“Elle vient nous percuter de plein fouet” : une voiture radar à l’origine d’un grave accident de la route
Un couple de retraités qui roulait à bord d’une Ford Mustang flambant neuve en Normandie a été gravement percuté par une voiture radar privatisée. Blessés, mais sains et saufs, ils ont été rapatriés chez eux, dans le Lot, dans l’attente que leur dépôt de plainte éclaircisse les contours de cet impressionnant accident.
Cela faisait quinze ans que ce couple originaire de Mercuès, dans le Lot, où Michel Delfour est maire honoraire, économisait pour acheter la Mustang de leur rêve. “Et il ne reste qu’une épave”, déplore l’édile auprès de nos confrères d’Actu Lot. “C’est tout de même fort de café, que de se retrouver accidenté par un véhicule soi-disant chargé de la sécurité.” Contactés par la société de la voiture radar incriminée, Michel et Nadine ont appris que sa conductrice, une femme de 36 ans, se serait endormie au volant. De quoi relancer encore davantage les polémiques préexistantes sur les conditions de travail de ces salariés du privé au service de la sécurité routière publique.
Percutés de plein fouet
Le maire honoraire a porté plainte à la gendarmerie de Gourdon (Lot), qui a fait suivre le dossier en Normandie. La voiture, “en bouillie”, est bonne à jeter. Mais le couple en est certain, c’est grâce à son sacrifice et à ses huit airbags qu’ils ont aujourd’hui la vie sauve… De retour de vacances en famille à Corbon, dans l’Orne, Michel et Nadine avaient décidé de bifurquer vers Coutances “pour saluer des cousins”. Alors sur le point d’arriver sur le territoire de la commune de Marigny-Le-Lozon, au lieu-dit Le Poteau, “une voiture venant en sens inverse quitte sa voie de circulation et vient nous percuter de plein fouet”, en pleine ligne droite, raconte Michel Delfour.
L’édile l’assure, il roulait “tranquille, le limitateur rivé sur les 80 km/h”. Ensuite, tout s’est enchaîné à vitesse grand V. “Sous la violence du choc, la voiture s’est mise à faire des tourniquets avant de s’arrêter dans le fossé, à une trentaine de mètres du point d’impact”, continue Michel. Ceintures coincées, les deux époux étaient “prisonniers dans l’habitacle, sans pouvoir sortir, ni d’un côté ni de l’autre”. Et “notre petit chien tout apeuré, blotti sous les jambes de ma femme”, ajoute le maire honoraire, inquiet pour le traumatisme incombé à son fidèle compagnon. Heureusement, le couple a pu compter sur l’alarme automatique de la voiture, “qui donne l’alerte auprès des sapeurs-pompiers en cas d’accident”.
Des débris de verre dans l’œil
Transportés à l’hôpital de Saint-Lô, Nadine et Michel ont été séparés de leur chien, placé dans un chenil communal, tout aussi choqué que ses maîtres. À leur sortie, ce chien truffier a eu du mal à les reconnaître, car ils étaient couverts de bandages. Nadine souffre en effet d’un sérieux coup du lapin. Et pour Michel, la sanction est plus grave. “Je souffrais atrocement d’un œil. Je saignais abondamment d’une arcade sourcilière et du nez. […] J’avais l’œil plein de débris de verre. À l’hôpital, j’ai subi une première intervention, qui a permis de retirer deux morceaux de verre.”
Plus tard, rapatrié dans le Lot en taxi ambulance sur plus de 800 km, Michel a subi une deuxième opération. “Là, il m’a été enlevé trois nouveaux débris de verre, dont l’un incrusté sous la paupière.” Aujourd’hui, les deux époux sont placés sous antidouleurs et prennent leur mal en patience, dépourvus de voiture, ainsi que d’une partie de la vision et d’une partie de la mémoire pour Michel ; ils n’ont pourtant pas perdu le sens de l’humour : “On va s’en rappeler longtemps de nos vacances en Normandie !”
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