Le Kadjar n'est plus, vive l'Austral. Avec cet inédit SUV compact, Renault a pour ambition de rivaliser avec le Peugeot 3008. De la qualité perçue aux motorisations en passant par les équipements high-tech, le constructeur au losange a mis le paquet pour revenir sur le devant de la scène.
- Le grand frère des Captur et Koleos
- Une intérieur high-tech et flatteur
- Le plein d’aides à la conduite
- Une banquette coulissante pour l’Austral
- La fin du diesel, l'avènement de l’hybride
- Lancement à la rentrée
- Une inédite finition Esprit Alpine
- Bilan : Le Renault Austral a des atouts
voir les photos 
Renault présente l’Austral, le remplaçant du Kadjar.
Pour contrer le Peugeot 3008, leader sur son segment depuis son lancement en 2016, Renault est parti d’une feuille blanche en raison du bilan mitigé du Kadjar. Avec l’Austral, la marque au losange joue gros et compte reprendre des parts de marché à son rival.
Renault Kadjar
En 2021, le Kadjar ne s’est écoulé qu’à un peu plus de 11 000 exemplaires, presque cinq fois moins que le modèle au lion. Bien que sorti un an avant le 3008 (en 2015 donc), il est resté dans son ombre. Et le timide restylage opéré en 2018 n’a pas bouleversé la hiérarchie. La faute à un design placide et aux (trop) nombreux points communs avec son cousin, le Nissan Qashqai. Par conséquent, Renault a choisi de faire table rase du passé. À commencer par le nom : Austral, synonyme d’évasion et de grands espaces. Les versions hybrides auront même droit à un E en plus et deviendront des « AustralE » (ou Australie, si on le prononce à l’anglaise !).
Les versions hybrides de 160 et 200 ch sont reconnaissables à leur badge spécifique…
… et à un E supplémentaire qui forme le mot AustralE (ou Australie avec un accent anglais !).
Le grand frère des Captur et Koleos
Côté style, l’Austral est un SUV pure souche : garde au sol surélevée, renforts latéraux en plastique sur le pourtour de la carrosserie et skis de protection avant et arrière. Comparé à celui du Kadjar, son design est plus athlétique et valorisant. Renault a voulu miser sur des lignes robustes, avec des nervures sur le capot, des ailes découpées, des flancs saillants et des épaules galbées.Le museau se caractérise par la présence du logo dit « Nouvel R », comme sur le récent crossover Mégane E-Tech. Autre point commun avec le véhicule électrique : les mandibules dans le bouclier avant. L’imposante calandre est entourée de projecteurs intelligents à LED (Matrix LED Vision de série sur le haut de gamme) en forme de C.
Le SUV compact, rival du 3008, mesure 4,51 m de long.
On peut difficilement parler d’effet « wahou » en regardant l’Austral. Il n’incarne pas la tant attendue Renaulution. Et pour cause : le projet était dans les cartons bien avant l’arrivée de Luca de Meo, patron du groupe Renault, et de Gilles Vidal, nouveau directeur du design. Son style s'inscrit plus dans la lignée des Koleos et Captur qu’il ne se pose en rupture. D’ailleurs, à l’arrière, la signature rappelle le modèle urbain… à la différence qu’ici les feux investissent la partie basse du hayon pour étirer les lignes et asseoir davantage l’auto sur la route. La poupe a été traitée à la manière d’un coupé, avec un vitrage incliné et des custodes au dessin effilé. Le pavillon flottant prolongé par un becquet profilé rappelle le 3008.
Autre changement sur cet Austral lié à l'évolution de sa plate-forme (la même que celle du Qashqai 3) : ses dimensions. Avec ses 4,51 m, il est 2 cm plus long que le Kadjar. Sur le nouveau venu, le porte-à-faux a été allongé à l’avant et réduit de 13 cm à l’arrière pour accentuer le dynamisme de la poupe. La hauteur et la largeur sont sensiblement identiques. Quant à l’empattement, il progresse de 2 cm. De quoi permettre à Renault d’ajouter une astuce majeure au niveau de la banquette. On vous en parle un peu plus loin.
