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Ce que les données révèlent des problèmes rencontrés par Mercedes

Mercedes aborde le Grand Prix d’Australie ce week-end avec des indices mais pas de réponses sur les problèmes qui ont gâché son début de saison 2024.

Après avoir espéré que sa nouvelle voiture W15 l’aiderait à se rapprocher de Red Bull, les récentes difficultés rencontrées en Arabie saoudite ont fait office de rappel à l’ordre pour Mercedes quant à l’ampleur du travail qui reste à accomplir. Si sa place dans la hiérarchie n’était pas reluisante à Djeddah – où elle a terminé derrière McLaren et Aston Martin – l’écurie a le sentiment que son véritable niveau de performance est masqué par un problème bien précis.

Il s’agit d’une caractéristique mystérieuse qui fait que la W15 n’est pas aussi performante qu’elle le devrait dans les virages à haute vitesse, où une combinaison de rebonds et de perte d’appui et d’adhérence lui fait perdre beaucoup de temps par rapport à la concurrence. L’équipe estime que cette faiblesse est à l’origine de la quasi-totalité de son déficit, car la voiture semble être compétitive dans les autres secteurs.

“Nous sommes rapides partout ailleurs”, a déclaré à Djeddah le directeur de l’écurie, Toto Wolff. “Nous savons que nous avons un aileron arrière plus petit, nous compensons ce que nous perdons dans les virages. Mais c’est à haute vitesse que nous perdons le plus de temps au tour.”

Les remarques de Toto Wolff sont étayées par des données réelles, puisque les comparaisons GPS des performances de Mercedes en qualifications lors des deux derniers Grands Prix d’Arabie saoudite ont mis en lumière plus précisément le problème auquel l’écurie est confrontée.

Fait notable, malgré les progrès spectaculaires réalisés par le constructeur entre la W14 et la W15, la voiture de 2024 s’est montrée plus lente dans les virages à haute vitesse. La superposition GPS des tours de qualifications des monoplaces 2023 et 2024 montre que dans le passage entre le point de corde à grande vitesse du virage 4 et le virage 8, la W15 est nettement moins performante que sa devancière.

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George Russell (Mercedes W15).

Photo de: Shameem Fahath

En comparant les données de George Russell (qui a été le pilote Mercedes le plus rapide les deux années), on constate qu’il y a un an, il était facilement à fond dans la majeure partie de cette portion, alors que cette fois-ci, il a dû lever un peu le pied. La perte de vitesse (qui lui coûte environ 10 km/h) signifie qu’après avoir abordé le complexe du virage 4 pratiquement comme en 2024, Russell a perdu environ 0,130 seconde dans cette seule courte séquence : un déficit qui n’est ensuite pas rattrapé avant le virage de l’épingle situé à la moitié du tour.

À partir de là et jusqu’à la ligne droit de départ/arrivée, la Mercedes a été nettement plus rapide que l’année dernière. Elle a terminé le tour avec plus d’une demi-seconde d’avance, ce qui prouve que les performances en vitesse de pointe et dans les virages à moyenne et basse vitesse se sont nettement améliorées.

Compte tenu du temps perdu dans les virages à haute vitesse, Mercedes sait donc sur quoi se concentrer mais pour l’instant, l’écurie ne peut expliquer clairement ce qui se passe. Les choses sont d’autant plus confuses que les performances de la voiture en piste ne correspondent pas à ce que prédisent les données de simulation à l’usine.

La perte d’adhérence imprévisible, qui a une incidence évidente sur la confiance du pilote, n’a pas été identifiée de manière claire. Et le problème ne semble pas non plus être uniforme tout au long des qualifications et de la course. Les décrochages quand le réservoir est vide sont exacerbés par les rebonds mais en course, c’est plutôt l’absence d’adhérence et d’appui aérodynamique qui sont à l’origine de ce problème.

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Lewis Hamilton (Mercedes W15).

Photo de: Zak Mauger / Motorsport Images

Comme l’a déclaré Andrew Shovlin, directeur de l’ingénierie de Mercedes : “S’il y a plus de carburant dans la voiture, on va un peu moins vite, et ça a semblé se calmer et n’a pas été un problème. Et puis le gros souci, c’est que nous n’avons pas vraiment assez d’adhérence. C’est donc l’une des choses sur lesquelles nous travaillons dur cette semaine parce que Melbourne a des virages de nature similaire.”

Le fait que le rythme de la Mercedes par rapport à celui de ses concurrentes ne semble pas constant tout au long d’un week-end de course ne fait qu’ajouter à la complexité de la situation. La W15 paraît capable de bien débuter le week-end le vendredi – lorsque les équipes sont normalement assez homogènes en ce qui concerne les charges de carburant – mais n’est pas en mesure de progresser au fur et à mesure que la piste s’améliore. George Russell pense même que la Mercedes glisse peu à peu dans la hiérarchie au fil du week-end.

“En EL1, dès les premiers tours, nous étions au sommet de la feuille de temps et toujours dans les trois premiers”, expliquait-il en Arabie saoudite. “En EL2, P2. Et puis, dans les deux week-ends, le rythme nous a échappé. Ce ne sont pas nos concurrents qui sont devenus plus rapides, c’est nous qui sommes devenus plus lents. Nous devons donc comprendre pourquoi.”

Après les deux premiers Grands Prix de la saison, Mercedes a tout mis en œuvre pour tenter de résoudre ses problèmes. Mais les progrès réalisés ne peuvent être vérifiés qu’en piste, c’est pourquoi l’écurie se prépare à des “expérimentations” pour le week-end de Melbourne. L’un de ces tests consistera probablement à revenir au plancher utilisé aux essais de Bahreïn pour voir si les évolutions apportées lors du premier Grand Prix n’ont pas eu des effets secondaires inattendus.

Le tracé de l’Albert Park, du virage 7 à la chicane à grande vitesse des virages 9 et 10, se situe exactement dans la plage de 250 km/h qui a mis en évidence les faiblesses de la W15 jusqu’à présent, et Mercedes sait qu’il faut réagir immédiatement pour ne pas subir d’autres problèmes.

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