Caterham

Essai Caterham Seven SuperSprint - Des sensations pures

Presque 100 chevaux. Moins de 500 kilos.

    essai caterham seven supersprint - des sensations pures

    [Update : Les Caterham 165 et 355 ne figurent plus au catalogue depuis le 1er septembre 2018.]

    Quel plaisir de voir depuis des décennies cette même bouille anglaise. La même, à quelques détails près, que celle de la voiture de Patrick McGoohan dans Le Prisonnier. C’est elle qui a permis à la Lotus Seven, produite depuis des décennies par Caterham, plus gros revendeur de la firme d’Ethel avant de se voir confier la licence pour la production du modèle, de passer à la postérité. Et elle est là, devant nous.

    Il s’agit de la Caterham SuperSprint, une version délicieusement rétro, tout droit sortie des années 1960. Une édition très limitée, chic, de celle que l’on connaît au catalogue sous le nom de Seven 165.  Et nous avons eu la chance de nous glisser (au sens premier du terme…) à son volant pour un voyage dans le temps de quelques jours. Avant que la voiture ne rejoigne son infiniment chanceux propriétaire ! Lucky you !

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    Trompe l’oeil

    Esthétiquement, une Caterham reste une Caterham. Quelle qu’elle soit. Position de conduite reculée, les fesses sur le train arrière, arceau, capot interminable devant, roues avant déportées, ou au moins désolidarisées, et phares obus chromés. Le minimalisme à l’anglaise. La définition la plus authentique du “Light is right” de Colin Chapman.

    Aussi minimaliste et dépouillée soit-elle, on pourrait pourtant passer des heures à la regarder. Pour son charme rétro évidemment. Mais surtout pour les nombreux détails qui renvoient cette SuperSprint directement en 1957, date de naissance de la Seven. De quoi faire passer ses soeurs au tempérament plus volcanique, les 275, 355 et 485 qui figurent au catalogue français, pour vulgaires. Alors qu’elles déclenchent systématiquement le sourire, voire la joie de ceux qui croisent leur route.

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    Des passants ou automobilistes qui tombent tous dans le panneau du trompe l’oeil façon années 60 de cette Caterham Seven SuperSprint. Il faut dire qu’avec ses jantes tôle peintes en crème, ses mini rétro ronds (et franchement bien inutiles), sa toile couvrant le coffre avec passe-poil crème, ou son bouchon de réservoir chromé, difficile de deviner de quelle époque elle est. Sans oublier le détail ultime : les Brooklands ! Comment ça vous ne savez pas ce que c’est ? Ce sont ces deux bouts de vitres arrondis qui servent de pare-brise. Ou de saute-vent. Ou d’aucun des deux. Mais qu’est ce que c’est beau ! Quant à la “bouche” rouge, c’est une caractéristique de notre version “Hockenheim”, l’une des 6 livrées proposées (verte/bouche orange pour Aintree, rouge/bouche blanche pour Imola, blanche avec rayures Gulf pour Watkins Glen, bleu/bouche blanche pour Dijon et et vert et noir pour Zandvoort).

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    Une Caterham… chic !

    Rentrer dans une Caterham, qui plus est cette SuperSprint, c’est un rituel spécial. Interdit à ceux qui souffrent des articulations ou du dos. On commence par débâcher. Et oui, pas de portière, pas de toit, pas de capote. La voiture n’est protégée que par un couvre-tonneau. D’ailleurs deux versions sont proposées, une place ou deux places. Mais il faut avouer qu’en configuration biplace, avec le couvre-tonneau sur la partie passager, ça en jette. Et on peut allier plaisirs égoïstes et joie de partager.

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    On en revient au rituel : on sort la bâche en enlevant les pressions, on récupère l’appui-tête sur l’assise, on le replace en haut du dossier, on sort les quatre sangles, on enjambe l’absence de portière pour arriver à aligner les pieds face au siège. Enfin on peut tenter de se glisser sous le volant. Qui ne s’enlève pas. Une fois dans le fond du siège, plus question de bouger. Et le harnais 4 points est là pour s’en assurer. Un sport à part entière. Avant d’avoir démarré la voiture.

    La chance dans cette SuperSprint, c’est d’avoir des sièges matelassés, en cuir tanné écossais. Confortables. Un mot généralement banni de ce qu’il est possible d’utiliser pour Caterham. Et en plus ils sont très beaux. Le tableau de bord donne l’illusion du bois, mais c’est une tôle teintée. Le vrai volant en bois Moto Lita est un bonheur pour les yeux comme au toucher. Les touches d’aluminium sont aussi très réussies.

    Mention spéciale pour tous les contacteurs du tableau de bord. Non contents de dénoter par leur plastique apparent… ils ne servent à rien ! Essuies-glace ? Il n’y en a pas. Ventilation ? Non plus, on est suffisamment à l’air. Le chauffage ? Le moteur qui longe nos jambes suffit. Trêve de mauvais esprit, précisons quand même qu’ils sont là car la SuperSprint est disponible avec le pare-brise et toit en options.

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    Plaisir suranné… et pas démodé !!