Une intérieur high-tech et flatteur
Le Renault Austral en met plein la vue par sa qualité de finition, le choix de ses matériaux et ses écrans numériques XXL.
Si le design extérieur reste dans la lignée des productions Renault, dans l’habitacle ce n’est pas la même musique. Après la Mégane E-Tech, c’est au tour de l’Austral de reprendre à son compte la planche de bord en forme de L. Les écrans numériques font partie intégrante de l'environnement avec deux dalles juxtaposées de 12,3 pouces de diagonale pour les compteurs et de 12 pouces au centre (9 pouces en entrée de gamme). En option, il est même possible d’opter pour un inédit affichage tête haute de 9,3 pouces. L’interface multimédia OpenR, au cœur de l’habitacle, intègre la technologie Android de Google. L’ensemble est très intuitif, comme sur un smartphone.
La planche de bord en forme de L est commune avec la Mégane E-Tech. L'écran derrière le compteur mesure 12,3 pouces de diagonale.
L'écran central mesure ici 12 pouces. Le système multimédia est géré par Google. C'est simple à utiliser et réactif.
Renault a particulièrement travaillé la qualité perçue avec des matériaux nobles comme du bois véritable, mais il reste quand même quelques détails sujets à la critique en partie basse du mobilier. Les ajustements sont plutôt flatteurs. Par ailleurs, les équipes ont apporté un grand soin aux zones de contact pour qu’elles soient agréables au toucher. Grâce à la migration du levier de vitesses (sur les versions à boîte automatique) et du sélecteur de mode de conduite (MultiSense) au niveau du nouveau volant (de forme plus carrée), Renault a pu intégrer davantage d’espaces de rangement : 35 l au total contre 31 l sur les versions à boîtes mécanique. Enfin, un inédit repose-main coulissant, avec chargeur à induction intégré, fait son apparition au niveau de la console centrale.
Autre nouveauté et pas des moindres : la présence d’un airbag entre les sièges avant. Une technologie qui sera bientôt nécessaire pour obtenir les 5 étoiles aux crash tests Euro NCAP. Pour l'heure, son utilisation reste marginale. Seuls quelques constructeurs, à l'image de Honda, Toyota ou encore Volkswagen, en ont pourvu certains de leurs nouveaux modèles.
Le plein d’aides à la conduite
Le Renault Austral se met aussi à la page concernant les aides à la conduite, au nombre de trente-deux ! Le SUV compact profite par exemple d’une version améliorée de l’Active Driver Assist. Cet équipement combine le régulateur de vitesse adaptatif avec « Stop & Go », la fonction de centrage dans la voie, les données de géolocalisation et une cartographie spécifique permettant au véhicule de s’adapter au tracé de différentes routes. À l’approche d’un rond-point ou d’un virage dangereux, le SUV est capable de décélérer puis d’accélérer une fois l'obstacle passé. Le véhicule reçoit également une fonction de reconnaissance des panneaux avec alerte de survitesse (OSP) et un assistant à l’éco-conduite, qui invite non seulement à changer de rapport, mais aussi à lever le pied de l'accélérateur. Enfin, trois aides à la conduite pour protéger les usagers extérieurs du véhicule sont à présent disponibles : le freinage automatique d’urgence en marche arrière, l’avertisseur de sortie de stationnement en marche arrière – qui détecte les véhicules en mouvement à plus de 4 km/h – et la fonction « sortie sécurisée des occupants » pour prévenir d’un danger à l’ouverture d’une portière.
Une banquette coulissante pour l’Austral
Le Renault Austral est particulièrement accueillant à l'arrière avec des sièges confortables et une belle habitabilité.
