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ESSAI – Skoda Octavia restylée (2024) : l’éternelle bonne élève

La Skoda Octavia est depuis ses débuts le parfait exemple de la familiale rationnelle et rassurante. Sans défaut particulier, mais pas très enthousiasmante. La berline tchèque semble pourtant presque originale dans le décor actuel, et le restylage de de cette quatrième génération nous rappelle que les berlines classiques, devenues rares, avancent toujours de solides qualités objectives. Notre essai.

Née en 2020, l’actuelle Octavia se porte à merveille (surtout en Europe centrale), malgré la perte de vitesse des berlines traditionnelles au profit du SUV devenu parfaitement banal. Tendance particulièrement notable chez nous, plus que dans d’autres pays d’Europe. En France, préférer une Octavia à un Karoq, par exemple, semblerait presque anticonformiste de nos jours… Bon, sans pousser trop loin : ce n’est pas précisément une image très rock n’roll qui colle aux gommes de l’Octavia. Le coup de crayon au niveau de la face avant, qui focalise l’essentiel des changements esthétiques, n’y changera pas grand-chose. Même si le nouveau dessin des blocs optiques, affublés d’une “virgule” à Leds, est assez original. Pour le reste, hormis l’intérieur des feux arrière à peine retouché, rien n’a bougé.

Par pur pragmatisme, il s’agissait de ne pas casser le moule : la sage familiale Skoda est plébiscitée pour ses qualités d’accueil (habitabilité et coffre sont gigantesques, surtout en break Combi qui représente les 2/3 des ventes), de confort, ses astuces pratiques et ses mécaniques sobres. Le remaniement se concentre donc sur les menus ajustements nécessaires pour rester à la page côté technologie embarquée et mécanique, à l’instar de sa cousine Volkswagen Golf elle aussi récemment modernisée. Rappelons que l’Octavia est bien développée sur une base technique de compacte (étirée), mais se place au niveau d’une familiale de segment supérieur par ses dimensions (4,70 m de long, presque autant qu’une Peugeot 508 par exemple). Elle est d’ailleurs l’une des rares berlines tricorps généralistes encore présente sur ce créneau.

Skoda Octavia (2024), vie à bord : du neuf côté techno

A bord, l’évolution n’est pas beaucoup plus marquante qu’à l’extérieur. La seule vraie nouveauté concerne l’écran central, qui passe de 10 à 13 pouces sur la finition supérieure, ou moyennant option (de 8 à 10,2 pouces sur l’entrée de gamme). Dans ses affichages et menus, l’interface (indirectement partagée avec la récente Volkswagen Passat et la grande sœur Superb, celles-ci bénéficiant d’un logiciel plus moderne) a été améliorée, présentant notamment des raccourcis bienvenus pour désactiver les assistances à la conduite, plus présentes que jamais. Norme GSR2 oblige, alerte de vitesse et de dépassement de ligne se réactivent à chaque démarrage… Notons également, plus gadget, que la commande vocale fonctionne désormais avec ChatGPT. Difficile au quotidien d’en cerner le bénéfice concret.

nouveauté, berlines, skoda, octavia, essai – skoda octavia restylée (2024) : l’éternelle bonne élève La principale évolution concerne l'écran central de 13 pouces et l'interface média modernisée qui intègre Chat GPT. Au volant, on retient surtout l'arrivée du 1.5 TSI mild-hybrid en remplacement du 3 cylindres 1.0. L'Octavia y gagne en agrément.

Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.

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De l’habitacle, on retient surtout ce qui n’a pas bougé : ses capacités d’accueil record pour une berline de ce gabarit (elle fait même mieux que des routières plus imposantes). Les places arrière sont très vastes, et le coffre gigantesque (600 l, voire 640 l en break) profite d’un hayon à l’ouverture large. Rien à faire : un SUV ne fait pas mieux en matière d’aspects pratiques. On retrouve aussi le lot habituel d’accessoires et astuces sympathiques comme le “grattoir-loupe” caché dans la trappe à essence, des rangements pour smartphone au dos des sièges avant, un bac de rangement amovible sur le tunnel central à l’arrière…

Enfin, si la présentation générale n’a pas bougé (le mobilier est toujours sérieusement construit), notons l’arrivée de quelques nouveaux matériaux et garnitures, réalisées à partir de textiles recyclés. La finition est toujours assez flatteuse, notamment sur les versions supérieures dotées de l’élégant cuir brun “Cognac” (avec sièges électriques heureusement, à 3.930 € !), avec des rappels sur la planche de bord (malgré quelques plastiques légers qui sonnent creux par endroit, par souci de gain de poids et d’économie).

nouveauté, berlines, skoda, octavia, essai – skoda octavia restylée (2024) : l’éternelle bonne élève Le 4 cylindres TSI de 116 ch n'est pas foudroyant, mais suffisament souple et alerte en conduite familiale. Il se distingue surtout par sa sobriété : à 5 l/100 (avec le pied léger), il ne consomme guère plus qu'un TDI.

Skoda Octavia (2024), au volant : l’essence aussi sobre que le Diesel ?

Pas de gros mouvement à signaler sous le capot, mis à part la disparition de l’hybride PHEV (pour l’instant en tout cas). Le Diesel 2.0 TDI est reconduit, toujours disponible en deux niveaux de puissance (116 ch en boite manuelle, 150 ch en DSG), simplement optimisé pour répondre aux normes Euro 7. Ce moteur va comme un gant à l’Octavia, compte tenu de sa vocation de voyageuse, surtout dans sa version la plus puissante : les relances sont énergiques (360 Nm de couple en TDI 150), le fonctionnement de la boite double embrayage est fluide… Le TDI se fait surtout remarquer par son appétit limité, autour de 5 l/100 km sans effort particulier (on reste à moins de 6 l/100 km en conduite soutenue). Et aussi, dommage, par son manque de discrétion en accélération et forte relance. Un grondement métallique peu amène, typiquement mazout, reste assez présent.

