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Les constructeurs chinois de voitures électriques veulent leur smartphone… et vice versa

les constructeurs chinois de voitures électriques veulent leur smartphone… et vice versa

L’intérieur d’une Tesla avec son écran central comme unique instrument de bord

Tesla

On a tendance à dire depuis pas mal de temps déjà que les Tesla sont des “smartphones à quatre roues”. Et il y a effectivement des similitudes entre les deux univers, pour qui a déjà eu l’occasion de conduire une voiture de la firme d’Austin (Texas). L’omniprésence de l’écran central et la gestion de toutes les fonctionnalités de la voiture via le logiciel embarqué, avec une simplification au minimum des instruments de bord, quasiment inexistants, fait effectivement penser à l’usage d’un smartphone.

Ce rapprochement entre les deux univers n’intéresse pas que Tesla. Les constructeurs chinois s’y penchent également de très près. Le dernier en date est Nio, qui prévoit de lancer son premier smartphone à la fin du mois de septembre. Et l’objectif affiché est clair pour le constructeur, que l’on surnomme parfois le “Tesla chinois” : attirer de nouveaux conducteurs de voitures électriques grâce à de meilleurs logiciels embarqués et une meilleure connectivité. Les smartphones deviennent les clés multifonctions des véhicules. Ils permettent d’ouvrir le véhicule, de le gérer à distance (climatisation, préchauffage de la batterie), de surveiller son véhicule (mode sentinelle chez Tesla), de suivre la progression d’une recharge, de localiser l’engin, de mettre à jour son logiciel… Ils sont devenus incontournables dans l’usage de son quatre-roues.

“Notre activité de téléphonie ne vise pas à concurrencer ces fabricants de téléphones”, a déclaré le fondateur et directeur de Nio, William Li, aux investisseurs lors d’une conférence téléphonique sur les résultats qui s’est tenue mardi 29 août. “Au contraire, nous aimerions utiliser le téléphone comme support pour offrir la meilleure expérience aux utilisateurs de nos véhicules”. La finalité est ici clairement exprimée.

Des frontières très poreuses

Les frontières entre ces deux univers sont devenues très poreuses. En 2022, Le géant chinois de l’automobile Geely, propriétaire notamment de la marque Volvo, a racheté le fabricant de smartphones chinois Meizu, pour que ce dernier propose également des voitures électriques, au-delà de ses services au fabricant de voitures. Mais toujours avec une idée en tête : offrir une expérience numérique commune.

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    Et l’inverse est vrai également. On se souvient de l’annonce faite par Xiaomi en 2021 d’un investissement de 10 milliards de dollars dans la voiture électrique.

      Huawei s’est de son côté associé au constructeur chinois Seres pour lui fournir son système d’exploitation HarmonyOS. Ce partenariat, noué en 2021, s’est renforcé en 2023, avec un objectif : vendre un million de voitures électriques en 2026. Plus récemment, le géant de l’électronique grand public japonais Sony et le constructeur automobile nippon Honda ont créé une coentreprise, Sony Honda Mobility, pour développer en commun des voitures électriques. Le prototype Afeela a ainsi été présenté au CES cette année, mettant l’accent sur l’infodivertissement et la sécurité. Autant de rapprochements et de partenariats qui en disent long sur les intérêts communs entre ces deux industries.

        L’initiative de Nio n’a toutefois pas rassuré les investisseurs, préoccupés par les pertes croissantes du constructeur automobile qui doit notamment faire face à la politique tarifaire ultra agressive de Tesla. La firme d’Elon Musk continue de jouer les trouble-fête.

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