- Stratégie de l’éventail
- Le point fort: un sacré impact visuel
- Du premium… et du son
- Le point fort: un comportement sûr et une tenue de route exceptionnelle
- Le point noir: un prix très élevé
Le Q4 Sportback 50 E-Tron incarne le SUV compact électrique dans la galaxie Audi. – Antoine Larigaudrie
Alors que la Galaxie Volkswagen ne cesse de prendre de l’ampleur sur le marché de l’électrique, le groupe peaufine l’éventail de son offre. L’Audi Q4 E-Tron arrive à point nommé pour combler un manque sensible du côté du premium.
Volkswagen est en plein essor sur l’électrique et veut le faire savoir. Après des années de suprématie de la Renault Zoé puis depuis l’an dernier de la Tesla Model 3 dans le domaine de l’électrique “grand public”, le constructeur est le premier à avoir réussi à marquer des points décisifs en la matière, avec des résultats commerciaux concluants.
Le Q4 Sportback 50 E-Tron affiche des lignes à la mode, celles du SUV coupé. © Antoine Larigaudrie
Cette révolution a un nom, ID. Savamment préparée grâce à une identité forte, un haut niveau technologique couplé à une plate-forme à usages multiples (MEB), Volkswagen en deux ans seulement a réussi son pari: produire une voiture électrique capable de grignoter des ventes aux ténors du marché.
Au milieu de deux années compliquées par la crise du Covid et la pénurie de semi-conducteurs, la Volkswagen ID3 a terminé l’année 2020 numéro 3 des ventes européennes d’électrique (55.000 exemplaires). Et la marque termine même l’année 2021 avec 2 modèles dans le Top 5, l’ID.3 (53.000), mais aussi sa version SUV, l’ID.4 (38.000).
Stratégie de l’éventail
Des lignes très sportives pour le SUV coupé Q4 Sportback 50 E-Tron d'Audi. © Antoine Larigaudrie
Et l’initiative vient à point nommé pour la marque aux 4 anneaux: malgré un succès incontestable des modèles électrifiés (hybrides rechargeable) à travers le label E-Tron, et 2 modèles 100% électriques (“Grand” E-Tron et E-Tron GT, cousine de la Porsche Taycan), Audi manquait d’un modèle plus accessible, vraiment conçu pour marquer des points dans le domaine des SUV compacts électriques, LE secteur de croissance du moment.
Le point fort: un sacré impact visuel
C’est chose faite avec cette Audi Q4 E-Tron, et notamment dans cette version 50 Sportback Quattro. Basée sur la même plate-forme et la même technologie que la Volkswagen ID4 GTX, elle en reprend la motorisation (2 moteurs électriques d’une puissance cumulée de 299 chevaux) et la batterie de 82 kWh. De solides fondamentaux, mais… Audi a vraiment voulu en faire autre chose qu’une simple ID4 rebadgée. Lignes très fluides, sportives, hayon de coupé, donnent une vraie impression de légèreté à un engin plutôt lourd (2,2 tonnes!), avec un capot plutôt court aux optiques très suggestives.
Le Q4 Sportback 50 E-Tron est un cousin technique du Volkswagen ID.4 GTX. © Antoine Larigaudrie
Dans notre version d’essai (One Bronze Edition), cette impression de qualité et de sportivité est encore plus marquante, avec des sigles Audi sur les ailes arrières, des parures de carrosserie noires laquées en lieu et place des chromes, et des jantes satinées bronze/or absolument spectaculaires, qui justifieraient presque à elles seules le choix du véhicule. Un must absolu, qui en fait une sorte d’RSQ3 du futur, a l’impact visuel très fort.
Du premium… et du son
A l’intérieur, pas de doute, c’est une Audi. Mobilier d’habitacle très design, avec notamment une console côté passager de forme triangulaire un peu décentrée, du cuir, des plastiques laqués, et un volant encore une fois très beau…
La console centrale très design de l'Audi Q4 E-tron. © Antoine Larigaudrie
En tout point la qualité et le confort correspondent à la marque à 100%, on sent que le travail a été intense et soigné pour rendre la qualité perçue très convaincante et digne des 4 anneaux. Et comme sur l’E-Tron 55 que nous avions eu la chance d’essayer, toute la technologie maison est là pour rendre les trajets agréables, sans pour autant surcharger le conducteur en matière d’informations. Un bel écran numérique derrière le volant (avec head-up display bien pratique), un système d’info-divertissement doté d’une multitude de possibilités d’affichage, le tout via un écran lisible mais pas omniprésent… clairement l’automobiliste en a pour son argent.
