Le Parlement européen a voté en faveur de la directive autorisant la circulation des “méga camions” (Illustration). LP/Olivier Arandel
«Â Contresens climatique et pour notre sécurité sur la route », a réagi la présidente de la commission transports et tourisme du Parlement européen Karima Delli. « Les groupes de droite, des libéraux et des socialistes viennent de voter massivement en faveur de l’autorisation des méga camions dangereux & polluants », a pour sa part affirmé la cheffe des eurodéputés LFI Manon Aubry.
Ces camions à rallonge, composés d’un conteneur auquel s’ajoute une remorque, existent dans une poignée de pays (Suède, Finlande, Pays-Bas, Allemagne…), mais ce texte, voté en séance plénière avant des négociations avec les États membres, pourrait doper leur développement. La révision législative vise d’abord à favoriser l’essor des poids lourds électriques ou à hydrogène, technologies plus lourdes et volumineuses, en relevant à 44 tonnes (contre 40 actuellement) le poids maximal des camions zéro émission circulant entre pays de l’UE.
« La balle est dans le camp de la France »
Pour les acteurs du ferroviaire, cette compétitivité accrue du transport routier fragilisera immanquablement leur développement. « Nous sommes fermement opposés à l’augmentation des poids et tailles des camions non électriques, aux flux transfrontaliers de méga camions (…) qui circuleraient sans entrave de la Pologne à l’Espagne », lançait Sigrid Nikutta, patronne de DB Cargo, géant du fret ferroviaire, avant le vote.
«Â Cela engorgera nos routes déjà encombrées, mettra sous pression les ponts… L’impact anéantira les gains environnementaux, en encourageant la route même quand le rail est plus efficace et écologique », s’était-elle agacée devant la presse.