Peut-on encore parler de l’Alliance Renault-Nissan, rien n’est moins sûr. Depuis la réorganisation de la semaine dernière, il existe de multiples partenariats entre les 2 constructeurs, mais ce n’est plus du tout le grand ensemble dont avait rêvé Carlos Ghosn (et tous ses supporters), et qu’il avait bien failli réussir à mettre en place. Il y a désormais des participations financières croisées, et il y aura aussi des projets réalisés en commun, mais à la condition qu’ils soient proftables aux 2 parties, et qu’ils ne se fassent pas concurrence. On sait ainsi qu’Alpine a des visées sur le marché américain avec des SUVs électriques haut de gamme. Les réseaux de distribution Nissan et Infiniti pourraient lui être utiles. Mais… Alpine devra se débrouiller seul.Il y a heureusement pour l’avenir de la collaboration, un grand pays où les 2 constructeurs ont intérêt à travailler ensemble, il s’agit de l’Inde. Ce sera le pays le plus peuplé du monde dans quelques mois, et déjà, c’est le troisième plus grand marché auto du monde (derrière la Chine et les Etats-Unis). Renault et Nissan y sont présents (illustration, la gamme Renault en Inde), mais leurs résultats commerciaux sont bien modestes, très loin de ce qu’ils devraient être. Mais le marché indien est encore spécial, les modèles qui s’y vendent le mieux, sont spécifiques à ce pays, et ce sont des modèles très bas en gamme.Renault et Nissan vont y investir quelques 560 millions d’euros, pour y lancer 6 nouveaux modèles (3 chacun). 4 seront des SUVs de segment C, 2 seront électriques, des petites autos de segment A. Tout cela promet, pour le marché indien, mais aussi pour l’industrie indienne d’un point de vue global, parce que ces futurs modèles ne seront pas réservés au seul marché local. Ils seront exportés partout où ce sera opportun, donc probablement en Europe, où Renault remporte déjà un joli succès avec la Dacia Spring importée de Chine.