Aux places arrière, le nouveau SUV se révèle accueillant avec une large ouverture des portières. L’accessibilité à la banquette ne nécessite pas de se contorsionner. Une fois installés, les passagers profitent d’une garde au toit importante, avec ou sans le toit panoramique optionnel, et d’un espace aux jambes très correct. Pour damer le pion à son rival de chez Peugeot, Renault a trouvé la parade. Le constructeur propose en option une banquette 2/3-1/3 coulissant sur 16 cm.
La banquette du Renault Austral a une particularité proposée en option…
… elle coulisse sur 16 cm et joue sur le volume de coffre.
Un équipement qui permet de jouer sur l’habitabilité ou le volume de coffre. La capacité de chargement évolue sensiblement sur les versions à moteur thermique avec un volume compris entre 500 et 575 dm3, soit jusqu’à 100 dm3 de gagnés comparé au Kadjar. Les versions hybrides (que l’on vous présente plus bas) sont un peu moins bien loties avec un volume compris entre 430 et 555 dm3. La raison ? La présence de la batterie 12 V installée en lieu et place de la roue de secours. Pour charger des objets plus imposants, il suffit de tirer les poignées depuis le coffre puis de rabattre les dossiers. Du côté des équipements possibles, un hayon motorisé à ouverture main libre et un attelage escamotable électriquement font leur apparition.
Le volume oscille entre 500 et 575 dm3 selon la position de la banquette…
… et jusqu'à 1 525 dm3 sur les versions à moteur thermique. Le volume est moindre sur les hybrides.
La fin du diesel, l'avènement de l’hybride
Techniquement, le Renault Austral repose sur l’évolution de la plate-forme CMF-C/D du Nissan Qashqai de troisième génération, lancé en 2021. Des dessous qui permettent au SUV tricolore de gagner en rigidité, en légèreté (moins de 1 400 kg en version de base) et de s’offrir une particularité : le châssis à quatre roues directrices 4Control, associé à un train arrière multi-bras (uniquement disponible sur l'hybride en option).
Les versions Esprit Alpine reçoivent d'office le châssis à quatre roues directrices !
Ce dispositif confère au SUV un comportement plus dynamique et une meilleure agilité. L’angle de braquage des roues arrière, en sens inverse des roues avant, est désormais de 5 degrés contre 3,5 degrés. De quoi permettre à l’Austral de braquer presque aussi court qu’une citadine et bien mieux que ses rivaux ! Sous le capot, on ne retrouve plus que des motorisations électrifiées. Le diesel a totalement disparu.
Plusieurs motorisations sont proposées : des hybrides de 160 et 200 ch, ainsi qu'un inédit trois-cylindres 1.2 TCe de 130 ch aussi frugal qu'un diesel !
Le Renault Austral rejoindra les concessions en octobre.
Enfin, la gamme est complétée par un bloc déjà bien connu dans la gamme, le quatre-cylindres 1.3 TCe, ici paré d’une micro-hybridation 12 V. Il développe une puissance de 140 ou 160 ch. Deux transmissions sont proposées : boîte manuelle ou X-tronic. Cette dernière, d’origine Nissan, sera la seule disponible avec le moteur le plus puissant.
Quant aux hybrides rechargeables ? Il va falloir être patient, puisque la version de 280 ch n’est annoncée qu’à l’horizon 2024. Elle pourrait aussi n’être réservée qu’au troisième membre de la famille Austral, le futur SUV coupé. Un coup dur pour les amateurs de 4 x 4 car seul ce modèle sera disponible avec la transmission intégrale.
| Micro-hybride | ||
| 1.2 TCe micro-hybride Advanced (48 V) | BVM | 130 ch |
| 1.3 TCe micro-hybride (12 V) | BVM ou X-Tronic | 140 ch |
| 1.3 TCe micro-hybride (12 V) | X-Tronic | 160 ch |
| Hybride | ||
| 1.2 TCe E-Tech Hybrid | Boîte à crabots sans embrayage |
160 ch |
| 1.2 TCe E-Tech Hybrid | Boîte à crabots sans embrayage |
200 ch |
Lancement à la rentrée
Le Renault Austral se décline en quatre niveaux de finition, dont deux agrémentés d'un pack Edition Alpine.
