Maxi-fiche fiabilité - Renault Clio 5 : loin d'être irréprochable...

En bref

La Clio est toujours LE best-seller de Renault, statut qui est le sien depuis des dizaines d’années. Et si le titre de voiture la plus vendue du marché lui a échappé quelques années au profit de la Peugeot 208, elle l’a repris en 2023, avant… de le reperdre sur le premier trimestre 2024.

Ce cinquième opus a fait son entrée sur le marché des citadines polyvalentes en fin d’année 2019. Esthétiquement, elle ressemble à un gros restylage de la Clio 4. Il faut dire que cette dernière plaisait bien, les évolutions se sont donc faites en douceur, et il a fallu attendre le restylage de 2023 pour que la Clio 5 change réellement de visage.

Quoi qu’il en soit, elle avait dès sa présentation fait taire les critiques concernant sa qualité de fabrication et de finition, décriées sur la précédente. En effet, la Clio 5, en dépit d’une présentation bien plus classique que celle de la 208, affiche des matériaux de très belle facture, des assemblages soignés et une qualité d’ensemble digne de la catégorie supérieure.

Autres qualités : son confort, mais accompagné d’un bel équilibre et d’un dynamisme certain sur route, son volume de coffre de 340 litres (norme VDA), une bonne insonorisation, et un rapport prix/équipement avantageux au sein de la catégorie. Elle dispose aussi d’un choix de motorisations encore conséquent, avec de l’essence atmo et turbo, du diesel, et même de l’hybride et du GPL. Le diesel disparaîtra toutefois au restylage.

Du côté des défauts, un agrément moyen des moteurs 3 cylindres atmosphériques, et ces derniers vibrent pas mal, une boîte de vitesses à crabots de la version hybride pas toujours agréable, surtout avant les mises à jour en cours de carrière, ou encore un système multimédia dépassé (et peu fiable !).

Caradisiac a aimé

• Le niveau de confort
• Le comportement dynamique
• L’habitabilité/volume de coffre
• La qualité de fabrication
• Le rapport prix/équipement
• Le choix de motorisations/transmissions
• L’insonorisation
• Le punch des moteurs essence comme diesel

Caradisiac n’a pas aimé

• Le système multimédia un peu dépassé
• L’agrément réduit des 3 cylindres atmosphériques
• Les à-coups de la boîte de crabots de la version hybride
• La finition Evolution moins bien finie

Nos versions préférées

• V 1.5 BLUE DCI 115 6CV INTENS
• V 1.3 TCE 130 FAP RS LINE EDC

Qualités et défauts

Ce qui peut vous tenter

• Le confort : pour une auto de ce gabarit, et dynamique à la conduite, la Clio reste étonnamment confortable, le compromis est bien trouvé.
• Le comportement : il est devenu avec le temps et les générations de Clio, de plus en plus dynamique et réjouissant. Presque aussi alerte que celui de la Peugeot 208 ou de la Ford Fiesta.
• L’habitabilité/volume de coffre : ses 4,05 m de long arrivent à caser confortablement à la fois les passagers arrière, qui ont une belle longueur aux jambes, et les bagages avec 340 litres. Bravo.
• La qualité : les assemblages sont soignés, et les matériaux utilisés (sauf sur l’entrée de gamme qui a une planche de bord en plastique dur) sont très valorisants. La Clio est avec la Polo la citadine polyvalente généraliste la mieux finie.
• Le rapport prix/équipement : la dotation est riche, surtout à partir du milieu de gamme Intens ou Techno après restylage. À équipement équivalent, les concurrentes sont plus chères, sauf feue la Fiesta (ou la Sandero bien sûr, mais elle est difficilement comparable).
• Le choix des moteurs : la Clio 5 laisse le choix entre essence, diesel, GPL, hybride, et transmission manuelle, automatique ou à variation continue. Chacun y trouvera son bonheur.
• L’insonorisation : que ce soit en essence ou en diesel, elle est réussie. Seule la version hybride laisse passer quelques décibels en pleine accélération.
• Le punch des moteurs : malgré des puissances parfois modestes, les performances des moteurs sont surprenantes. On a l’impression d’avoir plus de chevaux sous le pied droit qu’inscrit sur la fiche technique.

Ce qui peut faire hésiter

• Le système multimédia : le “Easy Link” est certes meilleur que le R-Link, mais il reste moins moderne que les derniers systèmes Renault sur base Google, et  il est un peu lent, et sujet aux bugs.
• L’agrément des 3 cylindres : les 1.0 SCe 65 et 75 ch, sans turbo, manquent eux de pêche et d’agrément. Ils vibrent en plus au ralenti de façon marquée (la version turbo aussi, mais au moins, elle est performante…).
• La boîte à crabots de l’hybride : complexe dans son fonctionnement, elle réserve des à-coups désagréables et un fonctionnement parfois erratique. Heureusement, des correctifs électroniques ont amélioré les choses, mais ce n’est pas parfait.
• La finition d’entrée de gamme : en Life avant restylage, ou Evolution ensuite, la qualité des matériaux n’est pas la même que sur les autres finitions. Les plastiques durs sont partout. C’est moins cher donc, mais moins bien.

