Skoda Octavia restylée (2024) : le plaisir de l'ennui (essai vidéo)

Voici la Skoda Octavia de quatrième génération dans sa version restylée.

Note

de la rédaction

14,4/20

Note

des propriétaires

17,4/20

EN BREF

Berline ou break

A partir de 29 880€

De 116 à 265 ch

Essence ou diesel

Un prix serré au maximum, une habitabilité généreuse et un bon niveau de confort. Voilà la formule proposée depuis 1996 par la Skoda Octavia, modèle le plus vendu du constructeur tchèque dans le monde. Initialement, cette Octavia recyclait des pièces Volkswagen des précédentes générations de façon à baisser au maximum son prix. En trois décennies cependant, la familiale a progressivement évolué vers davantage de raffinement technologique à mesure que l’image de Skoda s’améliorait au sein du marché automobile européen. Jusqu’à employer désormais exactement les mêmes éléments techniques principaux que les Volkswagen Golf, Seat Leon et autres Audi A3. De quoi justifier une augmentation de son prix, évidemment : de moins de 18 000€ en 2013, l’addition de base de la berline passe à 29 880€ (+ 1 100€ pour le break).

Commercialisée dans sa quatrième génération de modèle depuis 2019, cette Octavia reçoit un restylage de mi-carrière assez classique. Ses optiques osent une forme presque audacieuse (un peu comme l’Octavia restylée de troisième génération pour ceux qui s’en souviennent), mais le reste des changements esthétiques opérés à l’extérieur se remarquent à peine.

La berline reste disponible au catalogue mais chez nous (et dans le reste des marchés), c’est le break qui se vend le plus (il coûte 1 100€ de plus).

On peut faire quasiment la même remarque pour l’intérieur, même si la taille de l’écran tactile central augmente (elle passe de 8 à 10,25 pouces sur l’entrée de gamme et de 10 à 12,9 pouces sur le haut de gamme) et qu’il y a un nouveau combiné d’instrumentation entièrement numérique de série. Impossible cependant de ne pas parler de la très belle sellerie en cuir « Cognac » de notre modèle d’essai, digne des marques premium allemandes. Sauf qu’elle coûte tout de même 3 930€ puisqu’elle s’inclut dans un pack qui comprend également les sièges électriques, chauffants, massants et ventilés.

Cette finition “Cognac” est superbe, mais elle coûte cher.

Les places arrière sont vraiment spacieuses.

On s’y sent sacrément bien dans cette Octavia, d’autant plus que l’espace y abonde aux places arrière. Plébiscitée par les taxis, elle possède aussi un coffre gigantesque avec 600 litres en version berline et même 650 litres pour le break qui garde la préférence de la clientèle (plus de 70% en France) malgré les 1 000€ de plus qu’il demande. Sur le papier, elle coche toutes les cases de la familiale idéale. Enfin, pas la BMW ou la Mercedes de vos rêves, hein, juste celle que vous envisagez en recherchant le meilleur rapport prix-prestations possible sans dépenser trop d’argent.

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Sur la route, l’Octavia ne révèle aucune surprise.

On pourrait écrire exactement la même chose en décrivant ce qu’on ressent en conduisant la Skoda Octavia restylée. Baigné dans un univers plutôt agréable, on découvre une auto plutôt confortable (même sans l’amortissement piloté DCC optionnel), un comportement dynamique plutôt plaisant, une direction plutôt légère ou une motorisation plutôt efficace. Pas Pluto l’ami de Mickey mais plutôt l’adverbe qui « devant un adjectif, indique un niveau, une intensité, un degré assez élevé » d’après la définition du Larousse.

On pourrait aussi traiter l’Octavia de voiture plutôt tiède, d’autant plus qu’elle souffre un peu sur notre modèle d’essai d’un moteur TSI 150 à hybridation légère optimisé (comme le reste de la gamme ) pour les normes en visant les plus bas rejets de CO2 possibles, ce qui nuit inévitablement à sa réponse et à son caractère (il existe aussi des diesel mais pas de versions hybrides rechargeables). Mais c’est plutôt pas grave de toute façon tant qu’il développe des performances plutôt très suffisantes tout en avouant une consommation plutôt très correcte avec moins de six litres aux 100 km relevés sur notre parcours mixte, intégrant beaucoup de conduite en ville. « Plutôt pas mal », donc, pour résumer l’impression à bord de cette familiale qui brille davantage par sa polyvalence extraordinaire que ses forts traits de caractères, même si elle recèle toujours des traditionnels petits détails malins communs à toutes les Skoda (le grattoir presque culte, le parapluie dans la portière conducteur façon Rolls-Royce du moins riche, etc.).

Même sans l’amortissement DCC optionnel, le confort reste correct.

On trouve bien aussi des détails plutôt décevants, comme l’ergonomie toujours pas hyper simple au début de l’interface de la tablette centrale. Notez d’ailleurs qu’elle tourne toujours avec le système d’exploitation MIB 3 et non le MIB 4 inauguré récemment par les nouvelles Superb, Kodiaq, Volkswagen Passat et autres Golf restylées. « Dans une version très proche du MIB 4 avec quasiment les mêmes performances », nous assure-t-on chez Skoda. On critique à la marge et l’intégration d’Android Auto et d’Apple Carplay fonctionne de toute façon très bien.

