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Mécontent d’un article, le président mexicain dévoile le numéro d’une journaliste lors d’une conférence de presse

mécontent d’un article, le président mexicain dévoile le numéro d’une journaliste lors d’une conférence de presse

Une enquête a été ouverte pour déterminer si la divulgation du numéro constituait une « violation des principes et devoirs établis » dans la loi mexicaine sur la protection des données. Icon Sport/Alex Dalton/Eyepix Group

Un acte de vengeance ? Un organisme chargé de la protection des données au Mexique a ouvert une enquête jeudi 22 février après que le président Andres Manuel Lopez Obrador a dévoilé publiquement le numéro de téléphone d’une journaliste du New York Times pour se plaindre d’une enquête liant son entourage aux narcos.

Lors de son habituelle conférence de presse retransmise à la télévision, Andres Manuel Lopez Obrador a lu les questions envoyées par le journal pour solliciter sa réaction, donnant au passage le numéro de téléphone de cette journaliste.

Dans la foulée, l’Institut national de la transparence, d’accès à l’information et de protection des données personnelles (INAI) a annoncé par communiqué avoir ouvert une enquête visant à déterminer si la divulgation du numéro constituait une « violation des principes et devoirs établis » dans la loi mexicaine sur la protection des données.

Sur son comte X, le New York Times a dénoncé une « tactique préoccupante et inacceptable de la part d’un dirigeant mondial à un moment où les menaces contre les journalistes vont en augmentant ». Elle met l’équipe du quotidien américain « en danger dans l’un des pays les plus dangereux pour la presse », a commenté sur X Jan-Albert Hootsen, représentant au Mexique du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Déjà des liens avec ce cartel en 2006 ?

L’enquête du New York Times a été publiée jeudi en anglais et en espagnol. D’après celle-ci, une enquête de fonctionnaires américains a permis de découvrir « des possibles liens entre de puissants opérateurs des cartels et des fonctionnaires et des conseillers » proches du président mexicain. L’article avance qu’un proche du président a rencontré Ismael Zambada, un des leaders du Cartel de Sinaloa, avant sa victoire électorale en 2018.

« Les États-Unis n’ont jamais ouvert d’enquête formelle contre Lopez Obrador et les fonctionnaires en charge de l’enquête l’ont archivée », précise le New York Times. Le président mexicain a qualifié ces accusations de « calomnies » et a exhorté l’administration américaine à s’expliquer.

Fin janvier, Tim Golden, deux fois vainqueur du prix Pulitzer, a publié une enquête dans le média en ligne ProPublica affirmant que le Cartel de Sinaloa avait versé deux millions de dollars à la première des trois campagnes d’Andres Manuel Lopez Obrador en 2006.

Le président avait dénoncé des « pratiques immorales » et des « calomnies », accusant ses adversaires politiques d’être à leur origine, à quelques jours du lancement officiel de la campagne pour l’élection présidentielle du 2 juin.

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