De l’eau dans le carburant ? Leclerc se défend après plusieurs pannes d’automobilistes
« Il n’y a pas de traces d’eau ». Invité sur le plateau de France Info jeudi 18 avril 2024, Michel-Édouard Leclerc a balayé les accusations autour de certaines de ses stations-service basées en Gironde. Ces dernières semaines, de nombreux automobilistes sont montés au créneau sur les réseaux sociaux, expliquant avoir été victimes de pannes importantes après avoir fait le plein chez Leclerc. Selon les garagistes qui ont pris en charge les véhicules endommagés, le carburant avait été coupé avec de l’eau.
« J’ai fait un devis et il y en a pour 4 000 à 5 000 € » a ainsi déploré un usager au micro de France Bleu Gironde. Celui-ci va devoir changer tout le système de distribution de sa voiture. Une autre victime a indiqué à Sud-Ouest que son garagiste avait découvert 30 % d’eau dans le gazole de son Renault Scenic. Montant de la facture pour réparer : 3 500 €.
Des dizaines de témoignages ont été recensées au sujet des stations des centres Leclerc de Sainte-Eulalie, Ambarès-et-Lagrave et Talence. Pour Benoît Carpentier, président de l’Automobile Club du Sud-Ouest interrogé par France Bleu, des investigations doivent être menées pour établir les responsabilités : « Un problème d’étanchéité des cuves du distributeur, c’est tout à fait plausible, mais cela peut aussi être un problème de transport ou au niveau du raffinage. Avant d’incriminer le distributeur, il faut remonter toute la chaîne logistique ».
Pour Michel-Édouard Leclerc, les analyses réalisées à ce jour ne montrent pas de souci avec le carburant. « Leclerc, ce sont 450 000 pleins qui sont faits par jour, il peut y avoir ici ou là un problème de surhumidité dans une cuve, un problème humain de mauvais versement », a-t-il déclaré. Le président de l’enseigne de grande distribution met par ailleurs en cause les garagistes qui accusent Leclerc de ne pas vendre le même carburant que ses concurrents.
Le chef d’entreprise va même plus loin en estimant être victime d’une cabale. « On s’est tous posé la question chez nous, du terrain, au siège, de savoir si c’était un scud qu’on nous envoyait, sachant qu’on allait peut-être devoir faire des opérations à prix coûtant et pour nous discréditer par avance ».
En ce qui concerne les victimes de pannes, elles sont invitées à se rapprocher de leur assurance, puis de la station incriminée afin de remplir un formulaire. Mais la réclamation devra être documentée et les automobilistes devront apporter des preuves (tickets de caisse, devis de réparation etc…). Hors de question pour Michel-Édouard Leclerc d’indemniser tous ceux qui se plaignent sur Facebook, a-t-il averti sur France Info. Selon lui, il ne s’agirait que d’« une cinquantaine de clients en Gironde », dont « 25 pour la station de Sainte-Eulalie » qui enregistre à elle seule 3 000 pleins par jour. D’après Sud-Ouest, aucun automobiliste n’aurait pour l’instant été dédommagé, même si des contacts ont été pris de la part de Leclerc.
