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Électricité, carburants (+400%) : les Cubains face à des hausses de prix drastiques pour endiguer un déficit abyssal

électricité, carburants (+400%) : les cubains face à des hausses de prix drastiques pour endiguer un déficit abyssal

La Havane, Cuba.

C’est un remède d’urgence pour une économie aux abois. A Cuba, les 11 millions d’habitants de l’île des Caraïbes vont connaître ce vendredi 1er mars une hausse spectaculaire à la pompe dans les stations-service. Après avoir été reportée, la décision de réduire drastiquement les subventions sur les carburants va s’appliquer, entraînant des hausses de plus de 400% pour les citoyens. Les finances de l’Etat dirigé par un régime communiste sont en effet au bord du gouffre, prises dans un cercle infernal : hyper inflation (+30%), déficit budgétaire colossal et récession (-2% en 2023, selon le gouvernement).

Le gouvernement, qui subventionne la quasi-totalité des biens et services de première nécessité, a annoncé fin décembre une série de mesures visant à réduire le déficit budgétaire.

« A partir du 1er mars entrera en vigueur la mesure de mise à jour des prix de détail du carburant », a annoncé le ministre des Finances et des Prix, Vladimir Regueiro, cité par le quotidien d’Etat Granma sur son site internet.

Selon cette réforme, le litre d’essence ordinaire passera de 25 pesos cubains (20 centimes de dollar) à 132 pesos (1,10 dollar), faisant plus que quintupler (+428%).

Le litre de super, actuellement à 30 pesos cubains (25 centimes de dollar) coûtera 156 pesos (1,30 dollar), soit une augmentation de 420%.

En revanche, le prix du carburant pour les professionnels du transport reste inchangé. Une hausse du prix du gaz a également été reportée.

M. Regueiro a également confirmé à partir de cette date une hausse de 25% de l’électricité pour les plus gros consommateurs. Ces décisions font partie d’une série de mesures annoncées en décembre par le gouvernement pour tenter de diminuer le déficit budgétaire.

Cuba, dont l’économie est dominée par des entreprises d’Etat, connaît sa pire crise depuis trente ans. En cause, une chute de la production agricole, le renforcement des sanctions américaines depuis quatre ans et une reprise mitigée du tourisme suite à la pandémie.

L’économie cubaine a connu une croissance de 1,8% en 2022, après une chute du PIB de 10,9 % en 2020 en raison de la pandémie, et une légère reprise de 1,3 % l’année suivante, selon des chiffres officiels.

Le manque de devises

L’annonce de la hausse brutale des prix du carburant, initialement prévue pour le 1er février, avait provoqué de longues files d’attente courant janvier devant les stations-service de La Havane.

Alejandro Gil, le ministre de l’Economie avait alors reconnu que le gouvernement ne pouvait pas continuer à vendre du carburant à des prix « subventionnés », alors que le pays, sous embargo américain, manque cruellement de devises.

Quelques jours plus tard, le ministre avait été démis de ses fonctions. Et les autorités avaient finalement annoncé fin janvier le report sine die de la mesure, invoquant un « incident de cybersécurité dans les systèmes informatiques ».

Face à cette crise, des centaines de milliers de Cubains ont quitté l’île au cours des deux dernières années. Une saignée sans précédent depuis l’avènement de la Révolution en 1959.

Cuba compte deux taux de change officiels, l’un pour les particuliers à 120 pesos pour un dollar, l’autre pour les transactions bancaires des entreprises à 24 pesos pour un dollar.

(Avec AFP)

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