Un rapport de la Cour des comptes européenne accable l’industrie automobile en Europe jugée en retard sur les objectifs CO2 et surtout trop dépendante de l’extérieur… pour à peu près tout.
Pour le premier, c’est déjà raté puisque la CCE explique : “malgré des ambitions fortes et des exigences strictes, la plupart des voitures thermiques actuelles émettent toujours la même quantité de CO2 qu’il y a 12 ans”. Les émissions n’auraient réellement commencé à baisser qu’à partir de 2020. Si les moteurs ont bel et bien fait des progrès tout comme les systèmes de dépollution, tous ces efforts ont été quasiment dilapidés par l’augmentation du poids des véhicules. Et pour le second objectif, c’est encore plus inquiétant.
Tout électrique en 2035 ? On s’en éloigne…
La Cour des comptes s’interroge sur la capacité de l’Europe à réellement assumer son objectif de “tout électrique” dès 2035 chez les véhicules neufs. Les 30 millions de VE désirés par l’Europe sur les routes à partir de 2030 pourraient créer de graves difficultés chez certaines grandes entreprises et une dépendance accrue au commerce extérieur, alors que l’Europe est déjà très dépendante du Maghreb, du Moyen-Orient ou encore des Etats-Unis pour le gaz et le pétrole.
“L’industrie européenne des batteries est à la traîne malgré des aides publiques importantes. Moins de 10% de la capacité de production mondiale” est basée en Europe et la Chine détient à elle seule 76% des capacités mondiales. Nous voulons attirer l’attention sur les faibles capacités de production et les risques liés aux importations de batteries”.
Les carburants alternatifs ?
Alors que faire ? La Cour recommande de réfléchir dès aujourd’hui à varier les solutions et à ne pas se concentrer uniquement sur l’électrique, au risque de se voir réduit à un simple “consommateur” de produits et matières premières issues du marché mondial. Les carburants de synthèse ou encore l’hydrogène peuvent être des solutions partielles, mais ne rempliront probablement jamais seules le rôle qu’a le pétrole aujourd’hui. Mais c’est justement pour quantifier les besoins et évaluer les capacités qu’il faut s’y pencher rapidement : “le rapport a mis en évidence l’absence d’une feuille de route précise et stable pour résoudre les problèmes à long terme du secteur: la quantité de carburant disponible, les coûts et le respect de l’environnement”.
Notez cet article Publié le 23/04/2024 à 12:00 Véhicules d’occasion