François Durovray, ministre des Transports et ancien conseiller départemental de l’Essonne, souhaite déployer en moins d’un an les cars express, avec pour objectif 100 000 passagers en quatre ans en Île-de-France.
Samedi 12 octobre, le nouveau ministre des Transports a annoncé son intention de créer des «cars express» afin de faciliter les déplacements des Français en zone périphérique. Selon lui, ces liaisons «économiques et écologiques» devraient couvrir des distances de 30 à 50 km.
La précarité de mobilité touche aujourd’hui 15 millions de Français, soit 1,7 million de plus qu’en 2022, selon une étude, réalisée par le groupe associatif de l’économie sociale et solidaire SOS, avec le ministère de la Transition écologique, la SNCF et l’ADEME, publiée fin septembre. Parmi eux, 10 millions doivent parcourir plus de 50 kilomètres chaque jour, une réalité qui pèse lourd sur les budgets des ménages les plus modestes. «Pour les 10% des foyers les plus défavorisés, ces trajets représentent 21 % du revenu, contre 11% pour les 10% les plus aisés», souligne également François Durovray dans son interview. La situation s’est aggravée ces dernières années, comme le montre une étude de l’association Wimoov, en partenariat avec la Macif : 40% des personnes interrogées ont dû annuler au moins un déplacement au cours des cinq dernières années, qu’il s’agisse de rendez-vous médicaux, d’activités sportives ou de visites familiales.
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Pour déployer cette stratégie à l’échelle nationale, il faudra cependant trouver des financements, une tâche qui s’annonce difficile dans un contexte où le nouveau gouvernement cherche à faire des économies. Ainsi, François Durovray prévoit que le service sera payant, les voyageurs devront donc s’acquitter du prix du billet. Mais aussi, les entreprises qui contribuent déjà au financement des transports.
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Les cars express, une mesure pas si nouvelle ?
Cette initiative a, par ailleurs, un petit air de déjà-vu. Elle rappelle les «cars Macron», une mesure emblématique lancée en 2015 par Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie. Ces lignes d’autocars libéralisées visaient à améliorer la mobilité dans les territoires mal desservis et à réduire l’empreinte carbone des voitures individuelles. Six ans plus tard, le secteur est dominé par Flixbus et Blablacar, mais la promesse de créer des milliers d’emplois et d’améliorer la qualité du service reste encore sujette à débat.
Si vous êtes un usager des cars Flixbus et Blablacar, et que vous souhaitez témoigner des désagréments et difficultés rencontrés lors de vos trajets, votre témoignage nous intéresse.
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