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Le sport : Anniversaire Loeb, 50 ans à fond !

Sébastien Loeb a eu 50 ans en 2024. La légende du rallye a fêté ce changement de décennie à l’occasion d’un événement en Alsace, regroupant des voitures marquantes de son immense carrière.

le sport : anniversaire loeb, 50 ans à fond !

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Né le 26 février 1974, Sébastien Loeb a attendu sept mois pour célébrer son anniversaire avec son public, le 28 septembre dernier, sur l’Anneau du Rhin, en Alsace. “ De toute façon, on me souhaite mon cinquantième anniversaire depuis le 1er janvier. Vivement Noël ” s’exclame-t-il dans une boutade, alors que le public de la tribune face aux stands entonne un “ Joyeux anniversaire Sébastien ”. Les années passent mais Loeb ne change pas. Il conserve un amour identique pour le sport automobile. “ J’ai toujours la même passion du pilotage, le même plaisir de conduire, le même esprit de compétition et l’envie de gagner; on va continuer comme ça. ” Loeb est toujours un pilote professionnel, désormais lié à Dacia, avec l’objectif de remporter le prochain Dakar. Alors que la marque effectuera ses débuts en janvier prochain, Loeb y compte cinq podiums pour huit participations, mais il court toujours après un premier succès dans le plus célèbre des rallyes-raids. “ Dans ma carrière, j’ai pratiqué pas mal de disciplines, j’ai découvert beaucoup de choses, je me suis bien amusé et aujourd’hui, je me tourne vers autre chose. Le Dakar, c’est une expérience différente avec un côté aventure très plaisant. Ça ne serait pas marrant de rouler ici, sur l’Anneau du Rhin, avec une voiture du Dakar. En revanche, faire du rallye-raid, c’est sympa. ” Loin des dunes d’Arabie saoudite, en ce début d’automne, il est l’heure de jeter un coup d’œil dans le rétro, pour revivre les meilleurs moments de la carrière du grand champion. Plutôt que d’exposer des voitures comme dans un musée, c’est dans l’action que Loeb a choisi de fêter son anniversaire parmi les siens. Autant que sa passion du sport auto, il révèle un autre aspect inchangé de sa personnalité : son attachement à sa région natale. “ Quand on m’a proposé d’organiser un événement pour mes 50 ans, cela me tenait à cœur de le faire en Alsace. Ici, il y a beaucoup de monde qui me suit et c’est sympa d’être là. L’idée était de ressortir les voitures qui ont marqué ma carrière – celles avec lesquelles j’ai pris beaucoup de plaisir à rouler -, partager ça avec le public… et aussi me remémorer certaines sensations. J’ai essayé de donner de mon temps aux spectateurs parce que, sur les courses, il y a malheureusement toujours quelques personnes frustrées. En effet, il peut arriver qu’au moment de signer des autographes, le copilote m’appelle et que je doive partir immédiatement. Alors qu’ici, on était détendus, sans pression, on était là pour se faire plaisir et que tout le monde prenne du bon temps. Si ça s’est bien passé, tant mieux, car c’était le but. ”

Retour en Alsace

Les quatre mille spectateurs sont comblés, ils approchent l’idole lors de longues séances d’autographes, échangent quelques mots, prennent une photo avant de retourner en bord de piste pour admirer les voitures en action. Le héros du jour, hyperactif du volant, passe de la Citroën C4 WRC, à la Peugeot 208 T16 de Pikes Peak, puis à sa version rallycross sans perdre son énergie. Accélérations, virages, longues dérives : Sébastien Loeb régale le public avec des bolides qui ont écrit sa légende.

A l’occasion d’une pause, devant les voitures alignées dans la voie des stands, l’Alsacien s’attarde sur la Citroën C4 WRC, avec laquelle il a remporté quatre de ses neuf titres mondiaux. De 2004 à 2012, il a conquis toutes ses couronnes avec la marque aux chevrons, d’abord avec la Xsara, puis la C4 et, enfin, la DS3. Cette voiture dont il retrouve les sensations a une place à part dans son cœur. “ La C4, honnêtement, la première fois que je l’ai pilotée e n essai, j’ai dit à mon copilote Daniel Elena : “C’est terminé on ne gagnera plus, elle est inroulable”. C’est une voiture plus encombrante, avec plus d’inertie que la Xsara avec laquelle on avait remporté nos trois premiers titres. La C4 était moins joueuse, elle paraissait lourde, pas très agile. Finalement, à force de travailler sur les réglages, on a réussi à en faire une voiture sympa et qui est devenue plus facile à conduire qu’une Xsara. Je dirais que mes meilleurs souvenirs de rallye, je les ai eus avec la C4, parce que le moment qui m’a le plus marqué, c’est le rallye de France en Alsace, en 2010. Avec cette voiture-là, je gagne le rallye, on décroche le titre Constructeurs pour Citroën et, en même temps, le titre Pilotes. Et tout ça chez moi, devant mes fans, avec mes amis et ma famille. C’était un moment vraiment incroyable. ”