La planche de bord de l'Audi Q4 Sportback 50 E-Tron. © Antoine Larigaudrie
Même plus besoin de bouton stop/start, installez-vous et la Q4 E-Tron est déjà prête à partir. A basse vitesse, sous les 30km/h, Audi a conçu un excellent bruit de roulement (figure imposée et mine de rien importante pour l’expérience de conduite électrique…) évoquant à la fois une sonorité futuriste de soucoupe volante mais modulant aussi un bruit de “moteur” plutôt velouté, évoquant un peu les grosses cylindrées essence du groupe… son qui va jusqu’à “imiter” les rétrogradages pendant les décélérations. Impressionnant.
Le point fort: un comportement sûr et une tenue de route exceptionnelle
Le comportement de ce Q4 E-Tron 50 est lui aussi digne d’Audi. Très manoeuvrable à basse vitesse, précis et dynamique, il devient impérial en matière de tenue de route à vitesse normale. On est littéralement sur des rails. La suspension est réglée de manière optimale, sans trop éloigner le conducteur de la route, et la transmission Quattro garantit une motricité parfaite.
Quant aux accélérations, elles sont bien sensibles et très gratifiantes (0 à 100 km/h aux alentours des 6,5 secondes) mais loin de la sauvagerie inattendue d’une Volvo C40 Twin Recharge (ce qui est normal avec 100 chevaux de moins). Mais c’est finalement un mal pour un bien, l’engin n’en étant que plus cohérent et homogène.
Le 0 à 100 s'abat en 6,5 secondes sur ce véhicule. © Antoine Larigaudrie
Point de vue consommation, la Q4 E-Tron 50 est relativement sobre, avec (dans un parcours mixte cumulant ville et voies rapides) une consommation constatée de 17 à 20 kWh/100km, ce qui donnerait selon les calculs des moyennes une autonomie aux environs de 460 à 470 kilomètres, à peu près conformes aux 485 kilomètres revendiqués en normes WLTP. Audi explique en particulier avoir optimisé la consommation notamment à basse vitesse, avec notamment une position “B” sur le levier de vitesse qui vous permettra d’optimiser la récupération d’énergie au freinage, et de ne conduire quasiment qu’avec une pédale.
En matière de temps de recharge, l’engin fait le plein (80%) en 30 minutes environ sur une borne de recharge haute puissance (125 kW), 1h45 sur un système 50kW en courant continu, 6 heures sur la plupart des bornes de recharge publiques 7,4kW/32A et 24 heures sur une prise domestique, ce qui reste tout à fait standard pour les autos du segment.
Le Q4 Sportback 50 E-Tron offre une autonomie officielle de 485 kilomètres. © Antoine Larigaudrie
Le point noir: un prix très élevé
Pas vraiment de défauts à signaler sur cet Audi Q4 E-Tron 50 Quattro. Hormis… Son prix. A 69.950 euros prix de base (et même 87.920 pour l’édition spéciale One Bronze essayée ici), il se place d’entrée de jeu bien au-delà d’un Volvo C40 Twin Recharge bien plus puissant, et plus de 10.000 euros au-dessus du Mercedes EQA 350… et du Tesla Model Y d’entrée de gamme, plus autonome et plus… Tesla.
Encore une fois Audi coiffera tout le monde point de vue tarif, tout comme son “grand” E-Tron 50/55 était le plus cher du segment supérieur, qui l’opposait au Jaguar IPace, au Mercedes EQC, au BMW IX3 et au Tesla Model X. Un choix tranché pour un segment dynamique, certes, mais où la concurrence va être de plus en plus acharnée, et où le premium devra pleinement justifier ses ambitions en matière de prix.
Reste sans doute une qualité qui placera ce très convaincant Q4 Etron 50 Quattro un peu au-dessus du lot, l’homogénéité. Il propose sur ce segment le meilleur équilibre entre performance, puissance, économie de fonctionnement et qualité perçue. Mais encore une fois au prix (très) fort.