Le Renault Austral, qui sera fabriqué à Palencia en Espagne, ouvrira son carnet de commandes à l’été. Avec un ticket d’entrée qui se situe à 33 400 €, il calque son offre sur celle de son principal rival, le Peugeot 3008. Le constructeur au losange a d’ores et déjà précisé que quatre finitions seraient proposées : Équilibre, Évolution, Techno et Iconic. Le SUV compact rejoindra les concessions en octobre 2022. Mais l'histoire ne s'arrêtera pas là. D’autres silhouettes du SUV seront commercialisées, puisque Renault entend proposer « une famille ». Une version à sept places (code interne RHN), qui pourrait s’appeler Koleos ou Espace, sera lancée en 2023, tandis qu’une déclinaison coupé (DHN), portant la griffe de Gilles Vidal (transfuge de chez Peugeot), sortira en 2024.
Une inédite finition Esprit Alpine
Des badges spécifiques ornent la carrosserie.
Pour affirmer le caractère de son SUV, Renault lance un inédit pack « Esprit Alpine », uniquement proposé avec les deux finitions les plus chic : Techno et Iconic. Dans cette configuration, le SUV se distingue par ses logos spécifiques, ses jantes alu diamantées noires de 20 pouces, son toit et ses cerclages de vitre noir Brillant. Les logos et le nom du véhicule – sur le hayon – profitent également d’un traitement plus foncé. La calandre se pare d’une fine barre de couleur grise. Cette teinte (gris Schiste Satin) habille aussi la carrosserie. C’est la première fois qu’une Renault de grande diffusion adopte une peinture mate. Le SUV reçoit aussi des phares Matrix LED de série.
Les jantes sont badgées Alpine.
À l’intérieur, Renault associe cuir et Alcantara. La planche de bord, les sièges et les ceintures sont rehaussés de surpiqûres bleues. Elles sont même bleu/blanc/rouge au niveau du volant. Le A fléché est quant à lui brodé au niveau des appuie-tête et des tapis de sol. Esprit sportif oblige, le pédalier est en alu. L’équipement de cette version se distingue par la présence d’un volant et de sièges chauffants. Ces derniers bénéficient en outre de la fonction massage. Le régulateur de vitesse adaptatif intelligent et proactif (Active Driver Assist) complète la dotation. Enfin, les versions Esprit Alpine profitent de série du châssis à quatre roues directrices 4Control.
Bilan : Le Renault Austral a des atouts
Le Renault Austral profite d'une lunette arrière inclinée pour offrir des lignes plus dynamiques.
Alors, convaincus ? Le Renault Austral a le mérite d’afficher davantage de personnalité que le Kadjar et de ne pas être un clone esthétique de son cousin le Qashqai. De quoi redorer son image auprès de la clientèle. On regrette toutefois que le SUV compact ne provoque pas d'électrochoc au premier regard. Dans sa stratégie de montée en gamme, Luca de Meo aurait certainement aimé plus d’audace, comme l’habitacle en fait preuve ! Renault peut en effet compter sur la montée en gamme de son intérieur, avec des finitions et matériaux soignés, ainsi que sur ses technologies dernier cri, tel son système multimédia développé avec Google. Avec ça déjà, il en met plein la vue. Le constructeur au losange peut aussi faire la différence avec ses motorisations, comme ce nouveau moteur turbo 1.2 aussi frugal qu’un diesel ou sa version hybride simple, moins chère et plus polyvalente. Le Renault Austral, qui veut rattraper son retard sur le Peugeot 3008 et enfin briller dans le segment ultra-concurrentiel et rentable des SUV compacts, a des atouts !
À LIRE. Exclusif. Prise en main d'un prototype du Renault Austral
