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ESSAI – Smart #3 : que reste-t-il de l’esprit Smart ?

Quelques mois après le SUV urbain 100% électrique #1, Smart lance sa déclinaison Coupé baptisée #3. Une version à la fois plus dynamique et polyvalente de sa petite sœur, qui a donc tout pour séduire une clientèle jeune à la recherche d’un style audacieux et de prestations premium.

Vous êtes désormais coutumiers du fait : synergies de groupe obligent, la Smart #3 a beau être conçue par Mercedes en Allemagne, celle-ci partage sa plateforme – produite en Chine – avec la Volvo EX30, dont le géant Geely est également propriétaire. Et on vous l’annonce immédiatement, au regard des prestations de la suédoise, c’est plutôt une excellente nouvelle.

Pourtant, qui pourrait imaginer une telle association en découvrant cette Smart #3 ? Avec son regard de Stormtrooper, elle affiche clairement des codes stylistiques empruntés à la marque à l’Etoile. La plateforme entièrement modulable permet en outre de revoir totalement les dimensions pour s’adapter aux besoins d’un SUV Coupé. Ainsi face à la #1, la grande sœur s’étire de 13 cm (4,40 m) dont 3,5 cm au niveau de l’empattement. Elle adopte une ligne de toit fuyante abaissée de 8 cm (1,56 m) et diminue sa garde au sol de 2,5 cm (16 cm) pour une allure plus audacieuse et dynamique (cx : 0,27).

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Smart propose une version Brabus à l’allure un peu plus méchante et dotée de deux moteurs électriques. Nous y reviendrons. Notez néanmoins que Brabus n’est en aucun cas intervenu dans une quelconque préparation mécanique ou châssis. Esthétiquement, celle-ci profite simplement d’un kit carrosserie spécifique, avec un prise d’air à la base du capot avant, des jupes plus enveloppantes et des jantes de plus grand diamètre en 20 pouces. Du pur marketing, comme Smart l’a toujours très bien fait.

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Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.

Il est possible de connaitre la valeur de revente ou de reprise de votre véhicule grâce à la cote auto Turbo de votre Smart #3, l’alternative à la côte Argus.

Une Smart ou une Mercedes ?

Si sous certains angles seul un œil aiguisé saura reconnaitre une Smart, il en est tout autre pour l’habitacle. En l’occurrence, la #3 récupère tout simplement à son compte le mobilier de sa petite sœur la #1, à l’exception des trois aérateurs centraux désormais ronds.

On apprécie immédiatement l’atmosphère aussi moderne qu’originale, avec un volant sport trois branches et une planche de bord gainée de cuir où trône un bel écran multimédia de 12,8 pouces. La bonne nouvelle est que contrairement à Volvo, Smart n’a pas fait l’impasse sur le bloc d’instrumentation (9,2 pouces) et à même accouplé l’ensemble à un système d’affichage tête haute de 10 pouces. Un excellent point.

On adore également le dessin plutôt sportif des sièges, ainsi que le soin apporté aux finitions. Nous vous invitons d’ailleurs à jeter un œil à notre diaporama pour apprécier certains détails, comme les rivets qui renforcent les coutures des sièges. Très chic. En fait, la qualité perçue à fait un énorme bond en avant, mais l’esprit Smart est clairement respecté. Bien joué !

Notez d’ailleurs que Smart a choisi de conserver une console centrale scindant l’habitacle en deux. Intéressant pour un modèle qui revendique des prestations dynamiques. Une fois n’est pas coutume, le constructeur s’est même révéler particulièrement généreux concernant les équipements de série, avec Android et CarPlay, un système de caméras à 360 degrés ou le régulateur de vitesse adaptatif, notamment.

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Une Smart pour voyager ?

Mais la grosse surprise apparait à l’ouverture des portières arrière, où l’on découvre une habitabilité insoupçonnée. Même les plus grands gabarits pourront voyager confortablement, avec un accès aisé et beaucoup d’espace aux jambes ainsi qu’au niveau de la garde au toit, grâce au toit vitré panoramique livré de série. Il faudra toutefois composer avec une banquette un peu trop basse et inclinée, qui ne permet malheureusement pas de moduler le volume de coffre, car non coulissante.

Ainsi, avec 370 litres cette Smart #3 se situe dans la moyenne basse de la catégorie. En outre, l’ouverture du hayon particulièrement incliné ne permettra pas d’embarquer de hauts objets, malgré le faux plancher amovible. Mais la capacité de 1.160 litres devient honorable en configuration deux places. D’autant qu’un coffre de 15 litres situé sous le capot avant (le frunk) permet de loger les câbles de recharge.

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Y a quoi sous le capot ?

L’une des plus grandes qualités de cette Smart #3 est d’être entièrement configurable à la carte au travers de deux motorisations, deux types de batteries et cinq niveaux de finition (Pro, Pro+, Premium, 25th Anniversary et Brabus).

