L'Austral, remplaçant du Kadjar, ne cache pas ses ambitions face au Peugeot 3008. Il veut se tailler la part du lion sur le juteux marché des SUV compacts. Mais le modèle Renault part de loin en raison les ventes décevantes de son prédécesseur. Peut-il inquiéter le 3008 ? Le match est lancé !
- Nouveau look pour une nouvelle vie ?
- Un habitacle à la page chez Renault
- Bataille technologique
- Le match des dimensions
- Une plate-forme, des innovations
- Un moteur essence innovant chez Renault
- Le nerf de la guerre : les prix ?
- Bilan : l’Austral vient de loin mais se rapproche de son rival !
voir les photos 
Le Renault Austral affronte pour la première fois le Peugeot 3008.
Rencontre au sommet aujourd’hui dans L’argus ! Le Renault Austral, qui sera commercialisé au mois d'octobre, rencontre le leader incontesté du segment : le Peugeot 3008. Lancé en 2016, le modèle au lion connaît un succès sans précédent. Rien qu’en 2021, il s’en est écoulé plus de 50 000 exemplaires là où le Kadjar n’a conquis qu’un peu plus de 11 000 clients. Voyons si le nouveau SUV Renault est suffisamment armé pour faire de l’ombre au 3008 avec cet essai comparatif avec les versions hybrides et hybrides rechargeables.
Nouveau look pour une nouvelle vie ?
À nouveau nom, nouvelle philosophie. Ainsi, pour l’Austral, Renault a-t-il entièrement revu sa copie. Le constructeur a imaginé un SUV au design plus athlétique, loin de l'esthétique de son cousin le Nissan Qashqai, avec qui il partage pourtant sa plate-forme de nouvelle génération. Cela passe par une calandre XXL, un capot nervuré, de grandes roues, une poupe ramassée et une lunette arrière très inclinée. Mais, entre le discours des équipes du style de Renault et la réalité, il y a un fossé. L’effet « wahou » tant espéré ne saute pas aux yeux. Le design de l'Austral manque d’audace et s'inscrit davantage dans la continuité que dans la rupture. À l'inverse, le Peugeot 3008, qui a bénéficié d’un restylage en 2020, a vu ses lignes se redynamiser sans que ni ses ailes ni son capot ne soient modifiés. La calandre dénuée d’encadrement, qui déborde sur le bouclier, les crocs lumineux dans les boucliers et les fausses ouïes verticales parviennent à lui donner un côté à la fois musclé et élégant.
L'Austral, remplaçant du Kadjar, arrive sur le segment des SUV compacts.
Le Peugeot 3008 est le leader du segment des SUV compacts.
Pour ce match, nos deux protagonistes ont enfilé leur jogging et se présentent à nous en finition sportive. L’Austral apparaît dans une inédite tenue « Esprit Alpine », reconnaissable notamment à sa teinte gris mat ; une première sur un véhicule de grande série chez Renault. Le constructeur mise également sur un toit et des barres de toit noirs. De son côté, Peugeot fait rimer sportivité avec prestance en mêlant adroitement des éléments chromés et des pièces noir brillant. Pourvu de roues de 19 pouces seulement, le SUV Peugeot joue en revanche les petits bras face à l’Austral et ses montes de 20 pouces. Au détriment du confort ? Réponse lors des premiers essais en septembre !
Le Renault Austral joue la carte de la sportivité avec une finition inédite baptisée « Esprit Alpine ».
Un habitacle à la page chez Renault
C’est dans l’habitacle que l’Austral se pare de ses plus beaux atours. Le SUV en met plein la vue avec ses deux écrans numériques en L qui semblent n’en faire qu’un. Renault innove également à travers son écran central en position verticale (comme chez Tesla) et dont l’interface multimédia a été développée avec Google pour une meilleure expérience utilisateur ! On croirait presque avoir son smartphone ou son ordi au bout des doigts.
La planche de bord du Renault Austral reprend celle de la Mégane E-Tech Electric.
