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Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de Washington et Londres contre Moscou

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Le groupe d’extraction russe Alrosa, premier producteur de diamants au monde, fait notamment l’objet des nouvelles sanctions américaines. AFP/Alexander Nemenov

Les États-Unis vont imposer des sanctions à plus de 500 entités ce vendredi, marquant le deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le président américain Joe Biden a annoncé vendredi une batterie de plusieurs centaines de nouvelles sanctions afin d’assurer que le président russe Vladimir Poutine « paye un prix encore plus élevé pour l’agression (envers l’Ukraine) et la répression » en Russie. « Si Poutine ne paye pas le prix de la mort et de la destruction qu’il répand, il continuera », a averti le président américain dans un communiqué.

Le président russe « a cru qu’il pouvait facilement plier la volonté et briser le courage d’un peuple libre. Qu’il pouvait envahir une nation souveraine et que le monde tournerait le dos. Qu’il pouvait ébranler les fondations de la sécurité en Europe et ailleurs. Deux ans plus tard, c’est encore plus évident qu’au premier jour : Poutine a fait une lourde erreur de calcul », a assuré le démocrate de 81 ans. Joe Biden a annoncé un arsenal de mesures visant à la fois des individus liés à l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, mort en prison, et la machine de guerre russe, ainsi que les personnes et entités aidant Moscou à contourner les sanctions déjà en place.

Le Trésor américain avait déjà prévenu jeudi qu’il s’agirait « de la tranche (de sanctions) la plus importante depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Poutine ». Les États-Unis vont aussi prendre des mesures de restriction des exportations « contre près de 100 entités qui fournissent un soutien dissimulé à la machine de guerre russe. » « Nous prenons des mesures pour continuer à réduire les revenus du secteur de l’énergie russe, et j’ai demandé à mes équipes de renforcer le soutien à la société civile, aux médias indépendants et à tous ceux qui se battent pour la démocratie autour du monde », a encore écrit Joe Biden.

« Nos sanctions privent Poutine des ressources dont il a désespérément besoin »

Alors que l’administration du président Joe Biden a épuisé les fonds précédemment approuvés pour l’Ukraine, et qu’une demande de fonds supplémentaires est en suspens à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, c’est tout ce que Washington peut faire, pour l’instant, pour aider son allié ukrainien, en difficulté sur le front. « Les sanctions et les contrôles à l’exportation visent à ralentir la Russie et à lui rendre plus difficile la guerre qu’elle mène en Ukraine », affirme Adeyemo dans un entretien à l’agence Reuters.

«Â Notre pression économique internationale signifie que la Russie ne peut pas se permettre cette invasion illégale. Nos sanctions privent Poutine des ressources dont il a désespérément besoin pour financer sa guerre acharnée », a appuyé de son côté le ministre britannique des Affaires étrangères, et ancien Premier ministre, David Cameron. Jeudi, la Grande-Bretagne a annoncé un nouveau train de sanctions contre plus de 50 personnes et entités russes, expliquant qu’elle cherchait à réduire l’arsenal et le trésor de guerre de Poutine.

Sont ainsi touchées des entreprises liées à l’industrie russe des munitions, dont l’entreprise d’État Sverdlov, et les dirigeants du producteur de cuivre UMMC. Londres tente aussi de minimiser les sources de revenus dans les secteurs des métaux, des diamants et de l’énergie en ciblant notamment une société turque qui, selon la Grande-Bretagne, fournit de l’électronique à la Russie, ainsi que trois sociétés d’électronique en Chine et des cadres du producteur de diamants russe Alrosa.

Plus de 2000 personnes, entreprises et groupes russes sur la liste

Le gouvernement britannique, qui dans la semaine avait sanctionné des responsables de la colonie pénitentiaire de l’Arctique, où le leader de l’opposition russe Alexeï Navalny est décédé, a également dit se préparer à renforcer ses pouvoirs pour cibler « les activités maritimes russes malveillantes et les navires individuels de la « flotte fantôme » utilisés par la Russie pour atténuer le choc des sanctions liées au pétrole ».

Plus de 2 000 personnes, entreprises et groupes russes figurent désormais sur la liste des sanctions britanniques.

Mercredi, l’Union européenne avait approuvé son propre train de sanctions, radicales, bannissant près de 200 entités et personnes accusées d’aider Moscou à se procurer des armes ou d’être impliquées dans l’enlèvement d’enfants ukrainiens. Trois firmes chinoises ont notamment été visées.

Les pays occidentaux alliés de l’Ukraine espèrent depuis deux ans asphyxier l’économie russe et pousser la population à retirer son soutien à Poutine. Le Kremlin dément la moindre difficulté mais en décembre, le département du Trésor américain a déclaré que l’économie russe s’était contractée de 2,1 % en 2022 sous l’effet des sanctions. L’économie russe est inférieure de plus de 5 % aux prévisions antérieures, affirme Rachel Lyngaas, économiste en chef chargée des sanctions, sur le site web du Trésor.

Pourtant, l’économie russe a dépassé les attentes, le Fonds monétaire international prévoyant en janvier une croissance du PIB de 2,6 % pour 2024 – une amélioration de 1,5 point de pourcentage par rapport à l’estimation d’octobre – après une solide croissance de 3,0 % en 2023. Selon Julie Kozack, porte-parole du FMI, « la Russie se trouve désormais dans une économie de guerre », avec des dépenses militaires qui stimulent la production d’armes, des transferts sociaux du gouvernement qui soutiennent la consommation mais augmentent l’inflation.

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