Essai MG4 64 kWh : pourquoi cette chinoise peut dynamiter le marché de la voiture électrique !

L’antipatinage de la MG4 intervient parfois un peu tard en courbe. © MG

La signature lumineuse de la MG4 rappel un peu celle d’un Yaris Cross. © MG

Les 204 ch de la MG4 lui garantissent des performances très correctes. © MG

L’avant de la MG4 ressemble étrangement à celui d’une Corvette C8 ! © MG

Les surfaces vitrées de la MG4 sont assez réduites comparées aux panneaux de carrosserie. © MG

Le dessin de la planche de bord de la MG4 est basique. © MG

Deux touches personnalisables sont disponibles sur le volant de la MG4. © MG

Les sièges de la MG4 sont confortables et le conducteur trouve facilement une bonne position de conduite. © MG

Les passagers arrière de la MG4 sont bien lotis, avec de la place et une banquette bien rembourrée. © MG

L’écran tactile de la MG4 mesure 10,25 pouces et est livré de série. © MG

Le coffre de la MG4 est annoncé à 350 dm3. © MG

Détail inhabituel : le groupe SAIC, propriétaire de la marque MG, apparaît sur les feux de la MG4. © MG

En version Luxury, la MG4 dispose d’un double spoiler de toit plus que suggestif. © MG

L’antipatinage de la MG4 intervient parfois un peu tard en courbe. © MG

Passé sous pavillon chinois et de retour en Europe depuis 2019, MG passe à la grande offensive. Conçue pour le Vieux Continent, sa compacte MG4 possède, en plus d’un tarif canon, d’autres arguments pour faire un malheur. On vous explique.

Les plus

• Excellent rapport prix/prestation
• Equipement complet
• Châssis confortable et sûr

• Antipatinage un peu lent à se déclencher
• Direction trop assistée
• Quelques bugs de l’infodivertissement

Plus de 5,7 millions de voitures fabriquées l’année dernière ! Même s’il faut compter dans ces volumes impressionnants la fabrication en et pour la Chine de Volkswagen et autres Audi, le groupe automobile SAIC est déjà un géant de la planète automobile qui se place au 7ème rang mondial. Et par l’entremise de la marque anglaise MG qu’il a racheté en 2005, ce gargantua ne compte pas s’arrêter là et veut croquer l’Europe toute crue. Au départ modeste avec des modèles comme le SUV ZS ou encore le 100 % électrique Marvel R qui ont déjà séduits quelques milliers de français, l’attaque est désormais frontale avec cette MG4. Inaugurant une toute nouvelle plateforme modulaire qui servira à un grand nombre de carrosserie le tout en plusieurs tailles grâce à un empattement extensible de 2,65 à 3,10 m, la MG4 a été conçu pour l’Europe. De fait, cette compacte présente un gabarit proche d’une Volkswagen ID.3 (4,29 m soit 3 cm de plus) et comme elle un moteur électrique placé à l’arrière. Mais le premier coup de massue vient du fait que cette chinoise n’est, en haut de gamme Luxury ici à l’essai (34 990 € sans le bonus) pas beaucoup plus chère qu’une vieillissante et bien plus petite Renault Zoe de base (33 700 €) ! Quant à la version de base facturée 28 990 € et doté d’une batterie 51 kWh, elle n’a aucune rivale équivalente. Et comme vous allez le voir, ce n’est pas en proposant des prestations low-cost.

Agréable à vivre

Si certains gouteront moyennement le design atypique de cette MG4, un mot d’ordre a conduit à la conception de son habitacle : pas de vagues ! Comprenez par-là que le poste de conduite de cette chinoise n’est pas d’une originalité débordante mais propose ce que l’on est en droit d’attendre d’une voiture des années 2020. Il y a donc un compteur numérique (7 pouces) et au centre de la planche de bord une dalle multimédia tactile (10,25’’). Si MG a eu la bonne idée de conserver de vrais boutons en dessous de cette dernière tout comme sur le volant, ce dernier disposant aussi de touches personnalisables, l’ergonomie réclame un temps d’accoutumance mais ne commet pas de grave impair. C’est aussi le cas du côté de la qualité de fabrication. Si les matériaux durs en partie basse chatouilleront les rétines des plus pointilleux, l’ensemble n’a rien d’indigent avec des matériaux souples en partie haute et des assemblages convenables.

