La Cour suprême indienne, à New Delhi, en octobre 2023. (Image d’illustration).
« Nous n’allons pas laisser la démocratie se faire assassiner ! » C’est ainsi que le président de la Cour suprême indienne a réagi en voyant la vidéo du dépouillement du vote, rapporte notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis. Le conseil municipal de la ville de Chandigarh, au Pendjab, dans le nord de l’Inde, tenu par l’opposition nationale du bloc INDIA, votait pour élire leur maire le 30 janvier dernier.
Mais sur les images, on voit le président du bureau invalider d’un coup de crayon huit bulletins qui étaient favorables au candidat de cette opposition, Kuldeep Kumar. En invalidant ces huit bulletins, la municipalité a été remportée par le parti nationaliste hindou du BJP et son candidat, Manoj Sonkar.
La mairie revient à l’opposition nationale, juge la Cour
Une manipulation illégale, selon les juges, qui renversent donc ce mardi 20 février le résultat : d’après leur jugement, la mairie revient bien au bloc de l’opposition nationale. La Cour suprême a également ordonné la poursuite du directeur du scrutin, un dirigeant du BJP, pour son « délit ».
Le parti de Narendra Modi est donc pris en flagrant délit de tricherie électorale. Une fraude électorale rare et inquiétante, à deux mois du début des législatives, pendant lesquelles vont voter près d’un milliard d’Indiens. Pour l’opposition, cela montre que le BJP est prêt à tout pour remporter des élections, et remercie la Cour suprême d’avoir « sauvé la démocratie ».
Cette fraude intervient le même jour que l’annonce de la libération sous caution du principal chef de l’opposition indienne, Rahul Gandhi, mis en cause dans une affaire de diffamation intentée contre lui par le ministre de l’Intérieur.