Xpeng, GAC, Leapmotor, Seres, Skyworth ou même BYD… Toutes ces marques automobiles chinoises ne vous disent peut-être rien. Beaucoup viennent pour la première fois au salon de Paris. Mais toutes débarquent avec de grandes ambitions, une technologie souvent plus avancée que la nôtre et, surtout, des tarifs très agressifs qui font peser une vraie menace existentielle sur les 2,6 millions de salariés des usines automobiles européennes. C’est précisément pour cela que la Commission européenne vient de relever les droits de douane. Une mesure d’urgence qui peut se comprendre quand on voit des SUV électriques plutôt haut de gamme à moins de 36.000 euros pièces, comme le dernier Seal U DM-I de BYD.
Mais attention à cette logique court-termiste. Sur le long terme, les guerres commerciales ne font que des perdants. D’ailleurs, les constructeurs chinois sont en train de contourner le problème. BYD a déjà construit une première usine en Hongrie et en prévoit une autre en Espagne tandis que GAC, qui a installé ses premiers bureaux à Milan en 2022, prévoit d’installer sa première usine en Europe en 2025 ou 2026 et XPeng a évoqué l’installation d’une usine et d’un data center en Europe.
Bref, il faut s’y faire, les Chinois débarquent. Et j’ai envie de dire tant mieux ! Qu’ils viennent investir en Europe, c’est bon pour l’activité et c’est bon pour le consommateur qui aura plus de choix. Au lieu de nous calfeutrer derrière des murs douaniers, embrassons cette nouvelle concurrence franchement stimulante.
L’Europe contre-attaque
La menace fantôme vient plutôt du côté des politiques, qui parasitent le champ de bataille en ajoutant des boulets aux pieds de nos combattants européens. Le projet de loi de finances 2025 envoie en cela un très mauvais signal avec le durcissement du malus auto qui va finir par rattraper les véhicules hybrides, le durcissement de la taxe au poids ou bien encore la baisse du bonus écologique. Oui parce qu’en France aussi on subventionne la voiture, il n’y a pas qu’en Chine…
Et après que le meilleur gagne, le consommateur choisira. Et vive le marché libre !