Dans le 3008, les compteurs et l’écran central sont dissociés. La dalle au centre est aussi plus petite avec une diagonale maximale de 10 pouces (et un affichage de 8 pouces dans le meilleur des cas) contre 12 pouces pour le Renault Austral. Quant à l’interface multimédia, elle accuse le coup avec une technologie vieillissante et nettement moins réactive. Qu'il s'agisse du 3008 ou de l'Austral, certaines fonctionnalités comme la climatisation restent accessibles au moyen de raccourcis physiques. Bien utile pour ne pas détourner les yeux de la route.
Deux écrans numériques font face au conducteur. On croirait presque n'avoir qu'une dalle sous les yeux.
Les deux écrans sont dissociés à bord du 3008. L'écran central mesure 10 pouces, mais le GPS ne s'affiche que sur 8 !
La console centrale du Peugeot 3008 apparaît plus massive que celle de l’Austral. Il faut dire aussi que Renault a épuré cette dernière en déplaçant le levier de vitesses de la boîte automatique et le sélecteur de mode de conduite au niveau du volant. La version à boîte manuelle (il en reste une) sera moins bien lotie. Grâce à ce gain de place entre les sièges avant, le constructeur au losange peut proposer des rangements plus fonctionnels et accessibles.
La place libérée a permis d'ajouter des rangements dans la console centrale et d'intégrer une inédite poignée coulissante.
L’inédite poignée coulissante, qui permet de jouer avec les différents espaces, intègre par exemple un chargeur à induction. Pour donner le change à son rival, l’Austral a également mis le paquet sur la qualité des finitions et le choix des matériaux. Si le rendu est très flatteur, il reste toutefois quelques plastiques recouverts d'un vernis moins chic en partie basse du mobilier. Mais ce n’est pas propre au modèle Renault. Le 3008 en a aussi ! Le vieux lion n’a cependant pas à rougir de sa présentation, qui commence à accuser le poids des ans. L'ambiance est sobre, épurée et élégante avec de beaux ajustements.
Bataille technologique
Il est possible d'afficher la cartographie du GPS, désormais proposée par Google.
Si l’arrivée de Google dans l’interface multimédia de l’Austral met une claque au 3008, ce n’est pas le seul domaine où le SUV de Peugeot se fait distancer. Le Renault bénéficie d’un plus large panel d’aides à la conduite. Il en compte trente-deux ! Parmi les nouveautés, citons par exemple la possibilité de ralentir à l’approche d’un rond-point ou encore celle de freiner automatiquement le véhicule en marche arrière si les capteurs détectent un obstacle. L’Austral profite également – selon les versions – de caméras à 360°, du dispositif de parking automatique, de la conduite autonome de niveau 2 et d’un affichage tête haute de 9,3 pouces. Un équipement que son adversaire ne propose pas, préférant miser sur son iCockpit et sur ses compteurs placés à hauteur des yeux. Le 3008 possède quand même un élément que l’Austral n’a pas : c’est la caméra de vision nocturne, qui repère piétons et cyclistes.
Le match des dimensions
Du point de vue des dimensions, le Renault Austral dépasse le 3008 de 6 cm en longueur (4,51 m). En revanche, l'empattement est égal. Le nouveau venu s’étend sur 2,67 m (contre 2,63 m pour le 3008). Par ailleurs, les deux véhicules sont aussi hauts et aussi larges. Mais l'habitabilité est plus favorable sur le modèle Renault ! L’Austral offre davantage d’espace aux genoux et surtout à la tête que son rival, pénalisé par la présence d'un toit ouvrant panoramique. Sur le modèle au losange, les banquettes plus longues soutiennent davantage les cuisses et se révèlent au global plus confortables.
À l'arrière, le Renault Austral est accueillant. Il offre un bel espace aux jambes et à la tête.
À l'arrière du 3008, les passagers sont plus à l'étroit.