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Budget

Achat / Cote :

En neuf, la Clio n’est pas toujours donnée, spécialement en diesel, mais ce dernier s’est tout de même peu vendu. Mais le rapport prix/équipement est systématiquement plus favorable que pour la Peugeot 208, l’Opel Corsa, ou la Toyota Yaris (pour les versions hybrides). En occasion, les décotes de la citadine au losange sont un peu plus prononcées que pour les autres, mais les tarifs restent haut perchés, phénomène que l’on observe pour tous les modèles, même si ça se calme un peu depuis fin 2023.

Consommation :

La Clio dernière génération arrive à contenir brillamment ses consommations. Que ce soit en essence, où un 1.0 TCe 90/100 peut rester sous les 6,5 litres, ou en diesel, où le bien connu 1.5 dCi reste un moteur parmi les plus frugal (moins de 5 litres tout à fait possible). Enfin la version hybride peut décevoir sur autoroute, mais en moyenne, on tourne autour des 5,5 litres, et en ville, terrain favori des hybrides, on peut rester autour de 4,5 litres avec un peu d’écoconduite.

Assurance :

Rien de surprenant à ce chapitre, ni en bien ni en mal. Les primes de toutes les citadines polyvalentes de puissance comparables se tiennent dans un mouchoir de poche. La Renault est tout de même un peu moins chère à assurer qu’une VW Polo ou qu’une Toyota Yaris, mais un peu plus qu’une Dacia Sandero (logique) ou qu’une Ford Fiesta. Cela se joue à quelques dizaines d’euros par an seulement.

Prix des pièces :

La Renault Clio, en tant que modèle de grande diffusion, a toujours eu des pièces détachées et d’usure assez abordables. La 5e génération respecte cette tradition. Les pièces d’usure sont abordables, et même les amortisseurs, embrayage ou échappement restent accessibles. La différence avec une Polo peut atteindre – 30 %.

Entretien :

Les intervalles de révision sont fixés à 30 000 km ou 2 ans pour les essence (y compris hybrides), mais 20 000 km ou 1 an pour les diesels. Les moteurs essence sont tous à chaîne sans remplacement prévu au cours de la vie de la voiture. Seul le diesel dCi est à courroie en caoutchouc, qu’il faut remplacer tous les 150 000 km ou 6 ans. Au final, sachant que la main-d’œuvre est encore abordable chez Renault (sauf grandes villes), les coûts de maintenance sont dans la moyenne basse en essence, et dans la moyenne pour le diesel.

Fiabilité

Description :

Pannes lourdes ou immobilisantes :

• Rien à signaler à ce chapitre.

Autres pannes ou faiblesses :

• Boîte à crabots. Sur la version hybride e-Tech, la boîte de vitesses multimodes à crabots, surtout en début de carrière, a connu des soucis, parfois graves. Certains propriétaires ont dû la remplacer car elle connaissait des blocages, ou des fuites d’huile de transmission (joint spi). Mais le plus souvent, ce sont seulement des à-coups désagréables, des hésitations, des blocages aléatoires sur un rapport, qui sont expérimentés. Des mises à jour successives ont réussi à améliorer le comportement de la boîte, il faut demander si cela a été fait le cas échéant.
• Système hybride. Sur les versions e-Tech, quelques cas de dysfonctionnement du système hybride (moteur thermique qui tourne en permanence, ou arrêt intempestif). Une reprogrammation est nécessaire.
• Batterie. Manifestement, une série de Clio 5 a été commercialisée avec une batterie d’origine défectueuse. Elle flanchait dans les premières semaines de “vie” de l’auto. Normalement, les batteries en cause ont toutes été remplacées depuis. Seulement, même ensuite, de nombreux exemplaires “bouffent” de la batterie, pas d’autres, de façon aléatoire. Mais certains possesseurs doivent régulièrement la remplacer, ce qui est agaçant, car c’est sans explication autre que les bugs électroniques qui peuvent tirer sur la batterie tout le temps (consommation fantôme).
• Pompe à essence. Sur les 1.5 dCi, possible bruit de la pompe à essence (pompe de gavage), que l’on entend dans l’habitacle. Une reprogrammation résout normalement le souci, sinon il faut la remplacer.
• 1.5 dCi. Messages d’alerte Injection et antipollution à contrôler peuvent s’afficher, parfois (souvent) sans raison. Plus un bug que de réels soucis.

Aspect extérieur :

• Carrosserie. Cela reste très rare, mais quelques exemplaires peuvent avoir des panneaux de carrosserie mal alignés (coffre, bouclier/ailes, portières arrière qui frotte sur la portière avant à l’ouverture…).

Finition intérieure :

• Bruits de mobilier. De façon aléatoire selon les modèles, quelques bruits de mobilier peuvent apparaître (console centrale, contreportes…).
• Volant. Quelques modèles livrés avec le volant pas droit. Cela est normalement éradiqué aujourd’hui.

Dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord :

• Bugs électroniques. C’est LE point noir de la Clio 5. Ils sont légion, divers et variés, et agacent la quasi-totalité des propriétaires, même si ce n’est que très rarement immobilisant. Écran multimédia qui devient lentissime, qui s’éteint (et se rallume parfois des heures plus tard), radars de recul muets, caméra de recul qui fige ou transforme l’image (étirée ou zoomée), perte des mémorisations de radio, remise à zéro du compteur journalier ou de la consommation moyenne sont courants. Plus grave, des déclenchements intempestifs de l’alerte anticollision, des freinages intempestifs, ou un arrêt des essuie-glaces peuvent survenir, tout comme les feux de jour qui restent allumés après fermeture de l’auto. La commutation automatique de code à phares peut aussi être inopérante. La flèche verte du clignotant peut rester allumée au tableau de bord alors qu’on ne l’utilise plus. Et ces problèmes électroniques peuvent finir par vider la batterie (lié au souci évoqué plus haut).
• Jauge GPL. Sur les modèles carburant au GPL, la jauge peut se montrer imprécise, ou ne pas remonter après avoir fait le plein. Cela se résout tout seul après plusieurs démarrages en général.
• Moteur d’essuie-glaces. Sur quelques exemplaires (suffisamment pour le signaler), le moteur d’essuie-glaces a rendu l’âme de façon prématurée. Il faut le remplacer. Renault a en général pris en charge en garantie.
• Système SOS e-call. Sur certains exemplaires, il a fallu remplacer la batterie de ce système, de façon prématurée. Le symptôme est le voyant “maintenance” allumé en permanence.

Rappel de rectification en concession :

• Décembre 2023. Une soudure défectueuse du réservoir GPL conduit une série fabriquée du 6 février au 13 juin 2023 à retourner en atelier (risque de fuite de carburant gaz dans l’habitacle et d’incendie).
• Septembre 2023. Rappel d’une série d’exemplaires de Clio e-Tech hybrides pour reprogrammation de 4 calculateurs du système hybride. Le but, recalibrer ledit système afin d’éviter la casse d’une rondelle entre le moteur et la boîte à crabots, qui serait immobilisante. Les véhicules concernés ont été produits entre le 29 avril 2020 et le 13 avril 2023. Ce rappel n’est pas officiel mais les propriétaires concernés ont tout de même reçu un courrier.
• Juin 2023. Une série de modèles sortis d’usine entre le 27 décembre 2022 et le 14 janvier 2023 retournent au garage pour contrôle de la fixation de la partie gauche de la banquette arrière. Un point d’ancrage défectueux peut entraîner le mauvais verrouillage du dossier et augmenter le risque de blessure en cas d’accident.
• Février 2020. Un souci de moteur d’assistance de direction assistée conduit au rappel des modèles fabriqués entre avril et octobre 2019, pour contrôle et remplacement éventuel du moteur d’assistance.
• Février 2020. Un mauvais verrouillage de la boîte auto en P peut permettre le passage de P à R sans que le frein soit enfoncé. Les modèles concernés ont été fabriqués entre le 10 juin et le 28 août 2019.

Meilleures versions

En Diesel : V 1.5 BLUE DCI 115 6CV INTENS

En diesel, si vous êtes toujours fan de ce type de carburant, le meilleur choix est double. Soit après restylage la version 1.5 dCi 100, qui est amplement suffisante et performante, soit avant restylage, comme c'est le cas ici, la version dCi 115 ch. En effet, la version 85 ch manque étonnamment de pep's, alors que la 115 ch donne l'impression d'avoir des ailes. Elle sait en plus rester hyper sobre, et son agrément est élevé. Pas trop bruyant, pas trop vibrant, des reprises canon. Et en finition milieu/haut de gamme Intens, l'équipement est particulièrement complet. Pas besoin de choisir une plus onéreuse finition Initiale Paris.Commercialisation : 2020Puissance fiscale : NCPuissance réelle : 115 ch à 3 750 trs/mEmission de CO2 : 95 g/kmnote :

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En Essence : V 1.3 TCE 130 FAP RS LINE EDC

En essence, et même si le 1.0 TCe 90 ou 100 ch ne démérite pas du tout, au contraire, pourquoi ne pas s'offrir les services du 4 cylindres 1.3 TCe 130 ch ? C'est un moteur bien né, performant, pas trop gourmand, doté d'un excellent agrément de conduite, et d'une boîte de vitesse EDC à double embrayage certes peu “sportive”, mais agréable et douce. De plus, ce moteur ne connaît pas de soucis mécaniques particuliers à ce jour (pourvu que ça dure). La finition RS Line donne un look plus sportif qui s'accorde bien avec ce moteur, et l'équipement est sans lacune.Commercialisation : 2020Puissance fiscale : NCPuissance réelle : 130 ch à 5 000 trs/mEmission de CO2 : 119 g/kmnote :

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