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En France, l’électrique sauve l'usine Renault de Sandouville

en france, l’électrique sauve l'usine renault de sandouville

Une ligne d’assemblage de Renault Trafic à l’usine de Sandouville, près du Havre, le 29 mars 2024.

L’usine du nord-est de la France produira en effet, à partir de 2026, la nouvelle génération d’utilitaires électriques du groupe, a confirmé vendredi 29 mars le directeur général de Renault, Luca de Meo, en déplacement à Sandouville, accompagné par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire et le maire du Havre Édouard Philippe.

La production de ce fourgon 100% électrique va se traduire par un investissement de 300 millions d’euros et par la création de 550 emplois sur les quatre prochaines années. L’avenir du site est donc garanti, alors qu’on parlait pourtant de fermeture il y a encore quelques années.

C’est la voie à suivre en Europe pour rattraper le retard dans ce secteur, souligne le ministre de l’Économie Bruno Le Maire : « J’entends en Europe certains qui nous disent : “Peut-être qu’il faudrait ralentir sa transition électrique”, de “regarder s’il ne faut pas revenir en arrière”, ou que “ce serait une faute économique majeure”. Nous avons fait un choix en Europe, qui est de basculer vers l’électrique. Nous devons tenir résolument à ce choix, sinon les industriels vont être perdus, ne saurons plus où il faut aller et nous allons à nouveau prendre du retard par rapport à nos concurrents chinois. »

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« C’est bon pour la planète de produire en France. Un produit fabriqué en France, c’est deux fois moins d’émissions de gaz à effet de serre qu’aux États-Unis et quatre fois moins qu’en Chine », a souligné le ministre de l’Économie et des Finances, qui accompagnait le directeur général de Renault Luca de Meo.

Fourgons électriques

L’Europe doit en effet accélérer la fabrication de camionnettes électrique, les futurs FlexEvan à horizon 2026. Ces dernières ne représentent que 7,4% du marché européen des utilitaires, alors que Bruxelles a fixé des objectifs ambitieux : l’arrêt des ventes de véhicules utilitaires légers thermiques en Europe à partir de 2035. Ces fourgons électriques nouvelle génération fourniront la co-entreprise Flexis, créée par Renault, Volvo et l’armateur CMA CGM et pensée pour les livraisons du « dernier kilomètre ».

L’annonce s’est accompagnée d’une promesse de 550 embauches en quatre ans et 330 millions d’euros d’investissement pour ce site de production historique du groupe automobile, où travaillent déjà 1 850 personnes et 600 intérimaires. Renault et Volvo envisagent d’ailleurs d’investir chacun 300 millions d’euros ces trois prochaines années dans Flexis, qui sera basée en France.

« L’e-commerce explose et ça rend encore plus indispensable la nécessité de réduire l’impact environnemental de ces véhicules en ville », a souligné le directeur général du constructeur français.

Baisser les impôts de production et développer de nouvelles filières

Le développement annoncé à Sandouville est le fruit « des baisses d’impôts de production », a affirmé Bruno Le Maire. « Nous continuerons de baisser les impôts de production en France », a-t-il ajouté, alors que le gouvernement est à la recherche d’économies pour réduire le déficit public qui a atteint 5,5% du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus qu’attendu.

Pour le ministre, il est urgent de créer de « nouvelles filières industrielles » dans les batteries mais aussi dans l’intelligence artificielle, les pompes à chaleur et le photovoltaïque. Les batteries pour le FlexEvan seront d’ailleurs fournies par Verkor et son usine de Dunkerque, qui a un partenariat avec Renault.

L’ex-Premier ministre Edouard Philippe et Bruno Le Maire ont tous deux alerté sur la nécessité de trouver des terrains pour faciliter l’implantation d’industries en France. « Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du ZAN », la loi « zéro artificialisation nette » de juillet 2023, qui consiste à limiter l’extension de l’artificialisation des sols, a estimé le ministre. Celle-ci exclut déjà les projets industriels verts du ZAN. « Demandons-nous si nous ne devons pas faire de même pour tous les projets industriels qui respectent les normes environnementales les plus strictes », a interrogé le ministre.

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