Bien destiné à exploiter un large spectre de “personnalités” automobile, le groupe Volkswagen utilise donc quatre marques positionnées très différemment pour y parvenir. Du plus sage au plus exubérant, nous avons donc affaire aujourd’hui à la version la plus débridée …
Frère des Enyaq coupé, ID.4 coupé et Q4 coupé (tous sur la plateforme MEB) le Cupra Tavascan va donc s’occuper de la maison Seat en allant un peu plus loin que ce qu’il aurait pu faire sous la badge espagnol (la marque Cupra est une tentative visant à voir ce que donne commercialement de proposer des produits au tempérament et à l’originalité débridées, bien que je me répète un peu ici).
Les proportions de trois quarts arrière peuvent parfois paraître un peu maladroites
Avec son aspect qui rappelle un peu les lignes et les couleurs d’un des films Alien (un rapprochement peut aussi être fait avec la marque Dell / Alienware ou encore Acer Predator), on peut dire que les décideurs n’ont pas eu froid aux yeux concernant le rendu. On peut même le dire, c’est allé si loin qu’on tombe dans l’enfantillage … Mais si il faut savoir garder une part d’enfant en soi (pour garder ne serait-ce qu’une plasticité honorable de la matière grise), on peut dire qu’ici ça va peut-être un peu loin. Immature dans son style extérieur comme intérieur, et je ne vous parle pas du logo qui est en pus éclairé à l’arrière), il semble toutefois que l’étude de marché qui va derrière ait bien capté qu’il y a bien une cible consistante à se mettre sous la dent pour ce produit. A une époque où les Hommes sont plus que jamais des gamins (jeux vidéos, réseaux sociaux, structure familiale en péril qui fait disparaître les pères etc.), il y a donc possiblement un débouché très honorable … Bien entendu, il faudra pour cela que la cible garde son pouvoir d’achat, car à la vitesse où les choses vont, les personnes décrites en amont auront leur esprit d’enfant avec le porte monnaie qui va avec, à savoir peu étoffé. Et avec les tarifs qui s’appliquent à ce genre d’auto aujourd’hui, la chose est d’autant plus compliquée.
Pour finir sur le marketing, la marque appuie sa communication sur un soi-disant comportement routier de premier ordre … Forcément proche de ses cousins, il s’agit avant tout ici de vous véhiculer une sorte d’effet placebo. Car si les modèles basés sur la plateforme MEB sont très honorables en terme de comportement, ce ne sont pas ces SUV coupé perchés assez hauts qui permettent de distiller un plaisir de conduite très avancé (comme celui qu’on peut retrouver sur une Série 3 au ras du sol par exemple).
Technique
Soyons toutefois un peu plus précis sur le produit en lui-même.
L’auto reprend sans surprise les caractéristiques assez conventionnelles des ses cousins, à savoir une batterie de 77 kWh (135 kW de puissance de charge). Elle se défait toutefois des versions les plus chiches en terme de dotation, car la marque Cupra est censée se situer dans le haut du panier. L’auto se décline pour le moment en deux versions, classique (appelée Endurance, ce qui rappelle Tesla et ses “Grande Autonomie”) et VZ (nom sportif distinctif de la marque). Les puissances sont respectivement de 286 ch (un peu moins que les versions sportives des cousins, à 299 ch avec par exemple l’ID4 GTX) et 340 ch (toutes deux à 545 Nm de couple). La seule différence se situant au niveau de l’électronique de puissance qui va autoriser plus ou moins de jus en provenance de la batterie et à destination des moteurs avant et arrière. Car oui, il s’agit ici d’avoir une transmission intégrale par le biais de deux moteurs. On reste toutefois sur des performances assez ternes vis à vis de la concurrence, car les 5.6 secondes sont loin d’impressionner aujourd’hui (une banale Model 3 Long Range, sans positionnement marketing sportif, atomise ce chiffre).
Habitacle
L’intérieur reprend pour sa version la plus évoluée un écran central de 15 pouces qui égalise désormais celui d’une Tesla 3 ou Y (bien que sur la Tesla on ait affaire à un OS bien plus consistant, avec notamment des fonctionnalités on ne peut plus diverses et avancées … La diagonale ne fait pas tout !).
La présentation, bien que puérile encore une fois, se révèle malgré tout assez bien inspirée. On reste encore dans l’ambiance des films Alien avec un sentiment d’être dans un vaisseau conçu et designé (je veux bien dire “disaillené”, petite aide phonétique dans cette parenthèse) par les bestioles elles-mêmes. On croirait presque que cela a été designé comme une manette stylisée de jeux vidéo destinée aux hardcore gamers. C’est donc en conclusion un intérieur assez rafraîchissant dont la personnalité est très tranchée, un paramètre qui semble de plus en plus prédominant pour se distinguer de la concurrence et capter l’attention d’un public surmené par l’excès d’offre.
Chez certaines marques mesquines comme Porsche ou Ferrari, il faut payer cher pour avoir des logos incrustés
