En abandonnant son projet de voiture, Apple a mis à la poubelle le travail de centaines de salariés. Mais aussi une somme d’argent colossale dilapidée au cours des dix dernières années.
L’Apple Car, c’est l’un des nombreux exemples de la course au véhicule autonome. Comme d’autres, Apple avait tenté de tirer son épingle du jeu d’un nouveau marché prometteur. Mais le fabricant a renoncé à son véhicule, selon les informations du site américain Bloomberg. Le projet a été tué dans l’œuf, sans jamais que l’entreprise ne reconnaisse officiellement ses travaux.
Le logo d’Apple.
Un retard dès le départ
D’abord, l’ambition souhaitée aurait fait grimper le prix d’une Apple Car aux alentours des 100.000 dollars. A cela, il fallait rajouter une marge bien moins attractive que celle réalisée sur les produits habituellement vendus par la marque, à commencer par les iPhone.
Ensuite, il fallait compter sur la concurrence du marché. Car en se lançant avec du retard, Apple aurait dû batailler avec Tesla. Le constructeur automobile fondé en 2003 puis racheté par Elon Musk disposait déjà d’un modèle commercialisé avec le premier Roadster. La réflexion ira jusqu’à imaginer une acquisition de Tesla qui n’aboutira jamais.
Une perte toutefois limitée
Mais en 2016, au bout de deux ans de recherche, l’Apple Car connaît ses premiers accrocs. Le premier responsable de la division quitte l’entreprise. Son remplaçant instaure une nouvelle philosophie: au lieu de construire une voiture, l’entreprise aspire désormais à construire un logiciel de conduite autonome.
C’est à cette période que les premiers articles enterrant l’Apple Car apparaissent dans les médias. Après cela, le projet s’affiche comme mort-né avec de rares rebondissements, mais souvent pour annoncer de mauvaises nouvelles. En 2019, ce sont 200 postes alloués qui sont supprimés.
Mais si le développement vivote, il est surtout marqué par des retours à zéro récurrents et des différences de points de vue entre ses responsables successifs. Il aura finalement fallu dix ans à Apple pour trancher dans le vif et reconnaître son échec.
Un échec qu’il faut toutefois relativiser: cette dépense de 10 milliards de dollars représente une perte modérée pour l’entreprise, qui a engrangé un bénéfice de 33,9 milliards de dollars, uniquement au dernier trimestre 2024.