Après une première Fortwo 100% électrique qui n’a pas franchement convaincu, Smart adopte une nouvelle stratégie au point de renier jusqu’à son concept initial. Exit la petite voiture capable de se garer pratiquement n’importe où (en faisant abstraction de la Forfour) et place désormais à l’incontournable SUV, une carrosserie dont le succès ne se dément pas. Autre changement conséquent, Smart s’émancipe (un peu) de Mercedes et s’est associée au constructeur chinois Geely pour développer cette nouvelle génération.
© Smart
Premier modèle issu de cette alliance, la Smart #1 adopte un style inédit pour la marque. Avec ses formes rondouillardes et ses feux qui rappellent des yeux, la Smart #1 semble directement tirée du film Cars de Pixar. La face avant adopte une nouvelle signature lumineuse avec des feux Matrix LED reliés par un bandeau lumineux, et une calandre encadrée par de pseudos entrées d’air inspirée des modèles de Mercedes. Rien de bien étonnant quand on sait que cette dernière s’est chargée du design. Le lien de parenté avec la marque à l’étoile est encore plus flagrant à l’arrière, avec de faux airs de Mercedes GLA.
Le profil de la Smart #1 fait la part belle aux surfaces lisses que rien ne vient rompre, pas même les poignées de portes affleurantes qui se déploient quand le propriétaire s’approche. Le toit flottant qui peut être peint dans une couleur différente est comme posé à l’instar d’une casquette sur la tête. Longue de 4,27 m (4,30 m pour la version Brabus), la Smart #1 profite d’un empattement de 2,75 pour offrir une habitabilité généreuse aux places arrière qui profitent pleinement du toit vitré panoramique. Bizarrement, la voiture est dotée d’un tunnel de transmission, limitant ainsi l’espace aux jambes de la place centrale. Côté coffre, il faudra se contenter de 323 litres, et même 313 litres pour notre version Brabus. Bon point, la Smart #1 est équipée d’une banquette coulissante sur 13 cm, et d’un petit frunk (coffre avant) de 15 litres. Pas de quoi ranger un bagage cabine, mais suffisant pour accueillir les câbles de recharge quand le coffre est plein.
La plus musclée des Smart
Plus grande, la Smart #1 est aussi la plus puissante des voitures de la marque. Alors que la version standard dispose déjà d’un moteur électrique de 272 ch, notre Smart #1 Brabus est équipée de deux moteurs (un sur chaque essieu) pour une puissance cumulée de 428 ch et 543 Nm de couple ! Une Smart sous stéroides… Forcément les concurrentes de même gabarit sont complètement larguées avec un 0 à 100 km/h en 3,9 secondes seulement (6,7 secondes pour la #1 de 272 ch). Les deux versions partagent la même batterie NMC de 66 kWh (62 kWh de capacité nette) pour une autonomie WLTP jusqu’à 440 km (400 km pour la Brabus). La recharge de 10 à 80% demandera 30 minutes sur une borne en courant continu de 150 kW.
Grâce à sa batterie de 66 kWh, la #1 Brabus annonce une autonomie en WLTP de 400 km (440 km pour la Premium), soit une consommation mixte de 16,5 kWh/100 km. Une valeur qui tendrait plutôt à se rapprocher des 20 kWh en conditions réelles, et ce avec une météo particulièrement clémente. Il faudra donc plutôt tabler sur 330 km avant de devoir passer par la case recharge. Pour cela, comptez moins de 3 heures pour passer de 10 à 80% grâce au chargeur embarqué de 22 kW et moins de 30 minutes en charge rapide 150 kW. En revanche le chargeur embarqué AC de 7,4 kW de la version de base de la Smart #1 est un peu limite. Le reste de la gamme est plus gâté avec 22 kW de série pour passer de 10 à 80% en 3h.
Rusé, le renard
À bord, la présentation est soignée même si les plastiques durs ne manquent pas. Le design fait une fois de plus la part belle aux courbes, et l’ambiance se veut plus sportive avec le volant et les appui-têtes Brabus, le pédalier alu ou encore les ceintures rouges. L’instrumentation est assurée par un écran de 9 pouces qui affiche les véhicules environnant à l’instar des Tesla. Le système d’info-divertissement de 12,8 pouces contrôle l’intégralité de la Smart #1 qui fait pratiquement l’impasse sur les boutons. L’interface est soignée et inspirée de l’univers d’Apple, mais les nombreuses rubriques ne facilitent pas forcément la tâche. Smart a néanmoins développé un petit assistant personnel sous la forme d’un renard pour un accès mains-libres.
Au volant, la Smart #1 Brabus se montre particulièrement facile et parfaitement adaptée à la jungle urbaine. Confortable, elle offre une excellente insonorisation et la possibilité de conduire avec une seule pédale, mais pas jusqu’à l’arrêt du véhicule. Les 428 ch permettent d’oublier les 1900 kg, mais les réglages de suspension calqués sur ceux de la version standard sont trop souples. C’est parfait pour une conduite en ville, un peu moins pour la sportivité avec une tendance au sous-virage et une prise de roulis prononcée. Les aides à la conduite sont efficaces mais la surveillance de l’attention du conducteur de notre version de présérie ne cessait de nous rappeler à l’ordre, tant bien même nous avions les yeux rivés sur la route (la faute aux lunettes de soleil ?). Côté consommation, nous avons relevé 21,8 kWh/100 km contre 19,6 sur la version propulsion, soit une autonomie de 350 km environ.
À l’arrivée, le SUV 100% électrique de Smart possède quelques sérieux atouts pour défier la concurrence et faire oublier son concept initial, parfois mal considéré, de petite voiture qui se gare partout.
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