Lorsque l'on évoque l'automobile et son utilisation durant la première guerre mondiale, dont l'issue a été commémorée hier, on pense souvent aux taxis de la Marne signés Renault. Mais non seulement tous les taxis légendaires n'étaient pas issus des usines du losange, mais de plus, d'autres marques ont participé à l'effort de guerre sous d'autres formes.
une ambulance Ford utilisée en France pendant la grande guerre.
La grande histoire et sa légende ne retiennent qu’eux : les taxis qui ont transporté les troupes françaises vers le front de la Marne, à 200 km de Paris, et leur auraient permis de faire reculer l’ennemi. Évidemment, l’importance des fameux taxis de la compagnie G7 alors naissante, armés de voitures Renault, marque elle aussi naissante, n’est pas aussi déterminante que cela. Ils n’ont transporté que 6 000 hommes vers le champ de bataille, sur les quelque 100 000 hommes qui ont livré le combat. Mais ils sont restés gravés dans l’histoire en général, et dans l’histoire de l’automobile en particulier.
Des Renault AG1 lors d’une reconstitution des taxis de la Marne.
Les AG1, le modèle vendu par Louis Renault à la compagnie G7, représentaient certes 85 % du gigantesque convoi, mais à leur côté, se trouvaient des Peugeot, des de Dion Bouton, des Brasier et des Unic. Seul impératif fixé aux voitures par le gouverneur militaire de Paris, le général Gallieni : être capable de transporter 5 personnes en plus du chauffeur. Et toutes ces marques en étaient parfaitement capables. Mais l’histoire oublie les minorités et ne retiendra que les Renault AG1.
Une Panhard 160. Un modèle qui servait au transport des officiers.
En 14, pour rouler en voiture, il faut être un canon, un officier ou un blessé
Les malheureux poilus blessés quant à eux, n’auront pas accès à des limousines, mais à des autos à pétrole néanmoins, transformées en ambulances. Comme ces Ford T converties par la Field Company. Cette association de riches donateurs US a offert à la France quelques dizaines de modèles T qui ont sillonné le front durant le conflit pour rapatrier, et soigner, les blessés à l’hôpital américain de Neuilly qui avait, pour un temps délaissé ses riches patients, pour recueillir des poilus de toutes origines.