Le dessin de la planche de bord de la MG4 est basique.© MG

Bref de quoi faire sérieux et plaire aux Européens d’autant que l’équipement déjà riche dès la version de base est princier pour la haut de gamme Luxury. Volant et sièges avant chauffants, applis connectées ou encore une sellerie mixte cuir/tissu, rien ne manque. La place non plus grâce à un empattement généreux qui permet aux grands gabarits de ne pas se sentir à l’étroit sur la banquette arrière en sachant que le coffre présente un volume (minimum 350 dm3) là aussi dans les standards de la catégorie. Bref sans être exceptionnelle, cette MG4 remplit le cahier des charges d’une bonne compacte en Europe. Enfin, sachez que côté amortissement, cette chinoise dotée d’un sophistiqué train arrière multibras est loin d’être une planche à roulettes et qu’hormis sur autoroute où comme souvent avec les électriques les bruits d’air se manifestent, il fait plutôt bon vivre à bord.

Pas déplaisante à conduire

Inutile de tourner autour du pot. Si vous êtes un fidèle lecteur de l’Automobile Magazine, vous savez que jusqu’ici les chinoises étaient loin de laisser un souvenir indélébile au volant. Mais ça c’était avant. Comme son compatriote CFMotos et de son trail MT800 qui nous a séduit, il faut reconnaître que cette MG4 fait mieux que se débrouiller sur la route. Convenablement suspendue avec un compromis efficace entre confort et tenue de route, cette propulsion se révèle plus agréable à mener qu’une Renault Zoe (d’autant qu’on y est bien mieux installé) et n’est pas ridicule face à une VW ID.3. Tout juste peut on lui reprocher une direction trop assistée et une motricité perfectible d’autant que l’antipatinage travaille toujours avec un petit temps de retard. Mais agile, sûre, et agréable au quotidien avec son diamètre de braquage transformant les manœuvres en partie de rigolade, cette MG4 propose des prestations globalement convaincantes. Et s’il n’y avait que dans ce domaine où elle fait mieux que s’en sortir…

Comparez les vraies autonomies des meilleures voitures électriques d’après notre cycle de mesures normalisé. Capacité de batterie, consommation, autonomie, on vous dit tout !

Du tonus et de la sobriété

Avec 204 ch, la MG4 délivre de bonnes performances mais ce n’est évidemment pas sur ce critère qu’elle est attendue au tournant. Avec une capacité de 64 kWh, la batterie NMC (Nickel Manganèse Cobalt) permet, selon MG, de parcourir jusqu’à 435 km entre deux charges (et même 15 km de plus avec la finition Comfort). Nous ne manquerons évidemment pas de le vérifier en sachant au passage que la version Luxury ici à l’essai est la seule à disposer d’une pompe à chaleur. En attendant, lors de notre essai sur deux jours dans le sud-est de la France et un road-book exigeant alternant routes montagneuses, autoroute et passages en ville, cette MG4 n’a jamais dépassé les 20 kWh/100 km, soit là aussi un chiffre dans les standards de la catégorie, que nous ne manquerons pas de vérifier. Soit dit en passant, notez que les MG4 avec la batterie 64 kWh acceptent une puissance de 135 kW en charge rapide. C’est un peu moins (117 kW) pour la petite batterie 51 kWh de la version de base, cette dernière se démarquant également par une chimie batterie différente (Lithium Fer Phosphate).

La signature lumineuse de la MG4 rappel un peu celle d’un Yaris Cross.© MG

Quelques défauts quand même

Réussie, cette MG4 l’est. Parfaite, elle n’est pas. Premier grief et malgré quatre réglages possibles dont un automatique, le freinage régénératif n’impressionne guère et il n’y a pas de conduite à une pédale. Au moins celle de frein ne présente pas un toucher et une réponse désagréables en sachant que l’on là aussi régler le niveau de mordant à la carte. C’est l’un des avantages de la technologie by-wire employée. Par ailleurs, si elle s’avère plaisante voire amusante à mener avec un train arrière qui peut glisser légèrement à la remise des gaz, l’antipatinage fait sans doute preuve de trop de laisser aller pour une voiture grand public. Enfin, lors de notre essai, nous avons dû subir quelques bugs du système multimédia et le système de lecture des panneaux de signalisation était sans cesse dans les choux. Espérons que ces petits défauts de jeunesse n’affecteront pas les clients.

Le coup de massue du prix

Dynamiter le marché européen de la voiture électrique cette MG4 en a donc les moyens avec des prestations qui sont loin d’être indigentes. Mais son meilleur atout c’est évidemment un rapport prix/prestations imbattable. Super équipée, notre version d’essai coûte 28 990 euros après déduction du bonus écologique. Qui dit mieux ? Personne à ce niveau de gamme et de taille. Enfin, sachez qu’un petit tour avec la MG4 de base nous a conforté dans le fait que cette Chinoise a de sacrés atouts pour cartonner en Europe car à 22 990 euros après bonus, cette version propose déjà des prestations convaincantes et une autonomie largement suffisante pour le quotidien grâce à sa batterie de 51 kWh.

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