Autre atout de l’Austral : sa banquette en deux parties coulissant sur 16 cm ! Certes optionnel, cet équipement permet de jouer sur le volume de coffre, dont la valeur oscille entre 575 et 1525 dm3. Celle du 3008 varie de 520 à 1 482 dm3. Mais ces mesures ne valent que pour les versions thermiques, puisque les déclinaisons hybrides perdent en capacité en raison de la présence de la batterie additionnelle sous le plancher de coffre. Afin de profiter du volume maximal, il suffit de tirer sur les poignées depuis le coffre. Soulignons que, si le débattement du hayon est plus important sur l’Austral, le seuil de chargement est nettement plus haut, donc moins pratique à l’heure de charger ses courses dans la soute. En revanche, les deux modèles possèdent un hayon motorisé en option, qu’il est possible d’ouvrir sans les mains !
| Renault Austral | Peugeot 3008 | |
| L x l x h (m) | 4,51 x 1,83 x 1,62 | 4,45 x 1,84 x 1,62 |
| Empattement (m) | 2,67 | 2,68 |
| Coffre (dm3) | 500-575/430-555 (hybride) 1 525/- (hybride) |
520/395 (hybride) 1 482/1 357 (hybride) |
Une plate-forme, des innovations
L'Austral partage sa plate-forme CMF-CD avec le Qashqai de troisième génération.
Le Renault Austral peut disposer de roues arrière directrices.
Un moteur essence innovant chez Renault
Ces motorisations ont l’avantage d’être un peu plus économiques, et pas seulement à la pompe ! Pour le porte-monnaie aussi. Le nouveau trois-cylindres 1.2 turbo en version HEV se décline en 160 ou 200 ch associés à la singulière boîte de vitesses à sept rapports. Le catalogue de motorisations s’accompagne aussi de versions micro-hybrides dont :
- un quatre-cylindres 1.3 TCe (12 V) de 140 et 160 ch (avec boîte manuelle ou X-Tronic) ;
- un trois-cylindres 1.2 TCe (48 V) de 130 ch.
Ce dernier est un véritable concentré de technologie… qui promet les mêmes avantages qu’un diesel, mais sans les contraintes. D’ailleurs, les moteurs fonctionnant au gazole ont complètement disparu sous le capot de l’Austral. Un choix radical que n’a pas encore fait Peugeot, avec ses deux BlueHDi de 110 et 130 ch maintenus au catalogue. Il sont épaulés par un essence de 130 ch, ainsi que par deux hybrides rechargeables de 225 et 300 ch.
Renault supprime totalement les motorisations diesel du catalogue de son SUV.
Deux motorisations hybrides rechargeables sont proposées sur le 3008. Il y a également deux diesels et un essence seulement.
Le nerf de la guerre : les prix ?
Le SUV compact du constructeur au losange sera commercialisé en octobre prochain. Renault n’a livré aucun détail sur les tarifs, mais le ticket d’entrée devrait être indexé sur celui de son rival. Il faudrait donc compter pas moins de 32 000 € de base. Comme pour le 3008, la gamme s’articule autour de quatre niveaux de finition : Équilibre, Évolution, Techno et Iconic. Et, là encore, comme chez son concurrent, les deux livrées les plus huppées peuvent être agrémentées d’un pack. Chez Renault, celui-ci n’a qu’un nom : c’est « Esprit Alpine ». Un label qui, à défaut d’être vraiment sportif, joue la carte de l'élégance.
Bilan : l’Austral vient de loin mais se rapproche de son rival !
Le Renault Austral devrait s'afficher à des prix similaires à ceux du 3008. Le ticket d'entrée devrait se situer autour de 32 000 €.
Renault compte sur le lancement de l’Austral pour redorer son blason sur le segment des SUV compacts et tenter de faire oublier le Kadjar. Si le design n’est pas spectaculaire, l'Austral a au moins le mérite d’innover tant en matière de technologie que de motorisations, avec des hybrides simples que Peugeot n’a pas. Le partenariat avec le géant de l’électronique Google est un coup de maître ! D’un point de vue dimensions, l’Austral est plus grand, mais aussi plus habitable. De quoi finir de convaincre les familles en quête d’espace. À moins qu’elles n'attendent la sortie de la version à sept places (+ 20 cm) en 2023, qui pourrait être baptisée Koleos ou Espace. Pour ceux qui souhaitent un SUV au style distinctif, il faudra patienter jusqu’à l’arrivée en 2024 de la version coupé du modèle, dont le dessin a été confié à Gilles Vidal, transfuge de chez… Peugeot !
À LIRE. Renault Austral 7 places (2023) . Grand Austral, Koleos ou Espace ?
