règles de l’art.
Alma Mecanica est un garage portugais fondé par l’ingénieur Raphaël Soares. Grand passionné d’Alfa Romeo, le Portugais s’est juré d’ouvrir un jour son propre garage, basé sur la marque italienne. Après plusieurs restaurations frappées du Biscione (147 GTA, Alfasud, Sprint GTA), Alma a décidé de passer la vitesse supérieure.
Ses ateliers, situés entre Aveiro et Porto, ont laissé sortir sa dernière création, avec un restomod d’excellente qualité : voici l’Alma Sprint.
Elle aurait dû participer au Groupe B
L’Alma Sprint n’est pas qu’une Alfasud Sprint 1.7 QV ordinaire. La Sprint portugaise tire son origine de l’Alfa Romeo Sprint 6C.
En 1982, Autodelta a développé un prototype de voiture de rallye de la Sprint, avec un moteur V6 Busso en position centrale arrière et un kit carrosserie conçu par Zagato. Ses ailes élargies trahissent un pedigree mécanique bien plus développé qu’à l’origine. Il devait être produit en série limitée pour pouvoir participer au Groupe B.
Malheureusement, pour des raisons principalement budgétaires, Alfa Romeo renonce à la production de son maxi-coupé. Après tout, Lancia représentait déjà assez bien l’Italie en rallye, avec la 037 et la Delta S4.
Cette Alfasud Sprint de 1985 reçoit un kit carrosserie complet en composite. Les boucliers avant et arrière sont intégralement peints couleur carrosserie. Les quadruples optiques rondes jaunes d’origine ont été remplacées par des blocs plus modernes, montés dans des supports en aluminium. De profil, les extensions d’ailes carrées posent l’italienne au sol et trahissent le caractère méchant de la mécanique sous le capot. Les rétroviseurs ont été changés pour un modèle en forme d’obus noir mat.
A l’arrière, un fin becquet de type “queue de canard” a fusionné avec la malle. La double sortie d’échappement chromée ponctue le travail extérieur très fidèle à la version transalpine oubliée.
A l’intérieur, la sellerie en Alcantara et velours côtelé a été intégralement refaite. Le conducteur et son passager sont attachés à leurs sièges par des harnais Sabelt à 4 points. Le volant trois branches reçoit un monogramme Alma, à la place du blason Alfa traditionnel. Un levier de vitesses en aluminium sur-mesure a pris place au centre de l’habitacle.
Sous le capot, l’Alma Sprint ne cache malheureusement pas le V6 Busso comme à l’origine. Le moteur ne se trouve pas non plus à l’arrière.
C’est un simple mais rutilant 4 cylindres à plat 1.8 délivrant 160 ch. Il est associé à une boite manuelle à 5 rapports. Pour plus de performance en virage, il est possible de demander un différentiel à glissement limité de type Torsen en option. L’accessoire ultime sur les routes de montagne, à en croire le poids réduit de la bête : 880 kg seulement !
Plus de trois ans de travail
D’après Raphael Soares et toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet, concevoir ce restomod a nécessité plus de trois ans de travail.
De nombreuses recherches ont été effectuées pour coller au plus près de la Sprint 6C originale. La révision du moteur Boxer transalpin et les réglages du châssis sont désormais d’excellente facture et permettent de magnifier les sensations au volant du petit coupé italien, déjà excellentes.
Alma Mecanica annonce produire 20 exemplaires de sa Sprint. Aucun prix n’a encore été divulgué, mais la mise en production est prévue d’ici l’automne prochain.