Partageur avec ses amis pilotes, Loeb laisse le volant de la C4 à Jérôme Grosset-Janin, puis Luc Alphand, autre légende du sport français, d’abord en ski puis au Dakar. Autre champion du désert, Cyril Despres enchaîne les tours avec la Peugeot 306 Maxi, la voiture qui faisait rêver Loeb dans sa jeunesse, avec laquelle il s’amuse parfois sur des rallyes nationaux. En piste, on profite aussi de la Citroën C-Elysée, que Loeb avait pilotée en WTCC, le championnat du monde de voitures de tourisme, lorsqu’il avait basculé sa carrière vers le circuit en 2014 et 2015, avec six victoires à la clé. Revoir cette voiture replonge l’Alsacien dix ans en arrière, quand il avait quitté sa discipline de toujours pour se lancer dans de nouveaux défis. “ Cela a été de bonnes expériences de rouler sur circuit; au niveau pilotage, c’est différent du rallye, analyse Loeb. C’est beaucoup moins de glisse, il y a plus de travail de peaufinage et d’analyse de la télémétrie qui, finalement, m’ont saoulé plus qu’en rallye où on compte principalement sur son ressenti naturel. Cela m’a permis de me rendre compte qu’à la base, je suis plus fait pour le rallye que pour le circuit. ” Il avait amorcé cette reconversion, dès 2013, avec une McLaren GT3, que l’on a également pu voir en piste sur l’Anneau du Rhin, aux mains de sa compagne Laurène Godey.

Un monstre en piste

En revanche, Sébastien Loeb est le seul à prendre le volant du monstre de sa collection : la Peugeot 208 T16 Pikes Peak, qui lui avait permis de remporter la célèbre course de côte dans le Colorado, en 2013. “ La première fois que je suis monté dans cette voiture, je me suis dit : “Wahoo, c’est indomptable, c’est ingérable”. Par rapport aux voitures WRC qui font 350 chevaux et plus d’une tonne, là on a 90 0 chevaux pour 90 0 kg. Les premières sensations étaient déroutantes mais, à partir du moment où j’ai pris le feeling avec la voiture, tout s’est bien passé. On avait bat t u le record, à l’époque. Ça reste des souvenirs incroyables : on roule dans un paysage lunaire qui monte à plus de 4 000 mètres, tout ça avec un monstre. Ça marque. ” Les spectateurs, ébahis, ne ratent rien des passages de Loeb au volant de cet engin équipé d’un aileron énorme et d’un moteur surpuissant et très bruyant. Tout simplement fascinant.

Pendant cinq heures, Loeb roule, passant d’une voiture à l’autre, avant de clore l’événement par de grandes séries de donuts comme pour signer, en déposant de la gomme, son passage sur l’Anneau du Rhin. “ Je me suis amusé, aujourd’hui, cela m’a permis de retrouver les sensations des voitures qui ont marqué ma carrière. La Peugeot de rallycross est super amusante ici, la C4 m’a rappelé des bons souvenirs et la 208 T16 pousse tellement ! Il y a une grosse différence avec les autres, c’est toujours un moment plaisant de la piloter. On a essayé de faire le show, toutes les voitures ont bien fonctionné et on s’est fait plaisir. ” On repart d’Alsace avec le sourire et une pointe de nostalgie. Heureux d’avoir vu ces voitures et ce grand pilote aux neuf titres et 80 victoires en championnat du monde des rallyes, qui ne semble pas ressentir les années qui passent.

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V. VOEGTLIN/L’ALSACE/MAXPPP

Quatre mille personnes avaient fait le déplacement sur l’Anneau du Rhin, à 90 km au sud de Strasbourg, pour approcher le pilote qui fait la fierté de l’Alsace depuis plus de 20 ans.

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F.DUHAMEL/STELLANTIS

Sébastien Loeb était heureux de retrouver le volant de la Peugeot 208 T16 Pikes Peak, monstre de 900 chevaux aux dimensions hors norme.

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Avec cette Citroën C4 WRC, Loeb avait décroché son septième titre mondial lors du rallye France-Alsace, en 2010. Son plus beau souvenir.

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Sans la pression de la compétition, cet événement s’est déroulé dans une ambiance détendue sur la piste comme en dehors, avec des échanges sympathiques.

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