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« Alerte rouge pour l’industrie automobile francilienne » (Valérie Pécresse)

« alerte rouge pour l’industrie automobile francilienne » (valérie pécresse)

« Alerte rouge pour l’industrie automobile francilienne » (Valérie Pécresse)

En plein cœur de l’été, alors que les regards étaient tournés vers les Jeux, Renault a annoncé la fin des moteurs F1 sur le site Alpine de Viry-Châtillon à partir de 2026. Avec la fin de la construction automobile à Flins ou l’incertitude entourant le site Stellantis de Poissy, la perspective d’un arrêt total de la production de voitures sur le sol francilien est une fatalité à laquelle je ne me résous pas.

Bien que l’Île-de-France soit un leader mondial en matière de R&D et d’ingénierie et demeure la deuxième région industrielle avec près de 400 000 salariés, elle a souffert, comme le reste de la France, d’une désindustrialisation massive avec une division par deux de l’emploi industriel sur les 30 dernières années, touchant particulièrement l’automobile.

Si la transition actuelle vers l’électrique est un impératif climatique, le virage technologique et industriel qu’elle implique fragilise les acteurs français (et européens !) dans un contexte marqué par une concurrence forte avec la poussée de nouveaux acteurs, notamment chinois.

L’heure est grave : l’alerte rouge doit être déclenchée pour sauver la filière automobile francilienne.

En effet, si ces évolutions étaient prévisibles, la vitesse à laquelle elles s’imposent laisse de nombreux acteurs sur le carreau. Des milliers d’emplois directs et indirects sont menacés chez les grands donneurs d’ordre et leurs sous-traitants.

La Région prend ses responsabilités en accompagnant les acteurs économiques dans la transformation de leur modèle. Nous mobiliserons près d’un demi-milliard d’euros pour encourager la transition environnementale et énergétique de nos industries prioritaires, l’automobile en tête, d’ici à 2028.

Toutefois, devant l’ampleur de la tâche, j’en appelle à la responsabilité de tous les décideurs nationaux et européens.

La nouvelle Commission doit mettre un terme à la naïveté économique qui caractérise l’Union européenne. En Europe, la réflexion sur la norme précède celle sur la compétitivité. Cela doit cesser ! A l’heure de l’Inflation Reduction Act américain, il faut instaurer un principe simple : toute régulation contraignante doit s’accompagner d’un soutien économique au secteur. Si l’interdiction des véhicules neufs à moteur thermique en 2035 est maintenue, l’Europe doit de toute urgence aider les industriels européens concernés plutôt que d’infliger des amendes records à ses propres entreprises déjà fragilisées.

J’appelle également le nouveau Gouvernement à ne pas céder à la tentation de rééquilibrer les comptes publics par un alourdissement de la fiscalité des entreprises, ce péché si français. Je rappelle que l’érosion de l’industrie dans le PIB se poursuit. En 2023, elle ne pèse plus que 9,3% contre 11% en 2017. Je plaide ainsi pour la sanctuarisation des crédits d’impôt, le crédit impôt recherche en tête, pour assurer le développement des capacités d’innovation sur notre sol.

Il est temps de passer du contrôle à la confiance avec une administration qui assure stabilité et prévisibilité dans les règles imposées aux chefs d’entreprises et garantit des délais d’instructions et de recours raisonnables. Je souhaite rappeler l’importance d’un Etat qui choisit ses priorités, sait peser dans les décisions – surtout lorsqu’il est actionnaire – et sait être stratège.

Qui pourrait comprendre que nos voitures électriques, demain, ne soient plus produites en France ni en Europe ? J’en appelle aux acteurs publics et privés qui doivent s’engager pour que le pire n’advienne pas. Il est encore temps !

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