    Ça y est, on est calé dans la SuperSprint. Plus moyen de se retourner ni même d’aller chercher votre téléphone dans votre poche. Il reste quelques étapes avant de rouler : trouver le Neiman sous le volant, activer le coupe-circuit en métal, et appuyer sur le démarreur. Le 3 cylindres Suzuki s’ébroue enfin.

    Il s’agit du 660 cm3 turbo de la Caterham 165. Sauf que sur la SuperSprint, sa puissance est portée à 95 ch, contre 80 ch habituellement. Et 15 ch de différence, sur un véhicule qui fait 490 kilos, c’est pas rien. Le tout étant associé à une boîte manuelle à 5 rapports.

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    La position est très basse. Très basse. On passe le bras par dessus la carrosserie, on touche le sol. À éviter quand même, car votre main risque de trouver l’échappement latéral avant le bitume. La tête elle est au niveau d’un passage de roue de Peugeot 508. Vous ne voyez aucun automobiliste. Aucun automobiliste ne vous voit. Attention !

    D’où l’avantage de faire littéralement corps avec la voiture. Serré par votre harnais, les pieds loin devant vous qui se tortillent tant bien que mal dans le peu d’espace qu’ils ont pour pouvoir jouer des trois (mini) pédales. Mais après quelques minutes légèrement stressantes d’adaptation, la Caterham SuperSprint vous répond au doigt et à l’oeil. Un bonheur. Et pour en revenir à ces énormes véhicules que constituent la flotte de citadines autour de vous, ou ces SUV urbains transformés en Monster Truck, qui ne vous voient pas, la réactivité, la précision et le caractère volcanique du moteur permettent à la petite anglaise de se sortir d’un coup d’oeil des situations difficiles. Et de laisser les soucis à ceux qui sont confortablement installés dans leurs véhicules. Nous un peu moins, mais la vie est belle.

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    Tout est une question d’habitude dans cette Caterham : la position de conduite, le minimalisme environnant, mais aussi ce moteur qui grimpe jusqu’à la zone rouge en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. La première est très, très, très courte. Pendant que la SuperSprint vous propulse au ras du sol, il faut penser à passer la seconde via le levier de vitesse le plus court de la production automobile actuelle. Ça accroche un peu. Mais ça fait partie du folklore. C’est pas grave. Et puis une fois que vous êtes lancés sur les routes de campagne, plus rien ne compte, les sensations sont là. Le moteur est plein tout le temps. Mais pas besoin d’aller vite pour se faire plaisir. Même à 80 km/h, on en prend plein les yeux. D’ailleurs le 0 à 100 km/h en 7 secondes, ce n’est pas non plus exceptionnel. Les 161 km/h en pointe non plus. Mais les sensations sont tellement décuplées au ras du sol… La Caterham SuperSprint, c’est la sportive parfaite pour ne pas mettre son permis sur la sellette !

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    Communicative, la Caterham vous remonte les infos de la route et ne vous piège jamais, malgré son absence d’aides à la conduite. Bon les suspensions un peu fermes vous remontent aussi quelques infos dans la colonne vertébrale, mais pour une Caterham, on a vu pire.

    Allez petit bémol puisqu’après avoir fait une bonne balade, et avoir vu l’aiguille de jauge à essence descendre à chaque fois qu’on appuie un peu sur l’accélérateur, il est temps de faire le plein. Et comme la trappe, située à l’arrière, est presque plus étroite que ne l’est le pistolet, on a une tendance à en mettre plus à côté que dedans. 

    Conclusion

    Au moment de la conclusion, il est temps de redescendre de notre nuage. Non on ne dira pas que la Caterham SuperSprint est la voiture la moins pratique qui existe, même si au fond de nous une petite voix essaye de nous en persuader. Peu importe, quand on achète ça, on a déjà deux ou trois voitures dans son garage. Minimum. Non on ne dira pas que la voiture est chère pour ce qu’elle est. 38’994 €, c’est sûr que c’est pas donné. On a des voitures cossues pour le même prix. Mais aucune qui ne distille le même bonheur, le même plaisir au volant. Et puis quand on a déjà quelques voitures dans le garage, rajouter celle là devrait presque être obligatoire. Non ce qui nous chagrine, c’est que cette Caterham SuperSprint, avec son charme rétro et ses sensations uniques, est une série très limitée. 60 exemplaires. Et tous sont déjà vendus. 

    Points positifs Points négatifs
    Look rétro et présentation chic Minimaliste jusqu’au bout du capot
    Sensations de conduite inégalables Pas de pare-brise, pas de capote
    Moteur plein à tous les régimes Le casse-tête pour faire le plein d’essence

     

    Caterham Seven SuperSprint

    • Motorisation: 3 cylindres turbo, 660 cm3
    • Puissance: 95 chevaux à 7000 tr/min
    • Couple maximum: 111 Nm à 5600 tr/min
    • Transmission: Manuelle à 5 rapports
    • Type de transmission: Propulsion
    • Poids: 490 kilos
    • 0-100 km/h: 7 secondes
    • Vitesse maximum: 161 km/h
    • Places: 2 places
    • Prix de la version testée: 38’994 €

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