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Avec B.C.K.L., deux frangines ex-VTTistes jettent leurs forces dans la fabrication de vélos électriques

À 37 et 35 ans, Laura et Hanna, deux Marseillaises, lancent leur marque de vélos à assistance électrique, B.C.K.L, une vraie course au féminin dont « 20 Minutes » vous relate les étapes

FEMMES DANS LA TECH – À 37 et 35 ans, Laura et Hanna, deux Marseillaises, lancent leur marque de vélos à assistance électrique, B.C.K.L, une vraie course au féminin dont « 20 Minutes » vous relate les étapes

Attention, passion ! Avec la nouvelle marque de vélos électriques B.C.K.L (prononcez « BiCyKLe », à l’anglaise), deux frangines originaires de Marseille et raides dingues de biclou réalisent aujourd’hui leur rêve. Leur nom : Laura et Hanna Israel, respectivement 37 et 35 ans. Signe particulier : ce sont des anciennes championnes de VTT. « Dès l’âge de 15 ans, on faisait du VTT cross-country. Championnat de France, d’Europe, du monde, on a vadrouillé partout, ça a rythmé notre enfance et notre vie. On s’est un peu construites autour », se souvient Laura.

À l’heure où le premier VAE estampillé B.C.K.L., est lancé, la nostalgie bat son plein !

avec b.c.k.l., deux frangines ex-vttistes jettent leurs forces dans la fabrication de vélos électriques

Lancé à moins de 1.800 euros, le vélo B.C.K.L. est disponible en noir et jaune. – B.C.K.L.

Le déclic Amsterdam

Laura et Hanna sont aussi deux entrepreneuses dans l’âme. Avant de les retrouver dans le vélo, c’est derrière le comptoir du bar parisien l’Assommoir (métro Anvers) qu’elles ont créé que les deux sœurs ont officié. Elles revendront leur affaire après quatre ans d’activité. « On a tout appris sur le tas », explique Laura. Mais « la vie, la nuit, ce n’était pas pour toute la vie ! »

Exit cocktails et planchas, Hanna devient pharmacienne, tandis que Laura file à Amsterdam vendre des parfums. Et là, déclic : « j’y ai vécu trois ans et découvert le vélo en ville. Ça m’a vraiment titillé, j’ai trouvé ça fou ! »

Retour en France alors que le Covid a métamorphosé les artères des grandes villes, et où la tant attendue dynamique autour du vélo donne enfin ses premiers coups de pédale. « Avec Hanna, on a voulu entrer sur ce marché-là, qui est lié à notre passion ». Quatre ans plus tard, les premiers vélos B.C.K.L. sont dans les rues, déclinés en deux coloris. Noir ou jaune poussin. Oui, il fallait oser. « C’est un moyen de se démarquer, il plaît beaucoup le jaune, les gens ont envie d’avoir un vélo fun, qui se différencie », souligne Laura Israel.

S’appuyer sur une institution nationale

Mais avant d’en arriver là, il a fallu batailler. « Au début, on naviguait à vue. Mais on s’est dit que pour commencer, il fallait s’appuyer sur un partenaire français solide ». La Manufacture française du cycle, véritable institution nationale depuis 90 ans, sera donc associée au développement de B.C.K.L.

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Le vélo B.C.K.L. a été développé avec la Manufacture française du cycle. – B.C.K.L.

Avec un cahier des charges exigeant : un cadre ouvert («c’était un prérequis, même si en France, c’est toujours associé aux femmes, alors que ce n’est pas du tout le cas à Amsterdam », constate Laura). Autre point : une boîte de vitesses Shimano Nexus intégrée au moyeu arrière («c’est l’idéal en ville, ça nous permet d’avoir sept vitesses, ce qui est confortable pour affronter tous les dénivelés, et c’est très résistant »). Pas de risque de casse non plus, ni de déraillement. La chaîne reste sur son axe, et l’on peut passer les vitesses à l’arrêt, aussi.

Les frangines ajoutent à leur monture des freins à disques hydrauliques («c’est important pour assurer une bonne sécurité par tous les temps »). Elles jouent aussi sur le confort de leur vélo avec une potence réglable («un guidon ouvert un peu à la hollandaise, mais en moins radical »). Et plutôt qu’une suspension avant/arrière, Laura et Hanna préfèrent une selle Royale Drifter, avec ses gros ressorts et son aspect vintage («elle est hyper confortable ! »). C’est également une question de coût, car oui, le prix de vente du vélo B.C.K.L. devait aussi être contenu.

Pour le prix d’un vélo asiatique…

«Â Venant du VTT où nous avons pu rouler sur des vélos hors de prix, nous n’étions pas sûres qu’il y ait un intérêt majeur à avoir du très haut de gamme pour un vélo urbain, pour le vélo taf », justifie Laura. Et puis, la volonté des sÅ“urs Israel est aussi de démocratiser le vélo à assistance électrique. D’où ce premier modèle vendu 1.799 euros « seulement ».

Pour le prix d’un VAE asiatique arrivé dans l’Hexagone par conteneur, le B.C.K.L. est un cycle avec une vraie histoire et une identité, conçu et assemblé en France. Si les frangines rognent sur leurs marges, ce prix n’est cependant pas celui d’un vélo qui rechigne sur la qualité. Ainsi, ce premier VAE dispose aussi d’un capteur de couple dans le pédalier pour plus de fluidité au pédalage, d’une batterie amovible de 460 W offrant une autonomie jusqu’à 80 km, ou encore d’un porte-bagage intégré pour des charges jusqu’à 27 kg.

Être femme dans un milieu d’hommes

Sur le marché depuis fin 2023, le premier VAE B.C.K.L. doit désormais trouver son public. Le plus dur reste sans doute à faire. Les premiers tests du vélo sont néanmoins positifs, confirmant le confort et la pertinence de la monture en ville. Et les premières ventes sont encourageantes.

Après avoir investi toutes leurs économies dans leur entreprise, Laura et Hanna se sont réparti les tâches. Tandis que l’aînée se focalise sur les relations fournisseurs, la cadette, qui a conservé pour le moment son emploi de pharmacienne, participe notamment au développement commercial. Outre les ventes en ligne, les premières boutiques partenaires voient le jour*.

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Laura et Hanna se sont réparti les tâches, mais Hanna a conservé son emploi de pharmacienne. – B.C.K.L.

Pas toujours évident, d’autant que comme elles l’ont constaté, « être une femme, dans ce milieu dominé par les hommes, c’est compliqué ». « En vrai, je ne le pensais pas », s’étonne Laura… « J’ai toujours envie de penser que ce n’est pas discriminant, soit positivement, soit négativement. Mais je me rends compte parfois qu’il y a des comportements… Avec une première approche presque condescendante. Et toujours une sorte de méfiance, parce que l’on est des femmes ». À bon entendeur…

Mais cela n’empêche pas Laura et Hanna de poursuivre leur but et de se fixer des objectifs. Prochain rêve : proposer un vélo 100 % made in France, cadre compris. Un défi que Moustache Bike a en partie relevé il y a quelques mois avec son vélo nommé « J ». « Ce qui nous passionne aussi, c’est le dynamisme des start-up et du tissu industriel autour du vélo en France », note Laura, heureuse d’exercer désormais un métier en lien avec sa passion : « Avec ma sœur, ça nous anime tellement. Ça fait partie des composantes qui peuvent nous mener au bonheur. »

* Roues, 15 Rue Beaurepaire, 75010 Paris & Roue Libre Bandol, 40 Rue de la République, 83150 Bandol.

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