Lancée en 2021 avec la Ioniq 5, la plate-forme E-GMP du groupe Hyundai est déjà en cours de remplacement. Le géant coréen a présenté à ses investisseurs sa nouvelle base IMA qui doit servir à 13 véhicules électriques. D’autres annonces ont aussi été effectuées, notamment sur les futures batteries.
- Une architecture modulable au maximum
- Des batteries de nouvelle génération très diversifiées
- Le thermique a encore de l'avenir
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Le groupe Hyundai a annoncé l’arrivée d’une nouvelle plate-forme dédiée aux modèles 100 % électriques pour remplacer l’actuelle e-GMP.
Hyundai
Dans la transition actuelle de l’automobile vers le 100 % électrique, le groupe Hyundai est loin d’être le plus en retard. Chez les constructeurs grand public, sa plate-forme e-GMP figure même parmi les plus avancées : recharge ultra-rapide en 800V, autonomies et puissances généreuses, courant bidirectionnel…. Mais les choses peuvent évoluer très vite dans ce domaine. Pour éviter de se retrouver dépassée par ses concurrents, l’entreprise coréenne prépare déjà la suite. Lors du « CEO investor day », une journée consacrée à ses investisseurs, le groupe Hyundai a commencé à dévoiler quelques détails sur ses projets, pour lesquels il prévoit d’investir près de 78 milliards d’euros en dix ans. Il a notamment révélé que 13 de ses futurs modèles électriques, prévus d’ici à 2030, en incluant ses filiales Kia et Genesis, seraient construits sur une nouvelle plate-forme entièrement dédiée à ce type de motorisation. Une base qui utilisera une architecture modulaire intégrée (IMA) et qui viendra remplacer la e-GMP dans les prochaines années.
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La plate-forme e-GMP du groupe Hyundai est l'une des rares sur le marché à permettre une recharge très rapide en 800V.
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Une architecture modulable au maximum
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Les Kia EV6 et Hyundai Ioniq 6 font partie des modèles qui utilisent la plate-forme e-GMP, étrennée en 2021 par le crossover Ioniq 5.
L'argus – Matthieu Méheust
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La deuxième génération du petit SUV Kona utilise toujours une base qui sert aussi bien pour des modèles thermiques que pour des électriques.
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Des batteries de nouvelle génération très diversifiées
Côté batteries, le groupe Hyundai ne pourra pas mettre tous ses œufs dans le même panier pour couvrir des catégories aussi hétéroclites. Les acheteurs d’un SUV urbain n’ont en effet pas le même budget, ni les mêmes besoins d’autonomie que les clients d’une grande berline. L’entreprise travaille donc sur un large éventail d’accumulateurs de prochaine génération. En entrée de gamme, à partir de 2025, on y trouvera des batteries de type LFP (lithium-fer-phosphate), qui permettent de limiter l’emploi de matériaux rares. Déjà employée par Tesla et certains constructeurs chinois, comme BYD ou MG, cette chimie plus abordable a un bel avenir devant elle. Mais le « traditionnel » nickel-manganèse-cobalt (NMC) restera de la partie malgré ses coûts supérieurs, car il autorise une meilleure densité énergétique.
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Hyundai s'est associé avec le spécialiste Solid Power pour le développement des batteries à électrolyte solide.
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Pour augmenter encore l’autonomie, Hyundai prévoit même la possibilité de se recharger en roulant grâce à une batterie externe, à la manière des smartphones. Parmi les 9,5 milliards de wons (environ 6,7 milliards d’euros) qui seront consacrés dans les dix prochaines années à ce volet, une partie des investissements ira aussi vers le développement des batteries solides. Une technologie encore expérimentale, mais qui pourrait rebattre les cartes en apportant davantage de sécurité, d’autonomie ou encore des recharges plus rapides. Dans ce domaine, Hyundai s’appuie sur sa collaboration avec le spécialiste Solid Power. Mais le coréen rappelle que les outils pour produire ces nouveaux accumulateurs restent encore à concevoir, et évite de donner un calendrier pour l’instant. Cette prudence contraste avec les annonces d’autres acteurs comme Stellantis, qui annonce vouloir « introduire une technologie de batterie à électrolyte solide dès 2026 ».
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Le thermique a encore de l'avenir
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L'entreprise coréenne donne la priorité aux véhicules électriques à batteries dans ses investissements pour les dix prochaines années.
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Dans ce plan, la question de l’approvisionnement des matériaux nécessaires à la fabrication de ces accumulateurs ou de leurs recyclage n’est pas occultée. En revanche, les investissements sur les moteurs thermiques deviennent clairement secondaires. Ce qui ne signifie pas que les blocs essence, diesel ou hybrides soient enterrés pour autant. Bien au contraire : le groupe Hyundai estime qu’ils représenteront encore près des deux tiers de sa production mondiale à l’horizon 2030. Même si l’entreprise prévoit d’ouvrir sa première manufacture entièrement dédiée à l’électrique au second semestre 2024 aux Etats-Unis, en Géorgie, elle va continuer à privilégier des usines qui permettent de construire différents types d’énergies.
La société coréenne veut aussi bâtir tout un écosystème autour de l’hydrogène. Rappelons que Hyundai est aujourd’hui l’un des seuls constructeurs à commercialiser un modèle à pile à combustible accessible aux particuliers, grâce à son SUV Nexo. Mais les plans à moyen et long terme ne se limitent pas au seul domaine automobile. Des taxis autonomes, des solutions de mobilité volantes ou encore des robots humanoïdes doivent permettre de s’adapter à un monde où les voitures ne sont plus vraiment les bienvenues partout.
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Malgré les ventes assez anecdotiques du SUV à pile à combustible Nexo, Hyundai ne renonce pas totalement à investir dans l'hydrogène.
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Le groupe coréen ne manque pas d'idées pour se diversifier, comme le montre ce concept de véhicule de mobilité urbaine volant.
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