Les 265 chevaux de la version RS, aussi puissante que la dernière Golf GTI restylée, permettront possiblement de donner davantage de caractère à cette berline qu’on pourrait qualifier de « trop gentille » (une vraie qualité intrinsèque pourtant négligée par tous ces clients attirés par les SUV qu’ils perçoivent parfois comme aventureux et pleins de fougue, un peu comme le dentiste considéré comme moins séduisant que l’acteur de cinéma ou la rock star, pour rester dans les stéréotypes qui concernent évidemment aussi le monde de l’automobile). Mais il faudra attendre un peu plus tard pour prendre le volant de cette version sportive désormais uniquement disponible en version 100% thermique (une vraie rebelle !).

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Voilà à quoi ressemble une Skoda Octavia restylée de base.

La Skoda Octavia restylée de base fait déjà quelques petites efforts dans son équipement de série. Il y a déjà la climatisation automatique, l’écran tactile central de 10 pouces, le combiné d’instrumentation numérique, la connectivité smartphone sans fil et la caméra de recul en plus des radars, avec une présentation plutôt flatteuse (ça faisait longtemps qu’on n’avait plus employé le mot « plutôt »). Mais n’espérez pas y trouver les aides à la conduite de niveau 2, l’écran 13 pouces ou la très belle sellerie Cognac sans passer par la case des options (ou la finition haute Sportline).

De base, la présentation intérieure n’est pas si mal.

Le point techno : fini le downsizing

Il y a encore une décennie, tous les constructeurs remplaçaient leurs moteurs par de nouveaux blocs plus petits. Les quatre cylindres devenaient des trois cylindres et leur cylindrée baissait parfois jusqu’à un litre. Mais l’évolution des normes oblige les marques à revoir leur stratégie moteur. Elles poussent désormais les constructeurs à revenir vers des blocs à plus de cylindres pour arriver à réduire d’autant plus les niveaux d’émissions polluantes lors des processus d’homologation. Voilà pourquoi, comme la Volkswagen Golf restylée, l’Octavia remplace son petit bloc TSI à trois cylindres de 1,0 litre de 110 chevaux par un quatre cylindres 1,5 litre de 116 chevaux sur l’entrée de gamme.

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En France, c’est le break qui se vendra le mieux.

La Skoda Octavia fait partie des rares berlines thermiques de marques généralistes survivantes sur le marché automobile actuel. Elles ont disparu chez Renault, Ford, Opel, Honda, Nissan et tous les modèles restants coûtent plus cher que la Tchèque, pourtant devenue plus chère que jamais. Vous rêvez d’une Peugeot 508 ? 45 900€ minimum avec un diesel de 130 chevaux, à comparer aux 29 880€ de l’Octavia de base en finition Selection avec son bloc essence de 116 chevaux à boîte manuelle. Une grosse Toyota Camry hybride de 218 chevaux ? 46 450€ minimum. Une Citroën C5X équipée du moteur essence Puretech de 130 chevaux ? 39 150€ minimum. Les berlines électriques coûtent elles aussi plus cher, même si la Tesla Model 3 se négocie à partir de 39 990€ à comparer aux 41 500€ de notre Octavia d’essai (avec le TSI 150 chevaux microhybride à boîte automatique à double embrayage, la très belle Suite Cognac à l’intérieur et les aides à la conduite de niveau 2) dont la version démarre à 34 500€ avant options. Quant aux grosses Superb (et autres Volkswagen Passat break), elles restent encore plus chères. De l’autre côté, la Volkswagen Golf coûte désormais le même prix que la Tchèque (29 990€) ce qui illustre parfaitement la montée en gamme de cette dernière, qui demandait 10 000€ de moins il y a une décénnie dans sa version d’accès.

A retenir : elle en donne toujours plus qu’une Golf, heureusement

Heureusement, donc, que cette Octavia demeure si spacieuse et qu’elle a autant progressé au niveau de son ambiance intérieure. Ca lui permet de rester la meilleure voiture familiale du marché si on regarde le seul rapport prix-prestations, même si la Tesla Model 3 électrique s’en rapproche dangereusement à moins de 40 000€. On peut critiquer autant qu’on veut la banalité de ses lignes et son manque de caractère, mais elle reste pour nous bien meilleure que les SUV familiaux tous plus chers et même pas plus spacieux. Et comme il reste aussi l’Octavia RS de 265 chevaux que nous essaierons prochainement, ça équilibre un peu…

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La nouvelle Skoda Octavia restylée (à partir de 116 chevaux et 29 880€) est évaluée dans la catégorie des berlines familiales qui compte notamment :

-La Peugeot 408 (à partir de 136 chevaux et 37 000€).

-La Peugeot 508 (à partir de 130 chevaux et 45 900€).

-La Toyota Camry (à partir de 218 chevaux et 46 450€).

-La Citroën C5X (à partir de 130 chevaux et 39 150€).

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-En élargissant chez les voitures électriques, il y a aussi la Tesla Model 3 (environ 300 chevaux, 39 990€).

Les chiffres clés

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