30 % des utilisateurs de scooters avouent avoir déjà regardé une série sur leur téléphone en roulant (photo d’illustration).
La troisième édition du baromètre Macif/Ipsos, qui sera publié mardi 12 juin mais que dévoile Ouest-France en avant-première, met en relation la consommation de substances addictives et l’utilisation des écrans chez les jeunes de 16 à 30 ans. Réalisée en concertation avec un collectif d’experts, d’addictologues et de la Fédération des associations générales étudiantes, l’étude s’est appuyée sur un échantillon de plus de 3 500 personnes.
Une pratique ancrée dans la durée
Plus de six adolescents sur dix ont perdu le contrôle d’eux-mêmes après avoir passé du temps devant un écran. « On pouvait penser que c’était une pratique ponctuelle, favorisée par la crise du Covid, mais c’est bien plus ancré dans la durée, illustrant un malaise profond chez les jeunes, » explique Lilâ Le Bas, responsable du pôle sociétal de la Macif.
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Le fléau touche même les pratiques de déplacement. Plus de 4 jeunes sur 5 avouent avoir adopté un comportement à risque sur la route en raison de leur consommation de substances addictives. En voiture, à vélo, en moto, plus de 2 jeunes sur 3 ont déjà utilisé un appareil numérique pendant la conduite. Pire, 30 % des utilisateurs de scooters de 16 à 30 ans avouent avoir déjà regardé une série sur leur téléphone en roulant.
Autre source d’inquiétude révélée par le baromètre, près des trois quarts des jeunes de 16 à 30 ans interrogés déclarent avoir ressenti « des troubles, des sentiments de mal-être ou des difficultés concrètes (accidents, situations de violence, problèmes financiers) » au cours des derniers mois.
« Ce baromètre permet d’identifier et de comprendre les pratiques addictives des jeunes et de montrer quels sont les meilleurs gestes à adopter », développe Lilâ Le Bas. Des campagnes de prévention vont être organisées par la Macif pour « favoriser l’adoption des bonnes pratiques et permettre aux jeunes d’être acteurs de leur protection. »