La bonne surprise vient de l’essence : l’entrée de gamme est désormais assurée par le 4 cylindres 1.5 TSI Evo2, en lieu et place de l’ancien “3 pattes” 1.0. Un cylindre de plus, et une cylindrée supérieure, voilà qui se traduit très concrètement sur l’agrément général. Pas beaucoup plus puissant (116 ch, soit 6 ch de gagnés), ce moteur n’affole pas vraiment le chrono (10,7 s de 0 à 100 km/h) mais fonctionne de manière bien plus feutrée et discrète, faisant preuve d’une belle souplesse dès les bas régimes (220 Nm dès 1.500 trs/mn)… surtout lorsqu’il est associé à la boite DSG, profitant ainsi d’une hybridation légère 48V fort bien intégrée. Discrète dans ses arrêts et redémarrages, on ne lui reprochera finalement que les variations de consistance du freinage, comme souvent avec ce type de motorisation. On s’y fait.

nouveauté, berlines, skoda, octavia, essai – skoda octavia restylée (2024) : l’éternelle bonne élève Le confort, l'un des atouts principaux de la Skoda Octavia ! Pas très dynamique et toujours un peu souple en suspension, mais le comportement reste rassurant et rigoureux.

Intéressant, surtout à la pompe : le 1.5 TSI se paye le luxe d’être aussi sobre que le Diesel ! Là encore, en tourne aisément autour des 5 l/100 km de Sans Plomb. Nous avons relevé une moyenne similaire avec la “vraie” version de base, dotée d’une boite manuelle (un peu longue) mais dépourvue de micro-hybridation. Le fonctionnement n’est pas aussi lissé, mais reste autrement moins rugueux et plus plaisant que le 3 cylindres qu’il remplace.

Pour ceux qui trouveraient ses accélérations trop placides, le 1.5 TSI 150 ch n’est pas beaucoup plus gourmand et fait preuve d’un peu plus de punch. N’espérons pas pour autant un quelconque tempérament dynamique (ce sera le travail de la RS désormais forte de 265 ch), ce bloc n’est guère démonstratif et colle finalement fort bien au comportement sage de l’Octavia. La direction est bien devenue un peu plus directe et consistante (ce n’est pas flagrant), le châssis conserve des réglages de suspension tout en souplesse et un très bon confort… au prix de quelques mouvements de caisse dès que la route tourne un minimum. Les versions Sportline reçoivent un châssis un peu plus ferme et abaissé de 15 mm, offrant un meilleur maintien. Sinon, il est possible d’opter pour l’option suspension pilotée, à 1.100 € (800 € en Sportline). Mais attention aux tarifs, qui n’ont cessé de grimper au fil des générations !

nouveauté, berlines, skoda, octavia, essai – skoda octavia restylée (2024) : l’éternelle bonne élève L'espace arrière est immense, équivalent à une grande routière. Idem pour le coffre : 600 l (640 l pour le break Combi), c'est un record pour une berline de 4,70 m.

Skoda Octavia (2024), les tarifs : tout sauf “populaire”

L’inflation touche tout le monde, et même si Skoda parvient toujours à revendiquer l’un des rapports prix / prestations les mieux placés du marché (le meilleur ?), l’Octavia a sérieusement fait grimper ses tarifs. La version d’accès débute à 29.880 €, en 1.5 TSI 116 Selection. Attention, il faut compter minimum 32.410 € pour disposer de la micro-hybridation (avec boite DSG7) sur le même moteur. Pas donné, mais l’équipement inclut de série caméra de recul, instrumentation digitale, phares à Led, régulateur adaptatif, clim bi-zone, maintien de voie… Attention au prix de certaines options, comme le pack hiver avec sièges et pare-brise chauffants (470 €), ou les sièges électriques à mémoire (1.200 €). Evoquée plus tôt, la finition Sportline est uniquement disponible avec les motorisations 150 ch. La facture grimpe encore d’un cran : 40.680 € en TSI 150 DSG. On profite toutefois du châssis sport (mais toujours confortable) et la dotation ajoute écran central 13 pouces, sellerie spécifique, accès et démarrage sans clef, hayon électrique… Le break, pas beaucoup plus dispendieux (environ 1.100 € de supplément, variable selon les versions), devrait toujours assurer la majeure partie des ventes chez nous.

Quant aux rivales, elles sont désormais quasi inexistantes. Rien chez Renault, Peugeot facture sa 508 à des tarifs quasi premium. En break, les Opel Astra, Kia Ceed, Peugeot 308 et Volkswagen Golf SW sont plus onéreuses, moins vastes et moins généreuses.

Titre fiche technique FIche technique Skoda Octavia restylée (2024) Fiche technique

Modèle essayé : Skoda Octavia Selection 1.5 TSI Hybrid 116 berline
Dimensions L x l x h 4,698 x 1,829 x 1,470 m
Volume mini / maxi du coffre 600 – 1.555 l
Empattement 2,686 m
Poids à vide 1.310 kg
Motorisation 4 cylindres essence, Turbo – 1.498 cm3 + micro-hybridation 48V
Puissance – couple maximal 116 ch à 5.000 trs/mn – 220 Nm à 1.500 trs/mn
0 à 100 km/h – Vitesse maximale 10,7 s – 205 km/h
Consommation annoncée – relevée (mixte) 5,3 – 5 l / 100 km
Tarifs à partir de 29.880 € (modèle essayé : 32.410 €)

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