En bref
4ème et ultime génération de RS6 (type C8)
Moteur V8 4.0 biturbo « CoD » de 600 ch et 800 Nm
Performances : 0 à 100 km/h en 3,6 sec, vmax de 250 km/h (305 km/h en option)
Jamais une Audi « RS » ne nous a paru aussi méchante ! Ce n’est pas qu’un effet visuel dans la mesure où cette nouvelle RS6 surclasse ses ancêtres. Et ses rares rivales directes…
Par Jack Seller, photos DR
Lancement début 2020
Depuis une certaine RS2 apparue en 1994, le break ultra-sportif est devenu un incontournable dans la gamme Audi, une vraie spécialité de la maison !
On l’attendait de pied ferme, car chez Audi, depuis la RS2 lancée en 1994, le break sportif est de l’ordre du sacré. En la matière, la RS6 est un incontournable depuis 2002, date de lancement de la première génération (type « C5 »), déjà dotée d’un V8 à l’époque, mais à la puissance paraissant presque raisonnable avec le recul (450 ch). La mouture suivante (type C6), commercialisée de 2008 à 2011 est restée un cas à part avec son incroyable V10 5.2 d’origine Lamborghini développant 580 ch. Avec la RS6 « Type C7 », commercialisée jusqu’à l’année dernière, on croyait Audi revenu à la raison en réhabilitant le V8, un sublime 4.0 biturbo de 560 ch. On aurait pu en rester là, et personne n’aurait crié au scandale. Sauf qu’Audi n’a pas résisté à la tentation de doubler l’offre en proposant une bien-nommée variante « Performance », délivrant cette fois jusqu’à 605 ch ! Vu sous cet angle-là, la nouvelle RS6 fait donc presque dans la mesure du haut de ses 600 ch « seulement ».
L’auto de Rambo
Le constructeur est allé tellement loin dans son délire mécanique, que rien ou presque n’est commun entre une A6 Avant normale et cette RS6. Les seuls éléments de carrosserie partagés sont les portes avant… et le hayon ! Il faut dire que pour loger les grosses roues de 21 pouces (jusqu’à 22’’ en option avec des pneus de 285/30), il a fallu élargir les ailes de… 8 cm, ce qui impacte forcément les proportions générales de toute la voiture. A propos de roues, sachez que celles-ci qui disposent de sublimes jantes au dessin inédit, abritent les plus gros disques ventilés en acier jamais montés sur une Audi de série (420 mm à l’avant et 370 mm à l’arrière), des modèles en carbone-céramique de 440 mm allégés de 34 kg étant disponibles en option, chose utile pour ceux qui envisagent d’arsouiller régulièrement avec un tel engin, frôlant les 2 tonnes à vide.
Catapultor vous salue bien
Mais avec à peine 3,6 secondes pour expédier le 0 à 100 km/h (contre 3,9 sec précédemment) avec l’aide du Launch Control et 12 secondes pour franchir la barre des 200 km/h, l’angle sous lequel vous devriez l’apercevoir, furtivement, le plus souvent, est bien de trois-quart arrière ! Et là encore, impossible de confondre ce dérivé RS avec une simple A6 Avant. Outre ses voies outrageusement élargies qui se remarquent comme le nez au milieu de la figure, ce break posé au ras du sol (moins 20 mm) intègre pour la première fois, en guise de diffuseur, une lame argentée à la forme singulière de vague (disponible en noir ou en carbone), qui contourne d’énormes sorties d’échappement ovales, peintes en noir.
Un moteur de dingue, capable d’emmener l’équipage dans le plus grand confort et en toute sécurité (merci la transmission quattro livrée de série) à 250 km/h minimum, les 305 km/h étant proposés avec le pack optionnel « Dynamic Plus ». Bien que « légèrement » porté sur les performances, ce V8 n’en oublie pas pour autant d’afficher une certaine éthique éco-responsable, à laquelle nous adhérons pleinement dans ces conditions. En clair, il bénéficie d’une hybridation légère via un réseau de bord de 48 V, permettant un gain de 0,8 l/100 km. Pour y parvenir, sachez qu’à faible charge, ce bloc a le bon goût de couper la moitié de ses cylindres (les n°2, 3, 5 et 8). Et toujours pour participer à cet effort écologique, le moteur peut même se couper totalement entre 55 et 160 km/h durant 40 secondes, la batterie au lithium-ion assurant les fonctions essentielles en toute transparence durant cet instant ! Un rapide mot tout de même pour évoquer l’intérieur, sans surprise très proche de celui que nous connaissons dans les dernières A6, avec ses multiples écrans numériques.
Avec quelques « nuances » toutefois, puisqu’ici, les superbes sièges « sport » habillés de cuir sont de rigueur, de même que les surpiqures rouges, le volant à méplat avec les palettes de transmission en aluminium, les seuils de portes rétroéclairés ou les logos « RS » disséminés un peu partout. Forcément, voilà qui met dans l’ambiance et qui apporte tout de suite une petite touche sympathique. Bien sûr, cette RS6 joue toujours aussi bien à Dr Jekyll et Mister Hyde en restant un monstre de polyvalence car, on aurait presque tendance à l’oublier, mais elle demeure un grand break facile à vivre, avec une banquette fractionnable en 3 parties, et un coffre offrant de 565 à 1680 litres. La voiture est personnalisable à l’infini, la seule imite étant finalement le budget du client.
Personnalisable sur la forme, mais aussi sur le fond, puisque pour la première fois, des modes de conduite RS1 et RS2 sont disponibles, en plus de 4 configurations pré-établies. Il est vrai que cette Audi est bardée de technologie, permettant d’affiner la conduite, puisqu’elle dispose de la suspension pneumatique adaptative (qui abaisse automatiquement l’assiette de la voiture à grande vitesse), mais aussi de roues arrière directrices (en option) pour la transformer en négociante en virages. Vous en doutez ? Sachez que le différentiel central du quattro peut répartir le couple entre les trains roulants sur une plage allant de 70/30 à 15/85%, le rapport de 40/60% étant standard en conduite normale.
Seules rivales de taille à lutter contre « catapultor », la Porsche Panamera Sport Turismo Turbo et la dernière Mercedes Classe E revisitée par AMG, du genre virile également avec son gros V8 de 612 ch en version 63 S. D’ailleurs, elle devance notre RS6 de 0,1 sec sur l’exercice du 0 à 100 km/h, signe de sa bonne santé. Mais connaissant Audi, on sait que cette RS6 constitue une simple entrée en la matière, car il est très probable qu’une variante « Performance », encore plus puissante (et donc performante !), dotée de près de 650 ch, vienne ensuite enrichir l’offre ! Il faudra attendre le mois de novembre, lorsque la prise des commandes sera effective, pour connaître précisément le prix de base français (proche des 130 000 €), sachant que les premières livraisons interviendront début 2020. Certains vont se faire un beau cadeau de Noël et prendre de bonnes résolutions !