La gamme démarre avec la version « Pro » (comme Propulsion) déjà forte d’un moteur de 272 ch sur le train arrière, accouplé à une batterie LFP (Lithium Fer Phosphate) de 49 kWh offrant une autonomie de 325 km en cycle WLTP. Sa capacité de charge de 130 kW en courant continu permet de récupérer de 10 à 80 % de batterie en moins de 30 minutes. Le même exercice demande 5 heures et demi en courant alternatif en 7,4 kW.

Dès le second niveau de finition (Pro+), la même mécanique est alors proposée avec une batterie NCM (Nickel Cobalt Manganèse) de 66 kWh offrant une autonomie de 455 km et des temps de charges plus réduits (- de 30mn en 150 kW et – de 3h en 22 kW). La fiche technique affiche des valeurs similaires en termes de performances, avec un 0 à 100 km/h réalisé en 5,8 secondes.

C’est également cette batterie qui équipe la version Brabus profitant d’un second moteur électrique (un par essieu donc) et développant une puissance combinée de 428 ch. Avec 100 kg de plus sur la balance, l’autonomie annoncée tombe alors à 415 km. Mais les performances explosent avec un 0 à 100 km/h abattu en 3,7 secondes.

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Au volant ça donne quoi ?

Lors de cet essai nous nous sommes concentrés sur la version Premium de 272 ch qui devrait représenter la majorité des ventes. Mais nous avons tout de même pris le volant de la Brabus de 428 ch afin de juger de l’intérêt de la double motorisation.

En l’occurrence, il faut avouer que la répartition de la puissance sur les deux essieux optimise clairement la motricité sur route grasse ou en cas de forte accélération en courbe. Par contre, nous n’avons pas du tout été convaincus par le mode de conduite « Brabus » spécifique à cette version et complémentaire aux modes « Eco, Normal et Sport ». La course de l’accélérateur devient alors si réduite qu’il devient très difficile de doser les relances, beaucoup trop brutales. Sympa deux secondes pour impressionner un passager lors d’une insertion sur voie rapide, mais rapidement fatiguant…

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En revanche, nous avons été plutôt séduits par la version Premium doté d’un unique moteur, sur le train arrière, en découvrant que Smart est parvenu à corriger les défauts de jeunesse de sa petite #1.

En effet, les réglages affermis de la suspension allié à une direction bien consistante invitent clairement à une conduite dynamique. Et on découvre alors que l’empattement allongé (+3,5 cm), la garde au sol abaissée (-2,5 cm) et les voies élargies profitent efficacement au comportement qui devient bien plus civilisé. La stabilité en courbe est rassurante, même en cherchant les limites du châssis. Et nous n’avons pas été excessivement bridés par les aides électroniques, même pied au plancher en sortie de virage. Enfin !

En usage plus classique, les 272 ch se révèlent largement suffisants grâce à la puissance délivrée sans latence. Les différents modes de freinage régénératif permettent de régler sa force au lever de pied pour une écoconduite efficace. Mieux encore : face à la #1, sa grande sœur la #3 ne s’alourdit que d’une dizaine de kilos (1,780 kg en Pro et 1.880 kg en Brabus) et le poids de l’engin n’est pas vraiment sensible à la conduite, comme il se doit au volant d’une Smart digne de ce nom…

Dans ces conditions, nous sommes parvenus à établir une consommation moyenne de 16,8 kWh / 100 km sans trop d’effort. Pas mal pour un trajet principalement composé de routes de montagne sur l’île de Majorque, et un trajet autoroutier d’une cinquantaine de kilomètres à 19 kWh / 100 km.

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TARIFS 

Avec un tarif d’accès de 37.315 euros, la Smart #3 ne demande qu’une allonge de 1.000 euros face à sa petite sœur la #1. Un très bon positionnement prix compte-tenu des nombreux équipements offerts de série. Il faudra compter 5.000 euros de plus pour profiter de la batterie NCM de 66 kWh, ce qui reste très compétitif dans le marché.

La version Brabus quant à elle s’affiche à partir de 49.815 euros (soit +2.000 euros vs Smart #1). Encore une fois, assez imbattable pour ce niveau de puissance et de prestations. Seul bémol : malheureusement aucune #3 ne sera pas éligible au bonus gouvernemental, puisque produite en Chine.

Titre fiche technique Fiche technique Smart #3 Fiche technique

Modèle essayé : Smart #3
Dimensions L x l x h 4,40 x 1,844 x 1,556 m
Empattement 2,785 m
Volume mini / maxi du coffre 370 – 1160 litres (+15 l à l'avant)
Poids à vide 1780 kg (Brabus : 1910 kg)
Moteur Un moteur électrique à l'arrière de 272 ch (Brabus : 2 moteurs, 428 ch)
Batterie LFP 49 kWh (Pro) – NCM 66 kWh sur les autres finitions
Autonomie 325 km (LFP) – 455 km (NCM) – 415 km (NCM Brabus)
0 à 100 km/h 5,8s (Brabus : 3,7s)
Capacité de charge 130 kW DC et 7,4 kW AC (LFP) – 150 kW DC et 22 kW AC (NCM)

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